lundi 28 septembre 2009

De notre église terrestre à l’Eglise céleste ! - T.O. 26 imp. Lundi - (Za 8.1-8)

Les circonstances, cette année, font que nous ne lirons qu’un seul passage du libre de Zacharie. Petit prophète mais grand cependant ! (C’est le livre le plus cité dans le N.T.). Lui aussi est un écrivain inspiré au temps du retour d’exil. Il prononce des oracles de bonheur : Dieu veut la reconstruction de Jérusalem. Il accordera longue vie à ses habitants. Il viendra lui-même habiter la Ville Sainte !

Ainsi Zacharie, dans la première partie de son livre, éveille notre attention sur une Jérusalem terrestre, je dirais sur nos “Jérusalem“ terrestres, sur nos cathédrales et églises dont on minimise l’importance parfois, en nous projetant trop rapidement vers la Jérusalem céleste, telle que la décrit St Jean : “Je vis la Jérusalem céleste qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu. Et j’entendis une voix forte qui disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes »“. (Apoc 21.1-3).

Les fêtes chrétiennes qui se célèbrent tout au long de l’année peuvent se présenter comme une invitation à ne pas escamoter, au profit de la Jérusalem céleste, ce qui concerne notre pèlerinage ici- bas, avec tout ce qu’il comporte de sensible et de spirituel tout à la fois. Et j’en profite pour remercier vivement, au nom du Christ, celles et ceux qui œuvrent pour que cette chapelle, notre cathédrale et toutes nos églises manifestent, d’une manière ou d’une autre, cette présence divine que nous partagerons pleinement au jour éternel. Merci.

Nos églises traverseront encore bien des vicissitudes et l’usure du temps, certes ! Mais elles possèdent dans leurs pierres les promesses d’éternité que Zacharie formule admirablement. Relisons-le en remplaçant mentalement les mots “Jérusalem“ ou “temple“ par le mot “église“ :

"Ainsi parle le Seigneur. J'éprouve pour Jérusalem une ardente jalousie… Je veux habiter au milieu de Jérusalem (et nous pouvons penser à la présence du Saint-Sacrement). Jérusalem sera appelée Ville-de-Fidélité (N’est-ce pas ce que beaucoup viennent exprimer ici : la foi, la fidélité). Et on y trouvera des vieux et des vieilles..., de petits garçons et de petites filles… Ainsi parle le Seigneur : …Voici que je sauve mon peuple… Je les ramènerai pour qu'ils habitent au milieu de Jérusalem. Ils seront mon peuple et moi je serai leur Dieu, dans la fidélité et la justice…. Les habitants d'une ville iront vers l'autre en disant : Allons donc implorer la face du Seigneur et chercher le Seigneur ; pour ma part, j'y vais. Et de nombreux peuples et des nations puissantes viendront chercher le Seigneur à Jérusalem et implorer la face du Seigneur… En ces jours-là, des hommes vous diront : Nous voulons aller avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous“ (Za 8, 2-8 … 20-23) . »

Comme commentaire, je vous invite à lire chez vous le magnifique psaume 83ème qui dépeint magnifiquement le pèlerin (que nous sommes tous) en marche vers Jérusalem, vers le Temple de Dieu :

"Que tes demeures sont désirables, Seigneur !
  • "Désirables" : c'est tout le dynamisme affectif de l'homme, le dynamisme le plus puissant qui l'habite au plus profond.

Mon âme soupire et languit après les parvis du Seigneur, mon cœur et ma chair crient de joie vers le Dieu vivant.
  • "Mon cœur et ma chair crient de joie…". Pas seulement l'âme, mais tout mon être, tous les os, toute ma sensibilité !

…Heureux les habitants de ta Maison, ils te louent sans cesse.
  • "Heureux", dans la Bible, n'est pas un mot creux. C'est un pluriel de plénitude. C'est comme cela que Jésus commence la charte du Christianisme sur la montagne des Béatitudes.… … Et le premier psaume commence par "Heureux"… "Heureux l'homme…"

Heureux les hommes dont la force est en toi, qui gardent au cœur tes montées.
  • "Qui gardent au cœur les montées…" - Ceux qui se mettent en route vers Dieu, ensemble !

Ils marchent de hauteur en hauteur, Dieu leur apparaît en Sion.
  • On pourrait aussi traduire : "Ils marchent de vertus en vertus".
  • "Dieu leur apparaît en Sion". - Ce n'est pas comme cela que la Tradition juive comprend : "Voir Dieu" Non ! Les Juifs ont corrigé par le passif tout en gardant le complément d'objet direct : "Quand irais-je et serais-je vu la face de Dieu ?" Ici, c'est le pèlerin qui comparaît devant Dieu. C'est tellement bouleversant que c'est comme si, déjà, il voyait Dieu !



Seigneur Dieu, écoute ma prière, prête l'oreille ;

Mieux vaut un jour en tes parvis que mille à ma guise ;

Mieux vaut rester au seuil dans la Maison de mon Dieu que d'habiter en la tente de l'impie.

Seigneur, heureux qui se fie en toi !

Puissions-nous avoir cette allégresse et d’âme et de corps pour venir en la maison de Dieu et éprouver béatitude, bonheur en sa présence !

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