mercredi 23 septembre 2009

Le Temple…et le Corps - T.O. 25 imp. Mardi - (Esd. 6.7-20)

Il y a de grandes affinités dans la Bible entre le Temple et le corps, corps physique ou corps spirituelle, “mystique“, comme l’on dit !

Le livre d’Esdras que nous abordons parle beaucoup de la reconstruction du temple au retour de l’exil à Babylone. Elle fut essentiellement l’œuvre de ceux qui profitèrent de l’édit de Cyrus en 538 et qui reviennent en la “Terre promise“. Ce ne fut pas le plus grand nombre des exilés ou de leurs descendants. Beaucoup s’étaient installés en Babylonie, leurs conditions de vie étant finalement devenues assez confortables.

Ceux qui reviennent durent, dans leur travail de reconstruction, surmonter beaucoup d’obstacles. Certains - égoïstes, il y en a toujours ! -trouvant qu’il y avait des besognes plus urgentes que la reconstruction du temple, veillaient à pourvoir d’abord à leurs besoins personnels. De plus, les Samaritains et ceux qui avaient profité de l’absence des propriétaires en exil pour prendre possession et de leurs biens et de la terre, multiplièrent les oppositions. Il fallut la protection et les subsides du roi Darius, qui avait confirmé l’édit de son prédécesseur Cyrus pour que la construction s’achève le 1er avril 515, presque un quart de siècle après le retour. Au chapitre 3ème du livre (v/12), on nous dit que certains prêtres, lévites, chefs de famille âgés et qui avaient connu les splendeurs du temple de Salomon détruit par les Babyloniens, pleuraient très fort en faisant la comparaison entre la réalisation nouvelle et les souvenirs qu’ils avaient encore.

Mais, ceci dit, dans l’Ancien Testament, le temple, surtout lorsque Hérode le Grand l’agrandit et l’embellit, prit une importance de plus en plus grande. Au temps de Jésus, il était le centre, non seulement spirituel mais aussi national, de toute une nation juive répandue un peu partout dans le monde connu à l’époque. Il suffit de relire la description que nous fait St Luc, de la foule venue en pèlerinage à Jérusalem pour la fête de la Pentecôte, lorsque retentit la première prédication apostolique. Quand on parle désormais de dispersion juive, on devrait penser plutôt à l’absence de centre (national, spirituel) qu’au phénomène géographique de “Diaspora“ qui commença lorsque les soldats de Titus en 70 après Jésus Christ. détruisirent le Temple. Encore maintenant, la prière synagogale est pleine de nostalgie pour le temple comme centre de la nation, ce temple qui, un jour, pensent les plus ultras, doit être reconstruit.

Jésus avait un grand respect pour le Temple. Il l’appelle la Maison de mon Père, et reprend les paroles de Jérémie en condamnant ceux qui en ont fait une caverne de brigands. Il pleure sur le Temple en constatant que le peuple n’a pas reconnu le temps de la visite. Mais, il a aussi cette parole mystérieuse qu’on ne comprend qu’après sa résurrection : “Détruisez ce Temple et, en trois jours, je le reconstruirai … Il parlait du Temple de son Corps“.

Dans le Christianisme, le Temple est le Corps du Christ ; et c’est nous-mêmes, qui par la foi et le baptême, avons été incorporés au Corps mystique de Jésus pour vivre ses mystères et surtout son mystère pascal. L’Ascension glorieuse a fait de Jésus le Grand Prêtre qui a pénétré dans la demeure même de Dieu, nous y entraînant de sorte que par Lui, en Lui, et avec Lui, dans l’Esprit Saint, nous rendions au Père ce culte en Esprit et en Vérité qu’il cherche parmi les hommes. “Le Père cherche des adorateurs en Esprit et en Vérité“. Aussi, il faut le dire - même si ce n’est pas ce qu’il y a de plus grave - : certaines fautes commises avec le corps ont un aspect plus ou moins sacrilège. St Paul le dira nettement.

D’ailleurs, Dieu a voulu que la Vierge Marie qui fut, beaucoup plus que l’Arche d’Alliance et le temple de Jérusalem, la demeure de Dieu, soit préservée de la corruption du péché et même du tombeau. Ce privilège reste unique, mais certains saints ont partagé quelque peu ce privilège qui raffermit notre foi et notre espérance en la “résurrection des corps“.

Accorde-nous, Seigneur, dans l’attente de la résurrection glorieuse, d’être affermis dans la foi et l’espérance, pour prendre part un jour, comme elle, à ton bonheur éternel en entrant pour toujours dans le temple céleste qui sera ton propre Corps plénier - tête et membres.

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