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T.O. Mardi 12/B - (Lc 8.19-21).
Luc
s’est d’abord attaché à transmettre l’enseignement de Jésus à ses apôtres qu’il
a choisis, qu’il veut “former“ ; cet enseignement s’ouvrait en quelque
sorte par le discours des Béatitudes.
Puis
il nous a montré que Jésus, associant de plus en plus ses apôtres à sa mission,
enseignait les foules, principalement au moyen de paraboles.
Et
cet enseignement se termine pratiquement par le petit épisode d’aujourd’hui qui
nous parle de sa famille, de sa vraie famille, de la famille de Dieu !
Regardons
attentivement : tout d’abord nous voyons les gens de la parenté de Jésus
qui viennent de Nazareth. D’après ce qui leur est rapporté, ils sont, pour le
moins, très intrigués par l’enseignement de Jésus, son comportement, ses
miracles… ; et d’après St Marc, certains n’hésitent pas à affirmer au
sujet de leur compatriote : “Il a
perdu la tête !“ (Mc
3.21).
La foule est nombreuse ; et ils n’arrivent pas à approcher le Maître qui
enseigne… Ils lui font savoir !
Les
disciples, eux, sont rassemblés autour de Jésus. Ils ne disent rien, ils ne
critiquent pas, ils ne revendiquent pas. Simplement, ils écoutent. Assis en cercle
autour de Jésus, peut-on imaginer, ils forment une “assemblée“, une assemblée
qui écoute ; ils forment déjà une “Eglise“, l’“Eglise de Dieu“ !
En
rapprochant cet épisode de celui de Marthe et de Marie que nous connaissons
bien, nous comprenons que les disciples ont choisi “la meilleure part“ (Lc 10.42) ; ils font déjà la volonté de Dieu en
écoutant son Envoyé ; ils sont déjà en route à la suite de Jésus…, Verbe
de Dieu ! - “Shema Israël !“ – Ecouter ! C’est toujours la
première démarche spirituelle que signale également St Benoît ! Savoir
écouter ! “Faites donc attention à la
manière dont vous écouter !“, venait de nous recommander l’évangéliste
(8.18).
Luc,
comme Marc et Matthieu, veut souligner ici la grande différence et même la
séparation qui existe entre le clan familial de Nazareth, la famille de Jésus
et ses disciples qui forment déjà sa nouvelle famille !
Pourtant,
à l’époque de Jésus, les valeurs familiales étaient sacrées. Aussi, Jésus ne
veut pas opposer directement les gens de sa parenté aux disciples réunis autour
de lui ; mais cependant, il utilise à leur sujet les mots des relations
familiales (frères, sœurs, mère…) pour faire comprendre que les liens
spirituels sont aussi importants que les liens de parenté et même qu’ils les
dépassent : "Si
quelqu'un vient à moi sans haïr [sans me préférer (1)] son
père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et jusqu'à sa propre vie, il
ne peut être mon disciple. (Lc 14.26). Jésus veut montrer ainsi
que les liens familiaux, si importants soient-ils, ne sont pas absolus par
rapport à notre relation avec Dieu “par, avec, en“ lui, Jésus !
Et
la mère de Jésus est là ! La mère de l’enfantement du corps de Jésus
devient déjà la mère de son “Corps mystique“, l’Eglise. Ne cessons pas de regarder
Marie. Nous savons bien qu’elle a enfanté Jésus selon la chair et l’a nourri de
son lait ; elle a été une merveilleuse mère, certainement. A n’en pas
douter ! Mais elle a été surtout celle qui était attentive au mystère du
Verbe de Dieu - Parole de Dieu - en elle. Elle ne cessait depuis le
commencement d’être de “celles qui
écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique“ ! Elle ne faisait
que cela depuis toujours : “Heureuse celle qui a cru en l’accomplissement
de la Parole de Dieu !“ (Cf. 1.46).
Et
elle ne cesse de nous dire, de nous signifier parfois silencieusement mais toujours
en désignant son Fils : “Faites donc
tout ce qu’il vous dira !“ (Jn 2.5).
Dès
lors, Marie sera celle qui, avec les apôtres, sera toujours disponible, assidue
à l’écoute, à la prière, dans l’attente du don de l’Esprit-Saint.
Marie
est la première dans la famille spirituelle, l’Eglise. Elle est à la première place
dans l’immense cortège des amis de Dieu. Aussi est-elle appelée Reine des
apôtres, des martyrs. Elle la Reine de tous les “Saints de Dieu“, de tous ceux
qui, d’abord, ont su “écouter“.
Quelle
bonne Nouvelle pour chacun de nous d’être dans la paix, d’être dans “la Paix
Notre-Dame“ : comme une mère, Marie nous aide grandement à suivre son Fils
par la Foi qui est avant tout une “écoute“, à être unis à Lui pour devenir, de
plus en plus, ses frères, les frères du Fils de Marie, Mère de Dieu ! Comment
Marie ne serait-elle pas là au moment où, par l’Eucharistie, nous allons oser affirmer
que nous sommes les membres du Corps de son Fils ? “Je vous salue, Marie… Sainte Marie, priez pour nous, pauvres pécheurs… !“
(1) Formule de comparatif qui n’existait pas en
hébreu, en araméen.
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