Carême 5. Mardi - (Nombres 21.4sv)
Le désert fut pour les Hébreux :
- le lieu de l’Alliance avec Dieu.
Il restera toujours une contrée où Dieu aime parler cœur à cœur avec
l’homme. “Midbar dibarti“ : “Au
désert, je parlerai !“. Le désert est un lieu de grande intimité avec le
Seigneur... comme pour le prophète Elie à l'Horeb !
- Mais le désert est aussi le lieu de la
Tentation ! C’est normal : plus on veut se rapprocher de Dieu, plus
le Tentateur est présent ! Comme pour Notre Seigneur lui-même au début de
sa vie publique !
Aussi, il est dit que très souvent, au
désert, les Hébreux “râlaient“ ! Attitude négative qui conduit facilement à un
manque de foi. Comme le "serpent antique" à mordu Eve par son doute,
les serpents de nos tentations mordent pour nous conduire à la mort, à la
séparation d'avec Dieu, comme le souligne la lecture" !
“Nous
avons péché en récriminant contre le Seigneur… !“, reconnaissaient
les Hébreux dans le désert. Aussi, à ces moments-là, il faut savoir se relever
avec contrition, avec grande humilité, cette humilité nécessaire
pour reconnaître parfaitement sa faute !
C'est ce que demande Dieu par
l'intermédiaire de Moïse. Il dresse un serpent et demande de le
regarder bien en face. Il ne faut pas oublier que les Hébreux venaient d’Egypte ! En ce pays,
on croyait qu'un animal dangereux pouvait être neutralisé ou manipulé par son
image. Ces représentations transformaient la menace mortelle du serpent
en une fonction guérissante. C’est un
peu comme dans l’art de la médecine : on prend un peu du poison, on
l’inocule dans l’organisme pour en faire un antidote !
Ainsi, Moïse dit au peuple : en
regardant le serpent, en regardant bien en face la conséquence de votre
faute, ce manque de confiance en Dieu qui conduit à la mort, en
regardant avec grande contrition, vous serez sauvés !
Et Moïse semble insister ! Dieu lui
avait commandé de faire un serpent ! Et lui de se dire : “je le ferai en airain“. "Narash néroshet",
dit-il en un jeu de mots, ces deux mots ayant même origine, celle du verbe
"nerash" : faire de la divinisation,
consulter les augures, ce que les Hébreux faisaient facilement quand ils se
détournaient de Dieu ! Ce que l'on fait toujours ! Quand on n'a plus la
foi en Dieu, on va consulter les divers devins qui foisonnent aujourd'hui
encore et plus que jamais (et qui coûtent cher !).
Autrement
dit, comme par moquerie, Moïse demande aux Hébreux de bien reconnaître leur
erreur, leur manque de confiance qui facilite la morsure du serpent, la morsure
de la mort !
Savons-nous
en faire autant et ne pas biaiser par quelques aveux plus ou moins exacts et
devant les hommes et devant Dieu ! Quand on reconnaît son manque de foi, quand
on regarde bien en face la conséquence de sa faute - la morsure du serpent -,
Dieu pardonne et sauve ! La faute que l'on regarde bien en face avec
contrition devient un antidote par la foi retrouvée. (C'est tout le sens du
sacrement de Réconciliation !)
C’est
cette explication que semblera donner Jésus dans son entretien avec Nicodème (Jn 3) :
“Ce qui et né de la chair est chair, ce
qui est né de l’Esprit est esprit !“. Reconnaître d’abord que ce qui
et né de la chair est chair, comme David qui reconnaît sa faute : “Vois, mauvais, je suis né !“. Ce
qui conduit à une “renaissance“ : “crée
en moi un cœur pur !“. - “ce qui est né de l’Esprit est esprit !“.
Ce qu'enseignera encore Notre Seigneur à la Samaritaine qu'il encouragera à
adorer Dieu "en esprit et vérité !".
Aussi,
se référant à cet épisode du désert, Jésus précisera avec clarté : “comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il
faut que le Fils de l'homme soit élevé…“. C’est dire : il
nous faut regarder avec contrition le Christ en croix dont la mort est
le “salaire du péché“, dira St Paul. Regarder
en face la conséquence de son erreur ! Et alors, par la foi, le salut
est donné !
- “Afin que quiconque croit ait, en lui, la vie
éternelle“.
- “Qui croit
en lui n'est pas jugé ; qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru
au nom du Fils unique de Dieu“.
On
comprend mieux ces phrases de St Jean :
- faire la vérité, regarder en
face, le "serpent", la croix du Christ, conséquence de nos fautes, de
nos erreurs… Faire la lumière jusque là !
- Et alors par la foi, le salut est donné.
C’est
toujours le même mouvement : descendre jusque dans sa bassesse pour
remonter, “renaître“, dit Jésus à Nicodème.
C’est
tout le sens de notre baptême : descendre dans la mort avec le Christ pour
remonter avec lui vers la VIE. C'est ce à quoi nous sommes conviés en ces jours
qui nous conduisent vers Pâques !
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