samedi 31 janvier 2009

Le “laboureur de Dieu“. - 3. T.O. Vendredi imp. - (Marc 4.26.34)

«Voyez ce grain de blé, semble nous dire Notre Seigneur ; il va germer, la tige va pousser, il va donner du blé, que le semeur y pense ou non…, "qu'il dorme ou qu'il veille"» (Mc 4/27).

La remarque est d'importance. Le paysan n'a pas besoin de tirer lui-même chaque jour sur la tige pour qu'elle grandisse. Elle grandit toute seule, indépendamment de lui, en vertu de sa propre force vitale.

Certes, il a fallu la préparation du labour et des semailles, les travaux de la moisson. Cependant, l'énergie qui accomplit le travail essentiel est autre, c'est celle qui habite mystérieusement le grain de blé. Elle ne vient ni du laboureur, ni du semeur. Sa croissance est indépendante de leurs inquiétudes ou agitations. Ils doivent s'armer de patience en attendant que l’heure de la moisson vienne !

Il en va de même pour le Royaume de Dieu. L'énergie vitale qui fait grandir ce Royaume en nous et parmi les hommes dépasse de très loin nos ressources humaines, elle vient de Dieu.

Certes, nous n'avons pas à rester inactifs. La Parabole n'invite pas à la paresse ; nous devons être laboureurs et semeurs… Mais, ne l'oublions pas, lorsque le Royaume de Dieu est “en jeu“, il ne s'agit plus seulement de notre œuvre. C'est d'abord et surtout l'œuvre de Dieu…

Et il nous est bon, à nous qui sommes facilement pressés devant… les “lenteurs de l'Eglise“ (dit-on parfois), les difficultés de notre vie chrétienne ou celles des plus jeunes, de com­prendre que Dieu est patient, qu'il accepte, pour son œuvre de salut parmi les hommes, cette loi de lente croissance qui régit toute vie.

Je sais bien, par expérience, qu'il est parfois dif­ficile de partager cette patience, cette confiance, cette espérance en l'heure de Dieu… Nous voulons bien semer, mais nous voudrions voir la Moisson…; et entre ces deux moments, nous croyons que c'est à nous d'agir ; nous voulons intervenir, tirer sur la tige pour qu'elle grandisse ! Le Seigneur nous dit : «Qu'il dorme ou qu'il se lève, la Semence germe et gran­dit…».

Je ne sais ce que, chacun d'entre vous peut penser face aux diverses difficultés rencontrées.

Personnellement, j'y vois un triple appel :
  • Un appel à l'action : Pour faire grandir le Royaume de Dieu, là où nous sommes, Dieu nous demande de labourer, semer, arroser. Le chré­tien est le collaborateur de Dieu. Que faisons-nous ?
  • Un appel à l'humilité : C'est bien d’appeler à l'engagement, à la générosité apostolique. A condition, toutefois, de ne pas oublier l'action permanente de la grâce. St Paul le disait déjà : «Celui qui plante n'est rien, celui qui ar­rose pas davantage… mais celui qui donne la croissance, c'est Dieu» (I Cor 3/7).
  • Un appel à la Foi et à l'Espérance : nous sommes asso­ciés à l'œuvre de Dieu, au miracle du grain qui pousse tout seul, au miracle des hommes de partout qui deviennent enfants de Dieu. Cessons de nous inquiéter, de vouloir presser le pas ; faisons confiance à l'action invisible de Dieu.

Travail, engagement, certes ! Mais aussi et surtout : humilité, foi, espérance, confiance ! Confiance en Dieu !

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