mardi 13 janvier 2009

« Qui est cet homme qui ? » ! - 1 T.O. Mardi imp. (Heb. 2.5-12 Mc 1.21-28)

On peut considérer l’évangile de Marc construit en deux phases :
  • D’abord cette interrogation au sujet de Jésus : mais qui donc est cet homme qui parle, qui agit si admirablement ?
  • Et l’autre phase, au grand « tournant » de la « confession de Pierre », avec cette autre interrogation, celle de Jésus cette fois : Et pour vous qui suis-je ? Et à partir de ce moment Jésus se dirige résolument vers Jérusalem.

La première interrogation est toujours actuelle : Les hommes se demandent toujours qui est Jésus.

La deuxième interrogation nous est toujours adressée. Et notre réponse doit orienter les hommes à répondre à la première : Pour moi, qui est Jésus ?

Oui, qui donc est cet homme ? Car ce Jésus est si « admirable » ! « On était frappé par son enseignement, car il parlait en homme qui a autorité… », en homme remarquable, parfait. En effet, Jésus est bien cet homme tel que Dieu l’a voulu au matin de la création. Tertullien a cette réflexion très imagée et poétique à propos de la création : « Les mains de Dieu étaient à l’ouvrage : elles touchaient, pétrissaient, étiraient, façonnaient la glaise qui ne cessait de s’ennoblir à chaque impression des mains divines. - Imagine-toi Dieu occupé, appliqué tout entier à cette création : mains, esprit, activité, conseil, sagesse, providence, amour surtout orientaient son travail ! - C’est qu’à travers ce limon qu’il pétrissait, Dieu entrevoyait déjà le Christ qui un jour serait homme : Verbe fait chair, comme cette terre qu’il avait entre les mains ». Oui, Jésus est vraiment cet homme créé « à l’image et à la ressemblance de Dieu ». En le voyant, en l’écoutant, on ne pouvait donc que se poser cette question : « Qui donc est cet homme qui… ».

Seuls, au début de l’évangile de Marc, les « esprits mauvais » à qui Jésus commande, pouvaient répondre : « Tu es le Saint, le Saint de Dieu ! », réponse que demandera Jésus à Pierre, réponse qui sera manifeste à la fin de l’évangile dans l’accomplissement du mystère pascal du Christ : sa mort et sa résurrection.

C’est également tout l’enseignement de la première lecture (Hébreux 2.5sv) : Jésus est vraiment cet homme, cet homme à qui Dieu donne en partage toute sa création : « Qu’est-ce que l’homme ? De gloire et d’honneur tu l’as couronné. Tu as tout mis sous ses pieds ».

Mais, parce que l’homme s’est détourné de Dieu, parce qu’il na pas voulu reconnaître « le don de Dieu », parce qu’il s’est cru lui-même créateur, parce qu’il pas rendu hommage à Dieu de tout ce qui existait, « nous ne voyons pas encore que tout lui a été soumis ». Au contraire, à cause de son orgueil, il s’est abaissé.

Jésus, homme parmi les hommes, a été jusqu’à l’abaissement de l’homme afin de le relever jusqu’à la gloire de Dieu. La vocation de l’homme se réalise pleinement dans le mystère pascal du Christ. Et désormais, parce que le Sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine (à la fois de Dieu et d’Adam), Jésus, Dieu et homme, ne rougit pas de les appeler ses frères.

Sachons, par la force de l’Eucharistie qui fait « mémoire » du mystère pascal du Christ, nous placer dans cette perspective du Créateur et du Rédempteur : homme, nous pouvons jouir de toute la création à condition que toutes nos actions soient comme un hommage à Dieu, malgré parfois les circonstances difficiles : et c’est ainsi qu’avec le Christ, nous parviendrons à la gloire divine.

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