samedi 31 janvier 2009

« Dieu Saint, Dieu FORT! » - 3 T.O. Lundi imp. - (Mc 3.22-30)

Quand on est étonné et que l’on ne comprend pas, on prend pourtant trop facilement - et malheureusement - position pour ou contre, car il faut bien - orgueilleusement le plus souvent - donner une explication. C’est fréquent cela. Pourtant, il n’y a aucune honte à dire parfois : “Je ne sais pas“ !

Ainsi, les concitoyens de Jésus, ceux de Nazareth, à qui on rapporte ses paroles et surtout ses actes de guérison se positionnent facilement vis-à-vis de ce garçon qu’ils ont vu grandir et qu’ils sont sensés bien connaître. Certains diront : “Tout ce qu’il fait est admirable !“. Et d’autres, évidemment et avec superbe : “Il a perdu la tête“ (Evangile de Samedi).

Aujourd’hui, l’évangile nous présente des scribes qui viennent pour une enquête sans doute au sujet de ce Jésus déroutant et peut-être inquiétant ; ce n’est pas la première fois ! (cf. Jean 1.10. Et très vite, ces scribes de conclure avec arrogance : “Il est possédé par Béelzéboul !“. Au fond, c’est la même interprétation que celle de la parenté de Jésus (“Il a perdu la tête“) ; mais on pourrait dire que les scribes la formulent “en théologiens“. C’est quand même beaucoup plus grave. “C’est par le chef des démons qu’il chasse les démons“. Il y a là déjà un progrès dans l’hostilité par rapport aux scènes de “controverse“ de la section précédente : on traite Jésus de suppôt de Satan. Rien que cela.

Jésus répond par deux paraboles (première fois que le mot est employé en St Marc). L’une nous est très compréhensible : “Si une famille est divisée, cette famille ne peut pas tenir“. C’est d’actualité malheureusement ! L’autre est plus osée : il s’agit d’un cambriolage. Est-ce une bonne comparaison ? En fait, cette comparaison est au service d’un seul aspect : le fait qu’un “plus fort“ est à l’œuvre. Et le “plus fort“ ici ne peut désigner que Jésus. Jésus est plus fort que Satan ! Une anecdote : Quand Jean XXIII annonça l’ouverture d’un Concile, un de ses cardinaux lui dit : “Vous allez déchaîner le diable“. Et le bon Pape Jean de répondre : “Oui, je sais, je sais ! Mais nous sommes (avec le Christ) plus forts que le diable !“. Nous-mêmes avons-nous suffisamment foi en cette réalité. Unis au Christ, nous avons la force même de Dieu !

Ne pas croire à cette réalité, en tant que chrétiens, c’est peut-être le “péché contre l’Esprit Saint“ dont il est question ensuite. Dieu est en nous depuis notre baptême. Il nous conduit par son Esprit : “Seuls sont enfants de Dieu ceux qui se laissent conduire par son Esprit“ (Rm 8.14). Nous ressentons cette présence agissante de l’Esprit, sa force en nous. Et non seulement nous n’agissons pas en conséquence par faiblesse - bien sûr ! -, mais nous nions cette présence en nous ! Nous n’en tenons pas compte, et consciemment.

Mais, “si l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité Jésus Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous“.

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