mercredi 7 janvier 2009

« Dieu, personne ne l’a jamais vu ! »

Conclusion d’hier : Puisque « Dieu est Amour », il nous faut nous exercer à aimer, mais à aimer de l’amour même de Dieu. « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », disait Jésus. Et le Christ nous a aimés de l’amour même qu’il recevait de son Père dans l’Esprit Saint.

Mais tout d’abord, St Jean écrit ce que nous entendons souvent : « Dieu, personne ne l’a jamais vu, contemplé ! ». - Et c’est vrai ! La contemplation de Dieu en plénitude, ce sera pour le JOUR, le JOUR UNIQUE (héb. : erad), le JOUR ETERNEL, comme nous disons facilement. Alors, « nous le verrons tel qu’il est, comme lui nous voit sans cesse ! ».

Et pourtant, nous parlons de la « VIE CONTEMPLATIVE » des moines, des prêtres et de tel ou tel chrétien : « C’est un contemplatif », dit-on alors. Mais il faut s’entendre. La « vie contemplative » ici-bas ne procure pas la « vision » de Dieu ; elle donne des moyens qui nous préparent, qui nous forment à la plénitude de la contemplation au ciel : « Voir Dieu comme il nous voit ! ». Et il est bien logique que si nous désirons « voir Dieu », nous devons prendre déjà les moyens qui nous conduisent à cette vision céleste

Et parmi ces moyens,
  • Il y a d’abord la PRIERE LITURGIQUE. Parce que, au cœur de cette prière de l’Eglise, nous avons la présence même de Dieu en Jésus Christ. Jamais nous ne sommes plus près de Dieu que lorsque nous entendons le Célébrant dire : « Ceci est mon Corps ! ». Nous ne mesurons pas suffisamment alors que le ciel descend sur terre. Et ce que Dieu dit, il le fait en même temps, toujours. Et, là, ce qu’il fait, il nous le dit ! Cette présence divine accommode peu à peu l’œil de notre foi qui perçoit déjà ce que l’œil charnel ne peut voir ici-bas ! Et tout le reste de la liturgie, à n’importe quel moment, ne prend de valeur que par rapport à cette “vision de foi“. Toute la liturgie est centrée sur cette « contemplation de Dieu » qui se rend présent à nous.
  • Un des grands moyens, à la suite de la liturgie, est l’écoute et la proclamation de la « PAROLE DE DIEU » (dans toute la Bible). Personnellement, j’aime bien cette expression que l’on trouve surtout à la fin du Deutéronome : Quand Moïse transmettait la « Parole de Dieu », il parlait, est-il dit, « sur les lèvres de Dieu » (al pi Adonaï). Et si nous prenions conscience de cette place éminente que nous avons quand nous lisons ou - bien davantage - quand nous proclamons la « Parole de Dieu » !
  • Mais il y a encore bien d’autres moyens qui nous préparent à « voir Dieu ». Il y a la PRIERE PERSONNELLE sous toutes ses formes. Par ce moyen, le chrétien appelle Dieu à « demeurer » déjà en lui… Beaucoup, parmi ceux que la vie accapare, connaissent ce que l’on appelle couramment « la prière du pèlerin russe » : cette élévation de tout son être vers Dieu de façon extrêmement courte mais fréquente. Essayez et vous verrez alors que Dieu se fait, un jour ou l’autre, très proche de cette catégorie de priants !
  • Et puis, il ne faut surtout pas exclure de notre « vie contemplative » ici-bas nos diverses ACTIVITES elles-mêmes. Elles peuvent nous préparer à « voir Dieu comme il nous voit sans cesse »

Il y a un exemple un peu naïf mais significatif. Je ne me souviens plus de qui il s’agissait. En tous les cas, c’était un simple cuisinier. « Je fais ma petite omelette, disait-il. Et puis, quand je l’ai faite et bien faite, je me prosterne en rendant grâce à Dieu de ce qu’il m’est venu la grâce de faire mon omelette ! ». La grâce de faire une omelette ! Naturellement, aujourd’hui, le patron d’un restaurant n’apprécierait sans doute pas une telle pratique chez son cuisinier. Mais une « prostration » d’action de grâce peut n’exister que dans l’âme et de façon fugace ! La grâce de faire une omelette ! Pourquoi pas ? Surtout s’il y a des convives qu’on peut invisiblement envelopper dans cette action de grâce ! Tout le monde y gagne !

Ainsi, même les affaires très temporelles peuvent devenir spirituelles. A une responsable de Communauté qui se plaignait fort des tracas matériels de sa charge, Ste Catherine de Sienne répondit : « Les choses ne sont temporelles qu’autant qu’on le veuille bien. Vous trouvez votre activité bien temporelle ! Rendez-la spirituelle avec l’Esprit-Saint en vous ! ».

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