Epsilon
de Carême - Comment prier ? (4) - Conclusion
Oui, prier, c'est "dangereux" !
La prière est un combat à mort. Il faut que
quelqu'un meure.
Si l'homme tente d'y maîtriser Dieu, de lui
faire subtilement violence, de le ramener à lui : il y tue Dieu et il y tue son
humanité.
Ou bien, c'est l'homme qui accepte de
mourir, pour se prêter à l'invasion des hommes, à l'invasion de Dieu.
Sans mourir, nous ne pouvons ni voir Dieu
ni aimer les hommes. N'est-ce pas tout le sens du Carême et du mystère pascal
que nous allons célébrer prochainement !
Le combat de Jacob avec l'ange (Gen 32) ne cesse pas dans
la nuit de l'histoire. La prière est cette aventure de mort et de vie.
Un soir, au cours d'un "camp", je
marchais avec quelques enfants. J'étais un peu perdu moi-même ; et je n'en
étais pas très fier ! La nuit tombait !
Au moment où nous allions rentrer dans un
bosquet plus noir encore, j'ai entendu derrière moi la voix d'une petite fille
qui murmurait avec une hardiesse feinte : "Mon
Dieu ! Faites qu'on se perde !". - Merveilleuse prière finalement :
comment voulez-vous que nous allions vers Dieu et qu'il nous sauve, si nous ne
savons pas que nous sommes perdus ? - Et en même temps, la main de la petite se
tendait dans l'ombre vers la mienne… pour se raccrocher à moi !
Péguy le disait bien, à sa façon : ce qui
fait le chrétien, ce n'est pas l'étiage, (son faible niveau de vie spirituelle à
combler)...
Ce qui fait le chrétien, c'est qu'il donne la main.
A Dieu et à son frère tout
à la fois !
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