1er Août -
La famille de St Alphonse appartenait à la plus
ancienne noblesse de Naples. Ses parents, aussi distingués par la piété que
par la noblesse, assurèrent l'éducation de leurs huit enfants. Alphonse,
l'aîné, naquit le 27 septembre 1696.
Merveilleusement doué intellectuellement,
Alphonse apprenait tout ce qu'on lui présentait comme en se jouant, langues
anciennes, modernes et sciences... etc.
Dès 1708, il fréquentait les Universités pour y
étudier le droit et la philosophie.
Et en 1713, - à 17 ans - il décrocha le titre de
"docteur en droit civil et canonique", "in utroque" comme on disait. Et il commença à plaider !
Les succès vinrent aussitôt, dus sans doute à la jeunesse de l'orateur, mais
aussi à la solidité de ses argumentations.
Il arriva cependant qu'un jour, après une
magnifique plaidoirie - la cause étant gagnée -, on lui montra une pièce qui
réduisait à néant sa plaidoirie. L'affaire étant d'importance, le coup fut rude
; et Alphonse, après deux jours de retraite et de jeûne, décida de quitter le
barreau.
Ce fut un long moment de désarroi au cours duquel
les tentations des plaisirs de la vie en société se présentèrent ou lui furent
présentées. Alphonse, avec l'aide de Dieu et après de rudes combats, sut y
renoncer. Et un jour, à deux reprises, il entendit une voix lui dire : "Quitte le monde et donne-toi tout à
moi !". La deuxième fois, il répondit : "Seigneur, j'ai trop résisté à votre grâce, faites de moi ce
qu'il vous plaira !". Encore tout ému de sa réponse, il se dirigea
vers une église, s'avança vers l'autel de la Vierge Marie et, déposant son épée
de gentilhomme sur l'autel, promit d'entrer chez les Oratoriens.
Mais son père de l'entendait pas ainsi pour son fils
aîné. Heureusement Alphonse trouva un appui auprès de son oncle, évêque de
Troia qui, lui aussi, avait jadis renoncé à son droit d'ainesse pour se
consacrer à Dieu. Finalement le père d'Alphonse permit à son fils d'enter dans
le clergé séculier mais non à l'Oratoire !
Pendant ses études cléricales, il adhéra à une
confrérie qui avait pour tâche d'assister les condamnés à mort. Ainsi Alphonse
ne craignit pas de déchoir aux yeux de la société de son temps. Et bien des
portes se fermèrent, son père lui-même évitant de le rencontrer publiquement.
Cependant, le 21 décembre 1726 - à 30 ans - il
fut ordonné prêtre. Partout, devant les nobles et devant le peuple, sa
parole simple et ardente obtenait les plus merveilleux succès. Des pécheurs
publics, en l'entendant, se convertissaient et certains devinrent des apôtres.
Il forma encore une confrérie qui fut l'embryon de la "Confrérie de la Sainte-Famille".
Au milieu de multiples activités, l'année 1929 lui
donna l'occasion de se dévouer auprès des malades, lors d'une épidémie qui
sévit fortement à Naples.
Vers le même temps, il entra en rapport avec un
religieux - le P. Thomas Falcoia - de la Congrégation dite des
"Pieux-Ouvriers". Celui-ci avait reçu du Seigneur des lumières au
sujet d'un Institut destiné à évangéliser les pauvres, surtout les campagnards.
Nommé évêque, il fit appel à Alphonse pour prêcher la retraite dans un couvent
de Religieuses qui avait mauvaise réputation, passant pour un repaire
d'illuminées. Pour Alphonse cette réputation était mal fondée. Et l'une des
religieuses lui révéla les desseins
de Dieu à son égard pour la fondation d'un nouvel Institut. Naturellement, on
reprocha à Alphonse de s'être laissé endoctriner par une visionnaire. Le futur
Saint accepta l'humiliation et consentit à s'en remettre au jugement d'un
dominicain qui, très vite, encouragea Alphonse dans son projet.
Après bien des péripéties - péripéties qui comme
dans un roman émaillèrent toujours la vie du Saint - Alphonse, grâce au pape
Benoît XIV, fonda canoniquement l'œuvre de l'"Institut du Très-Saint-Rédempteur", destiné à l'évangélisation
principalement des pauvres et dans les campagnes. Treize ans durant,
Alphonse se consacra pleinement à son Œuvre.
En 1762, malgré lui, il fut nommé évêque non
loin de Naples. Il se consacra totalement à sa nouvelle tâche, selon l'esprit
de l'Œuvre qu'il avait fondée.
Après bien des hésitations, le pape Pie VI lui
permit, en 1769, d'être déchargé de sa charge, en raison de l'âge et des
infirmités : Il ne voyait et n'entendait presque plus !
Il se retira au milieu de ses fils, suivant de leur
vie tout ce que l'âge et les infirmités lui permettaient. Mais l'épreuve
suprême était encore à venir : après bien des désaccords, ses fils de
l'Institut qu'il avait fondée se divisèrent, se déchirèrent ; et lui-même
fut exclu de la famille qu'il avait érigée. "Je ne m'attendais pas, écrira-t-il, dans me vieux jours à être ainsi traité par les miens". L'épreuve
était douloureuse à son cœur de père ; mais il ne perdit pas la paix de l'âme
et la confiance en Dieu. Il prédit qu'après sa mort, ses fils reformeraient une
seule famille, - ce qui arrivera -.
A ses infirmités de toutes sortes qui l'empêchaient
de célébrer la messe, vint s'ajouter, à partir de 1784, la nuit de l'âme. Assailli
de tentations et de scrupules, incapable de se guider lui-même, le saint se
croyait damné et n'osait communier. Mais son amour pour Dieu, loin d'être
entamé, s'accroissait de plus en plus. Et le 1er Août 1787, entouré se ses
frères comme il l'avait désiré, il s'endormit dans le Seigneur.
Après sa mort, son Œuvre se propagea très vite. Si
bien que le 4 Mai 1796, le pape Pie VI le déclara bienheureux.
En 1839, le pape Grégoire XVI l'inscrivit au
catalogue des saints.
Et le 23 Mars 1871, Pie IX le proclamait Docteur de
l'Eglise
St Alphonse a beaucoup écrit, en effet, au cours de
sa longue vie. Il avait la plume facile et en usait volontiers pour prolonger
les effets de sa parole
Estimant la sainteté à la portée de tous, le Saint
réduisit à l'extrême l'exposé des moyens d'y parvenir : tout se résume dans le
détachement de soi et l'amour de Dieu : "Aimez
Dieu, disait-il, et vous vous
détacherez de tout. Détachez-vous de tout et vous aimerez Dieu !".
Les moyens de sanctification qu'il préconisait étaient
avant tout la fréquentation des sacrements, principalement l'Eucharistie, la
prière et l'oraison, et enfin la dévotion envers la Très Sainte Vierge Marie, "parce qu'il est indubitable,
disait-il, que toutes les grâces nous
sont dispensées par Marie !".
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