dimanche 4 août 2013

St Alphonse de Liguori

Suite à un ennui technique, conséquence des orages récents (ma "livebox" ayant été détruite), je me permets de vous transmettre ce que j'avais prévu pour ces jours derniers.

1er Août - 

La famille de St Alphonse appartenait à la plus ancienne noblesse de Naples. Ses parents, aussi distingués par la piété que par la noblesse, assurèrent l'éducation de leurs huit enfants. Alphonse, l'aîné, naquit le 27 septembre 1696.

Merveilleusement doué intellectuellement, Alphonse apprenait tout ce qu'on lui présentait comme en se jouant, langues anciennes, modernes et sciences... etc.
Dès 1708, il fréquentait les Universités pour y étudier le droit et la philosophie.
Et en 1713, - à 17 ans - il décrocha le titre de "docteur en droit civil et canonique", "in utroque" comme on disait. Et il commença à plaider ! Les succès vinrent aussitôt, dus sans doute à la jeunesse de l'orateur, mais aussi à la solidité de ses argumentations.
Il arriva cependant qu'un jour, après une magnifique plaidoirie - la cause étant gagnée -, on lui montra une pièce qui réduisait à néant sa plaidoirie. L'affaire étant d'importance, le coup fut rude ; et Alphonse, après deux jours de retraite et de jeûne, décida de quitter le barreau.

Ce fut un long moment de désarroi au cours duquel les tentations des plaisirs de la vie en société se présentèrent ou lui furent présentées. Alphonse, avec l'aide de Dieu et après de rudes combats, sut y renoncer. Et un jour, à deux reprises, il entendit une voix lui dire : "Quitte le monde et donne-toi tout à moi !". La deuxième fois, il répondit : "Seigneur, j'ai trop résisté à votre grâce, faites de moi ce qu'il vous plaira !". Encore tout ému de sa réponse, il se dirigea vers une église, s'avança vers l'autel de la Vierge Marie et, déposant son épée de gentilhomme sur l'autel, promit d'entrer chez les Oratoriens.

Mais son père de l'entendait pas ainsi pour son fils aîné. Heureusement Alphonse trouva un appui auprès de son oncle, évêque de Troia qui, lui aussi, avait jadis renoncé à son droit d'ainesse pour se consacrer à Dieu. Finalement le père d'Alphonse permit à son fils d'enter dans le clergé séculier mais non à l'Oratoire !

Pendant ses études cléricales, il adhéra à une confrérie qui avait pour tâche d'assister les condamnés à mort. Ainsi Alphonse ne craignit pas de déchoir aux yeux de la société de son temps. Et bien des portes se fermèrent, son père lui-même évitant de le rencontrer publiquement.
Cependant, le 21 décembre 1726 - à 30 ans - il fut ordonné prêtre. Partout, devant les nobles et devant le peuple, sa parole simple et ardente obtenait les plus merveilleux succès. Des pécheurs publics, en l'entendant, se convertissaient et certains devinrent des apôtres. Il forma encore une confrérie qui fut l'embryon de la "Confrérie de la Sainte-Famille".
Au milieu de multiples activités, l'année 1929 lui donna l'occasion de se dévouer auprès des malades, lors d'une épidémie qui sévit fortement à Naples.

Vers le même temps, il entra en rapport avec un religieux - le P. Thomas Falcoia - de la Congrégation dite des "Pieux-Ouvriers". Celui-ci avait reçu du Seigneur des lumières au sujet d'un Institut destiné à évangéliser les pauvres, surtout les campagnards. Nommé évêque, il fit appel à Alphonse pour prêcher la retraite dans un couvent de Religieuses qui avait mauvaise réputation, passant pour un repaire d'illuminées. Pour Alphonse cette réputation était mal fondée. Et l'une des religieuses lui révéla     les desseins de Dieu à son égard pour la fondation d'un nouvel Institut. Naturellement, on reprocha à Alphonse de s'être laissé endoctriner par une visionnaire. Le futur Saint accepta l'humiliation et consentit à s'en remettre au jugement d'un dominicain qui, très vite, encouragea Alphonse dans son projet.

Après bien des péripéties - péripéties qui comme dans un roman émaillèrent toujours la vie du Saint - Alphonse, grâce au pape Benoît XIV, fonda canoniquement l'œuvre de l'"Institut du Très-Saint-Rédempteur", destiné à l'évangélisation principalement des pauvres et dans les campagnes. Treize ans durant, Alphonse se consacra pleinement à son Œuvre.

En 1762, malgré lui, il fut nommé évêque non loin de Naples. Il se consacra totalement à sa nouvelle tâche, selon l'esprit de l'Œuvre qu'il avait fondée.

Après bien des hésitations, le pape Pie VI lui permit, en 1769, d'être déchargé de sa charge, en raison de l'âge et des infirmités : Il ne voyait et n'entendait presque plus !
Il se retira au milieu de ses fils, suivant de leur vie tout ce que l'âge et les infirmités lui permettaient. Mais l'épreuve suprême était encore à venir : après bien des désaccords, ses fils de l'Institut qu'il avait fondée se divisèrent, se déchirèrent ; et lui-même fut exclu de la famille qu'il avait érigée. "Je ne m'attendais pas, écrira-t-il, dans me vieux jours à être ainsi traité par les miens". L'épreuve était douloureuse à son cœur de père ; mais il ne perdit pas la paix de l'âme et la confiance en Dieu. Il prédit qu'après sa mort, ses fils reformeraient une seule famille, - ce qui arrivera -.

A ses infirmités de toutes sortes qui l'empêchaient de célébrer la messe, vint s'ajouter, à partir de 1784, la nuit de l'âme. Assailli de tentations et de scrupules, incapable de se guider lui-même, le saint se croyait damné et n'osait communier. Mais son amour pour Dieu, loin d'être entamé, s'accroissait de plus en plus. Et le 1er Août 1787, entouré se ses frères comme il l'avait désiré, il s'endormit dans le Seigneur.

Après sa mort, son Œuvre se propagea très vite. Si bien que le 4 Mai 1796, le pape Pie VI le déclara bienheureux.
En 1839, le pape Grégoire XVI l'inscrivit au catalogue des saints.
Et le 23 Mars 1871, Pie IX le proclamait Docteur de l'Eglise

St Alphonse a beaucoup écrit, en effet, au cours de sa longue vie. Il avait la plume facile et en usait volontiers pour prolonger les effets de sa parole

Estimant la sainteté à la portée de tous, le Saint réduisit à l'extrême l'exposé des moyens d'y parvenir : tout se résume dans le détachement de soi et l'amour de Dieu : "Aimez Dieu, disait-il, et vous vous détacherez de tout. Détachez-vous de tout et vous aimerez Dieu !".

Les moyens de sanctification qu'il préconisait étaient avant tout la fréquentation des sacrements, principalement l'Eucharistie, la prière et l'oraison, et enfin la dévotion envers la Très Sainte Vierge Marie, "parce qu'il est indubitable, disait-il, que toutes les grâces nous sont dispensées par Marie !".

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