Dédicace de la Basilique Ste
Marie-Majeure 13
Sainte-Marie-Majeure est la grande église
mariale de Rome.
Elle est dite "Majeure" en raison de son
antiquité et de sa dignité et, désormais, je pense, en raison du grand nombre
de pèlerins qui la visitent et viennent y prier la Vierge Marie. A ce titre est
sans doute importante moins que la Basilique Saint-Pierre, mais davantage que
celle de St Jean de Latran, l'église du pape pourtant !
Elle fut construire sous le pape Libère au 4ème
siècle, raison pour laquelle elle est nommée parfois sous le titre de
"basilique libérienne". D'après une légende médiévale, la Vierge Marie inspira elle-même la
construction de sa demeure sur l'une des collines romaines, l'Esquilin. En
apparaissant dans un rêve à un certain patricien Jean, elle demanda la
construction d'une église en son honneur, dans un lieu qu'elle aurait
miraculeusement indiqué. Et le matin d'un 5 août, le col Esquilin apparut
couvert de neige. De la neige, en Août, à Rome ! Cette légende tardive n'est peut-être
pas sans rapport avec la coutume de faire pleuvoir des fleurs blanches
chaque année au 5 Août, sur les dalles de la basilique. Ces pétales neigeux qui
fêtent l'Immaculée sont-ils effet ou cause de la Légende ? Peu importe
d'ailleurs.
Cette
basilique en l'honneur de Marie fut restaurée par le pape Sixte III vers 435,
c'est-à-dire quatre ans après le Concile d'Ephèse qui déclarait Marie
"Theotokos", "Mère de Dieu" !
Notons
encore qu'à partir du 7ème siècle, il est question de
Sainte-Marie "ad praesepe", "à-la-crèche", en raison
d'une relique commémorant la grotte de Bethléem.
A gauche
de la grande porte en bronze, il y a la "Porte Sainte" bénie par
Jean-Paul II, le 8 Septembre 2001. La sculpture qui s'y trouve représente le
Christ ressuscité apparaissant à Marie, représentée comme la "Salus
Populi Romani", le "Salut du Peuple Romain".
Au bas
de cette "belle Porte", à gauche, est rappelé le Concile d'Ephèse,
établissant Marie "Theotokos" ; et à droite est évoquée le
Concile Vatican II qui l'a déclarée "Mater Ecclesiae", "Mère
de l'Eglise".
Déjà, en
1995, un artiste avait réalisé un nouveau vitrail dans la rosace de la façade
principale. Elle représente l'affirmation du Concile Vatican II où Marie,
élevée "fille de Sion" représente la conjonction entre le Peuple de
l'Ancien Testament symbolisé par le candélabre à sept branche, et l'Eglise du
Nouveau Testament, symbolisée par le calice de l'Eucharistie.
Tout
cela pour dire que tout l'édifice parle de Marie, est en l'honneur de Marie,
Mère de Dieu, Mère de l'Eglise, notre Mère -- non seulement du peuple de Rome, "Salus
Populi Romani", mais du "Peuple de Dieu" - : elle veille sur
chacun de nous !
Et nous nous en souvenons : pour sa première sortie du
Vatican, quelques heures après son élection, le pape François s'est
rendu en pèlerinage en la basilique Sainte-Marie-Majeure, le Jeudi 14 Mars. Il portait une petite corbeille de fleurs
blanches qu’il a déposée au pied de l’icône de la "Madonna Salus
Populi Romani".
Cette icône byzantine, peinte, selon la tradition (!), de la main de St Luc
et conservée dans la Chapelle Pauline de la basilique, est vénérée des Romains
depuis des siècles, mais aussi de tous les pèlerins, en particulier des
jésuites. Car dès le 16ème siècle, leurs missionnaires en
avaient utilisé des reproductions pour aller évangéliser la Chine...
Chaque fois que le cardinal Bergoglio venait à
Rome, a-t-on rapporté, il ne manquait jamais de venir se recueillir
devant l’icône. Et lorsque ses prêtres de Buenos Aires partaient pour Rome, il
leur demandait de se rendre en la basilique et de réciter un "Ave
Maria" pour lui.
Aussi prions la Vierge Marie pour le pape,
prions la avec lui !
En pensant à "Sainte-Marie-Majeure",
à cette basilique "libérienne",
c'est-à-dire basilique du pape,
à cette basilique "à-la-crèche",
à cette basilique "salus populi
Romani", c'est-à-dire "salut de l'humanité",
à cette basilique de la "Mère de Dieu"
(theotokos", de la "Mère de l'Eglise,
prions Marie ! Elle est notre grande "Médiatrice",
disait St Bernard :
Il écrivait : "Vous
craigniez de vous approcher du Père ! Effrayés au seul son de sa voix, vous
couriez vous cacher dans le feuillage ! Il vous a donné Jésus pour médiateur. Un
tel Fils peut tout obtenir de son Père. Il sera exaucé par égard pour lui-même,
car le Père aime son Fils.
Auriez-vous
peur de lui aussi ? Il est votre frère et votre chair ; il a tout subi sauf le
péché afin d'apprendre la miséricorde. Ce frère, c'est Marie qui vous l'a
donné. Mais peut-être craignez-vous en lui, aussi, la majesté divine puisque
tout en se faisant homme il est resté Dieu !
Vous cherchez
encore un avocat auprès de lui ? Recourez à Marie. En elle, vous trouverez
l'humanité ã l'état pur. Je n'hésite pas à dire qu'elle aussi sera exaucée par
égard pour elle.
Le Fils
écoutera sa Mère, et le Père écoutera son Fils !".
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