dimanche 4 août 2013

Larmes !

Suite à un ennui technique, conséquence des orages récents (ma "livebox" ayant été détruite), je me permets de vous transmettre ce que j'avais prévu pour ces jours derniers.

31 Juillet -  St Ignace de Loyola

Une des caractéristique de la vie spirituelle chez Ignace de Loyola, a remarqué dernièrement le pape François, est le "don des larmes" !

Et le pape de souligner "la nécessité de savoir pleurer".
Il invitait à "demander au Seigneur la grâce des larmes", en ajoutant : "C’est une belle grâce de pleurer pour tout : pour le bien, pour nos péchés, pour les grâces, pour la joie (...). Les larmes nous préparent à voir Jésus."
"Que le Seigneur nous donne la grâce de pouvoir dire que nous L’avons vu dans notre cœur et d'en témoigner par notre vie : je vis ainsi parce que j’ai vu le Seigneur", a conclu le pape.

Il est des jours où, dans son Journal spirituel, St Ignace de Loyola ne note que ce mot : "larmes".
Il précise parfois, comme le 5 avril 1544 : "Avant la messe, larmes ! Pendant, beaucoup !". Elles reviennent presque chaque jour.

Il note parfois les fruits spirituels de ce don :
"Avec beaucoup d'intelligence et de sentiments intérieurs".
Ou bien : "Se terminant à conforter ma volonté à la volonté divine".
Et encore: "Avec locution intérieure".

Mais ces larmes sont parfois différentes. Il parle parfois "d'amour accompagné de larmes".

Le "don des larmes", c'est en quelque sorte la componction dont nous parle St Benoît et qui peut être une caractéristique de la prière : "compunctione lacrymarum" : prier dans la pureté de notre cœur, c'est-à-dire montrer au regard et au cœur de Dieu le désir et la tendresse d'une âme libre, dégagée des préoccupations basses, unie à lui par la conformité de volonté.

"Compunctio lacrymarum" ! L'expression est de Cassien dans ses conférences sur la prière où il parle souvent de la vraie pureté du cœur, de la prière pure.

La componction, c'est l'attendrissement intérieur que crée en nous, à la lumière de la foi, le souvenir de nos fautes et la pensée des bienfaits de Dieu. C'est là, d'ailleurs, la principale attitude du croyant à chaque page de la Bible : malgré son infidélité et ses fautes, il ne cesse de se souvenir des "hauts faits", des bienfaits du Seigneur ! Ce que rappelle également toute célébration eucharistique !

Plusieurs fois dans sa Règle, St Benoît rapproche la prière et les larmes, comme si les deux allaient naturellement l'une avec l'autre. Et nous le savons par St Grégoire, St Benoît avait ce don des larmes.

Sans doute que ce don n'est pas à rechercher particulièrement. Mais il a le mérite de ne pas porter à l'orgueil et celui aussi de ne laisser place à aucune distraction dans la prière : il les noie toutes

A ce propos, St Grégoire assimile avec raison le "don des larmes" au désir de Dieu :
"Ce qui rend nos voix puissantes (pénétrantes) aux oreilles très secrètes de Dieu, ce ne sont pas nos paroles mais nos désirs.
Si nous demandons la vie éternelle de bouche (du bout des lèvres) mais que nous ne la désirons pas du fond du cœur, nous nous taisons malgré notre clameur (tacentes clamemus).
C’est dans le désir que se trouve cette secrète clameur qui ne parvient pas aux oreilles humaines mais qui remplit l’ouïe du Créateur (auditum Creatoris replet)".


Demandons, par l'intermédiaire de St Ignace, ce grand don du "désir incessant de Dieu". Et s'il n'est pas accompagné de larmes extérieures et visibles, qu'il le soit par nos larmes intérieures ! 

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