mercredi 28 août 2013

Le seul "Enseignant" : Dieu-Amour !

28 Août - St Augustin !   

Que pourrais-je faire de mieux aujourd'hui, en cette fête de St Augustin, que de citer ce grand prédicateur, ce théologien de l'Amour qu'est Dieu, ce grand docteur de l'Eglise ?

Mais il fut un prédicateur, un docteur qui ne faisait que s'effacer devant le véritable Maître et Docteur : le Christ ! Dieu seul instruit, enseigne, répétait-il. "Vous voulez vraiment savoir ?", disait-il. N'avez-vous pas tous entendu ce sermon (que je viens de vous adresser) ?  Combien sortiront d'ici sans avoir rien appris.   -  En ce qui me concerne, je me suis pourtant adressé à tous. Mais à ceux à qui cette "onction" (l'onction de l'Esprit-Saint dont parle St Jean dans sa première lettre) ne parle pas, ceux que l'Esprit-Saint n'instruit pas de l'intérieur, ils reviennent chez eux sans avoir rien appris !

L'enseignement de l'extérieur, c'est en quelque sorte, une aide et des avertissements. Mais il a sa chaire dans le ciel celui qui instruit les cœurs. C'est pourquoi il dit lui-même dans l'Evangile : 'Ne vous faites pas appeler maître sur la terre. Un seul est votre maître, le Christ !'.

Qu'il vous parle donc lui-même à l'intérieur, puisque aucun homme ne s'y trouve, car même si quelqu'un se trouve à ton côté, il n'y a personne dans ton cœur.

Que dis-je ! Que ton cœur ne soit pas vide de toute Présence ! Que le Christ soit dans ton cœur ! Que son onction soit dans ton cœur afin que ce cœur altéré ne soit pas dans la solitude et privé des sources où il peut se désaltérer.
Il est donc à l'intérieur, le maître qui enseigne ; c'est le Christ qui enseigne ; c'est son inspiration qui enseigne. Là où il n'y a ni son inspiration, ni son onction, nous faisons retentir en vain nos paroles à l'extérieur ! Elles sont comme les soins du cultivateur pour un arbre. L'homme travaille à l'extérieur : il donne l'eau et apporte tout son zèle à la culture. Quels que soient les soins qu'il donne à l'extérieur, est-ce lui qui forme les fruits ? Est-ce lui qui revêt la nudité des branches avec l'ombre des feuilles. Accomplit-il quelque chose de tel à l'intérieur ?
Mais qui l'accomplit ? Ecoutez le cultivateur, c'est-à-dire, voyez ce que nous sommes et écoutez le maître qui est à l'intérieur : 'C'est moi qui ai planté, c'est Apollo qui a arrosé ; mais c'est Dieu qui a fait croître. Et celui qui plante n'est rien, celui qui arrose n'est rien ; mais celui qui donne la croissance, c'est Dieu' (I Co. 3.6-7).
Nous vous disons donc ceci : soit que nous plantions, soit que nous arrosions avec nos paroles, nous ne somme rien ; mais celui qui donne la croissance, c'est Dieu, c'est-à-dire que c'est 'son onction qui vous instruit de toutes choses' (I Jn 2.27). Moi, dira encore le grand docteur, je ne suis que le répétiteur extérieur du maître intérieur qui seul instruit les cœurs". (Commentaire de la 1ère lettre de St Jean 3.13).

Et que nous dit aujourd'hui ce grand répétiteur extérieur pour que nous puissions entendre le maître intérieur ?

"Rappelez-vous avec moi, frères, les deux préceptes de charité ! Ils doivent vous être parfaitement connus ; il ne suffit pas qu'ils vous parviennent à l'esprit quand nous en parlons devant vous ; ils ne doivent jamais s'effacer de vos cœurs. Repensez-y sans cesse : il faut aimer Dieu et le prochain !

L'amour de Dieu est premier dans l'ordre du précepte. Mais l'amour du prochain est premier dans l'ordre de la pratique.
En effet, celui qui t'ordonnerait d'aimer... ne pourrait pas te présenter le prochain comme premier objet de ton amour et Dieu comme le second ; mais il t'ordonnerait d'abord d'aimer Dieu et ensuite le prochain !   -  Cependant, toi, parce que tu ne vois pas encore Dieu, c'est en aimant le prochain que tu mérites de voir Dieu ; en aimant le prochain, tu purifies ton œil pour voir Dieu. St Jean le déclare formellement : 'Si tu n'aimes pas ton frère que tu vois, comment pourras-tu aimer Dieu que tu ne vois pas (I Jn 4.20) ?'.

On te dit : 'Aime Dieu !'. Si tu me demandes : 'Montre-moi celui que je dois aimer !', que te répondrai-je sinon ce que Jean lui-même enseigne : 'Dieu, nul ne l'a jamais vu !' (Jn 1.18) ? Néanmoins, pour que tu n'ailles pas t'imaginer que cette vision de Dieu t'est totalement étrangère, le même apôtre dit encore : 'Dieu est Charité et celui qui demeure dans la charité demeure en Dieu !' (I Jn 4.4.16). Aime ton prochain par conséquent et contemple en toi-même la source de ton amour : c'est là que tu verras Dieu autant qu'il te sera possible.

Commence donc par aimer ton prochain ! 'Partage ton pain avec l'affamé, emmène dans ta maison le pauvre sans abri ; si tu vois un homme nu, couvre-le et ne méprise pas ceux qui sont tes proches par leur origine ! (Is. 58.7)'. Si tu fais cela, qu'obtiendras-tu ? 'Alors, ta lumière éclatera comme l'aurore!' (Is 58.8). Ta lumière, c'est ton Dieu ; il sera pour toi l'aurore...

En aimant ton prochain, en prenant soin de ton prochain, tu fais du chemin. Où diriges-tu tes pas sinon vers le Seigneur ton Dieu, vers celui que nous devons 'aimer de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit' (Mt 22.37) ? Nous ne sommes pas encore parvenus jusqu'au Seigneur, mais nous avons le prochain avec nous. Porte donc celui avec qui tu marches afin de parvenir jusqu'à celui avec qui tu désires demeurer". (Hom. sur Jean 17.7-9).

"Je ne sais si on pourrait exalter la charité à nos yeux de façon plus magnifique qu'en disant : 'Dieu est Amour !'.
Eloge bref et éloge considérable, bref dans son expression et considérable par le sens !
C'est vite dit : 'Dieu est Amour !' Voilà qui est très court ! Si tu comptes, il n'y a qu'une phrase !
Si tu pèses, quel poids ! 'Dieu est Amour. Et celui qui demeure dans l'amour, demeure en Dieu et Dieu en lui !' (I Jn 4.16).

Que Dieu soit ta demeure et, toi, sois la demeure de Dieu !
Demeure en Dieu et que Dieu demeure en toi !
Dieu habite en toi pour te contenir ; tu demeures en Dieu pour ne pas tomber, car voici ce que dit l'apôtre de la charité même : 'La charité ne tombe jamais' (I Co 13.8). Comment peut tomber celui que Dieu contient ? (Commentaire 1ère lettre de St Jean 9.1).

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