jeudi 8 août 2013

Saint Dominique

Saint Dominique est né vers 1170 en Castille de parents très chrétiens, particulièrement sa mère. Jeune homme réservé, studieux, Dominique passait volontiers des nuits entières à travailler. A 14 ans il entra à l’université de Palencia. Puis, il entre dans les ordres comme chanoine régulier de saint Augustin.

Une anecdote significative : Pendant qu’il étudiait à Palencia, une famine éclata. De nombreux pauvres viennent se réfugier dans les villes. Dominique est touché par la grande misère des pauvres. Il vend tout ce qu’il a pour les aider, et même son trésor : ses manuscrits, car, dit-il, "je ne pouvais plus continuer à étudier sur des peaux mortes alors que des gens vivants risquent de mourir de faim". Son exemple est contagieux : certains de ses professeurs et de ses camarades suivent son action. Il a moins de 20 ans et déjà il se révèle un entraîneur d’hommes. Quand son cœur est touché il passe au-delà de sa timidité, de sa réserve et enflamme le cœur des autres comme son cœur à lui est enflammé d’amour.

En 1203, il partit avec son évêque pour le Danemark pour une raison à la fois politique et religieuse (le mariage du roi d'Espagne !). Au cours de ce voyage ils découvrirent la grande détresse spirituelle du midi de la France. Les prêtres étaient ignorants et, disons, paresseux. Les gens se détournaient de l’Eglise. Et les Cathares - nouvelle secte - répandent partout leurs idées. St Dominique et son évêque ne rencontrent que des visages hostiles.
Passant par Rome, le pape leur demande d’être missionnaires dans le midi de la France...
Le pape y avait déjà envoyé douze abbés cisterciens... Mais ces douze hommes étaient venus avec une suite nombreuse, des serviteurs, des chevaux, etc. Les habitants les regardaient d’une façon ironique et moqueuse. Les Cathares eux vivaient pauvrement !

Alors Dominique leur dit simplement : "Vous n’arriverez jamais à rien tant que vous garderez vos richesses, personne ne voudra vous croire tant que votre vie ne sera pas conforme à l’Evangile que vous prêchez ! Débarrassez-vous donc de tous vos bagages inutiles, et renvoyez tous vos serviteurs ! Il faut retrouver la simplicité des apôtres, partir à pied deux par deux et prêcher ainsi la pauvreté !".
Le jour même crosses, mitres, chapes brochées d’orreprennent le chemin des abbayes. On ne garda que les livres nécessaires pour pouvoir prêcher et discuter avec les Cathares.

Deux par deux, pauvrement, les nouveaux missionnaires vont par les chemins, prêcher dans les villes et les villages.
Dominique passe des nuits entières à prier et à pleurer : "Seigneur que vont devenir les pêcheurs ? Seigneur ait pitié des pêcheurs !".

Mais la vie des missionnaires n’est pas facile et tous n’ont pas le feu qui dévore Dominique et qui le pousse vers les hommes. Bientôt Dominique se retrouve seul avec une poignée de missionnaires un peu découragés. Cependant, il va continuer, de village en village, à prêcher, à rayonner d’amour. Ses armes à lui c’est la prière et l’amour. Il n’aura pas l’occasion de verser son sang pour Jésus, mais sa vie il la donne goutte après goutte.

Dominique s’installe à Prouille. Là il rassemble quelques jeunes filles qui pour la plupart avaient été Cathares Il fonde un monastère de femmes. Depuis leur rencontre avec Dominique, elles avaient décidé de se consacrer à Dieu et de prier pour les prêcheurs. Elles deviennent derrière leurs grilles des "prêcheresses".

Ainsi vont se développer la communauté des frères qui, deux par deux, vont prêcher partout, et la communauté des sœurs qui prient pour l’apostolat de leurs frères. C’est le début de l’immense famille Dominicaine.

Dominique a l’intention d’obtenir du Pape Innocent III l’approbation officielle de l’Ordre des Prêcheurs. Il rencontre Saint François d’Assise à Rome. Ne devraient-ils pas former une seule communauté ?
Mais bien que très semblables, leurs vocations diffèrent. Les Frères Mineurs de François sont appelés à une pauvreté totale. Les Frères Prêcheurs vivent la pauvreté ; mais la base de leur vie, c’est l’étude et le travail intellectuel. Cela François ne le désire pas pour ses frères.

En 1216, Dominique revient de Rome tout joyeux. Le nouveau Pape, Honorius approuve officiellement l’"Ordo praedicatorum". "Mes frères, notre mission est de prêcher, nous allons donc nous disperser au loin. Le blé pourrit s’il reste en tas ; jeté aux quatre vents, il porte beaucoup de fruits !".

Les Frères prêcheurs partent deux par deux dans plusieurs pays d’Europe où de nouvelles communautés, de nombreux prieurés sont fondés. Dominique insistait sur l’importance de la formation des frères qu’il envoyait étudier la théologie à l’université de Paris, le droit canon à Bologne… etc

Son caractère toujours égal, paisible, heureux donne envie de le suivre, de connaître cette paix surnaturelle qui l’enveloppe et rayonne de son front, de ses yeux, de toute sa personne.
Ses frères disent qu’il ne parle que de Dieu ou à Dieu. Dieu est le but et la source de tout ce qu’il entreprend, son union à Dieu est continuelle.
Dominique a également un cœur sensible et il pleure sur la souffrance des hommes, sur leur péché, mais il a en même temps, une confiance absolue en l’amour miséricordieux du Christ.

La dévotion de Saint Dominique pour la Vierge Marie est immense. C’est à elle qu’il a confié la communauté naissante, et il l’a prie souvent.
En 1214, découragé devant le peu de conversions, l’immensité de la tâche et les forces de perversion, St Dominique se retira dans un bois près de Toulouse, se mit en prière et pénitence.
Le troisième jour, la Vierge Marie lui apparut et lui dit : "Mon fils Dominique, ne vous étonnez pas de ne pas réussir en vos prédications ! Car, vous labourez  un sol qui n’a pas été arrosé par la pluie ! Sachez que, quand Dieu voulut renouveler le monde, il envoya d’abord la pluie de la Salutation Angélique ; et c’est ainsi que le monde fut racheté. Exhortez donc les hommes, dans vos sermons, à réciter mon Psautier (c'est-à-dire le Rosaire), et vous en recueillerez de grands fruits pour les âmes !". C’est ce que fit dès lors Dominique, et les résultats furent vite considérablesCe fut le Rosaire et non les armes qui convertirent les âmes Car réciter le rosaire n’est rien d’autre que contempler avec Marie le visage du Christ.

Chercheur de Dieu et porteur d’espérance, Dominique n’eut qu’un désir durant toute sa vie : porter la bonne nouvelle de l’amour de Dieu aux hommes, et les ramener vers leur Père du ciel.


Il est mort en 1221 et canonisé en 1234.

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