Saint Dominique est né vers 1170 en
Castille de parents très chrétiens, particulièrement sa mère.
Jeune homme réservé, studieux, Dominique passait volontiers des nuits entières
à travailler. A 14 ans il entra à l’université de Palencia. Puis, il entre
dans les ordres comme chanoine régulier de saint Augustin.
Une anecdote significative : Pendant qu’il étudiait à
Palencia, une famine éclata. De nombreux pauvres viennent se réfugier
dans les villes. Dominique est touché
par la grande misère des pauvres. Il vend tout ce qu’il a pour les aider,
et même son trésor : ses manuscrits, car, dit-il, "je ne pouvais plus continuer à étudier sur des peaux mortes alors
que des gens vivants risquent de mourir de faim". Son exemple est contagieux : certains de ses
professeurs et de ses camarades suivent son action. Il a moins de 20 ans et
déjà il se révèle un entraîneur d’hommes. Quand son cœur est touché il passe
au-delà de sa timidité, de sa réserve et enflamme le cœur des autres comme son cœur à lui est enflammé d’amour.
En 1203, il partit avec son évêque pour le Danemark pour une raison à
la fois politique et religieuse (le mariage du roi d'Espagne !). Au cours de ce
voyage ils découvrirent la grande détresse spirituelle du midi de la France.
Les prêtres étaient ignorants et, disons, paresseux. Les gens se détournaient
de l’Eglise. Et les Cathares - nouvelle secte - répandent partout leurs
idées. St Dominique et son évêque ne rencontrent que des visages hostiles.
Passant par Rome, le pape leur demande d’être missionnaires dans
le midi de la France...
Le pape y avait déjà envoyé douze abbés cisterciens... Mais ces douze
hommes étaient venus avec une suite nombreuse, des serviteurs, des chevaux,
etc. Les habitants
les regardaient d’une façon ironique et moqueuse. Les Cathares eux vivaient pauvrement !
Alors Dominique leur dit simplement : "Vous n’arriverez jamais à rien tant
que vous garderez vos richesses, personne ne voudra vous croire tant que votre
vie ne sera pas conforme à l’Evangile que vous prêchez ! Débarrassez-vous
donc de tous vos bagages inutiles, et renvoyez tous vos serviteurs ! Il
faut retrouver la simplicité des apôtres, partir à pied deux par deux et
prêcher ainsi la pauvreté !".
Le jour même crosses, mitres, chapes brochées d’or… reprennent le chemin des
abbayes. On ne garda que les livres nécessaires pour pouvoir prêcher et
discuter avec les Cathares.
Deux par deux, pauvrement, les nouveaux
missionnaires vont par les chemins, prêcher dans les villes et les villages.
Dominique passe des
nuits entières à prier et à pleurer : "Seigneur que vont devenir les pêcheurs ? Seigneur ait pitié
des pêcheurs !".
Mais la vie des missionnaires n’est pas facile et tous n’ont pas
le feu qui dévore Dominique et qui le pousse vers les hommes. Bientôt Dominique
se retrouve seul avec une poignée de missionnaires un peu découragés.
Cependant, il va continuer, de village en village, à prêcher, à rayonner
d’amour. Ses armes à lui c’est la
prière et l’amour. Il n’aura pas l’occasion de verser son sang pour
Jésus, mais sa vie il la donne goutte
après goutte.
Dominique s’installe à Prouille. Là il rassemble quelques jeunes
filles qui pour la plupart avaient été Cathares Il fonde un monastère de
femmes. Depuis leur rencontre avec Dominique, elles avaient décidé de se
consacrer à Dieu et de prier pour les prêcheurs. Elles deviennent derrière leurs
grilles des "prêcheresses".
Ainsi vont se développer la communauté des frères qui, deux par deux, vont prêcher partout, et la communauté des sœurs qui prient pour
l’apostolat de leurs frères. C’est le début de l’immense famille Dominicaine.
Dominique a l’intention d’obtenir du Pape Innocent III
l’approbation officielle de l’Ordre des Prêcheurs. Il rencontre Saint François
d’Assise à Rome. Ne devraient-ils pas former une seule communauté ?
Mais bien que très semblables, leurs vocations diffèrent. Les Frères Mineurs de François sont
appelés à une pauvreté totale.
Les Frères Prêcheurs vivent la pauvreté ; mais la base de leur vie, c’est l’étude et le travail intellectuel.
Cela François ne le désire pas pour ses frères.
En 1216, Dominique revient de Rome tout joyeux. Le nouveau Pape,
Honorius approuve officiellement l’"Ordo praedicatorum". "Mes frères, notre mission est de
prêcher, nous allons donc nous disperser au loin. Le blé pourrit s’il reste en
tas ; jeté aux quatre vents, il porte beaucoup de fruits !".
Les Frères prêcheurs partent deux par deux dans plusieurs pays
d’Europe où de nouvelles communautés, de nombreux prieurés sont fondés. Dominique
insistait sur l’importance de la
formation des frères qu’il envoyait étudier la théologie à l’université
de Paris, le droit canon à Bologne… etc
Son caractère toujours égal, paisible, heureux donne envie de le
suivre, de connaître cette paix surnaturelle qui l’enveloppe et rayonne de son
front, de ses yeux, de toute sa personne.
Ses frères disent qu’il ne parle que de Dieu ou à Dieu. Dieu est
le but et la source de tout ce qu’il entreprend, son union à Dieu est
continuelle.
Dominique a également un cœur sensible et il pleure
sur la souffrance des hommes, sur leur péché, mais il a en même temps, une
confiance absolue en l’amour miséricordieux du Christ.
La dévotion de Saint Dominique pour la Vierge Marie est immense. C’est à elle qu’il a
confié la communauté naissante, et il l’a prie souvent.
En 1214, découragé devant le peu de conversions, l’immensité de
la tâche et les forces de perversion, St Dominique se retira dans un bois près
de Toulouse, se mit en prière et pénitence.
Le troisième jour, la Vierge Marie lui apparut et lui dit :
"Mon fils Dominique, ne vous étonnez
pas de ne pas réussir en vos prédications ! Car, vous labourez un sol qui n’a pas été arrosé par la pluie ! Sachez que,
quand Dieu voulut renouveler le monde, il envoya d’abord la pluie de la
Salutation Angélique ; et c’est ainsi que le monde fut racheté. Exhortez donc
les hommes, dans vos sermons, à réciter mon
Psautier (c'est-à-dire le Rosaire), et
vous en recueillerez de grands fruits pour les âmes !". C’est ce que
fit dès lors Dominique, et les résultats furent vite considérables… Ce fut le Rosaire et non les armes qui convertirent
les âmes… Car réciter le rosaire n’est rien d’autre que contempler avec
Marie le visage du Christ.
Chercheur de Dieu et porteur
d’espérance, Dominique n’eut qu’un désir durant toute sa vie : porter la
bonne nouvelle de l’amour de Dieu aux hommes, et les ramener vers leur Père du
ciel.
Il est mort en 1221 et canonisé en
1234.
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