dimanche 4 août 2013

Le culte rendu à Dieu !

Suite à un ennui technique, conséquence des orages récents (ma "livebox" ayant été détruite), je me permets de vous transmettre ce que j'avais prévu pour ces jours derniers.

T.O. 17  Vendredi  - 

"Telles sont les solennités du Seigneur où  vous convoquerez les fils d'Israël, convocations sacrées... !" Et le livre du Lévitique d'énumérer les principales fêtes juives toujours célébrées : La "Pessah" : la Pâque. - La "shavouoth" : la Pentecôte. - le "Yom Kippour" : le "Jour du grand pardon". La "soukkot" : la fête des tentes. Toutes fêtes reprises par les célébrations chrétiennes, sauf la dernière - et c'est dommage ! - fête qui fait mémoire des "hauts faits" de Dieu, de la pédagogie divine à notre égard tout au long de l'histoire. Ce que les Orientaux appellent "l'Economie divine" !

Mais peu importe. Ce qu'il faut surtout retenir, me semble-t-il, c'est que nous sommes tous - et principalement religieux, religieuses - nous sommes tous appelés, durant notre exode terrestre, à passer de la servitude de ce monde au service de Dieu. Un des meilleurs titres du livre de l'Exode serait sans doute : "De la servitude au service !" Il y a un semblable jeu de mots en hébreu entre "avdout" qui veut dire "servitude, corvée" et "avoda" qui veut dire "le culte de Dieu !" C'est en servant Dieu, en se prosternant devant lui que nous devenons, nous redevenons vraiment libres. St Paul développera ce grand thème de la liberté des enfants de Dieu !

Toute la destinée de notre existence - comme celle des Hébreux - est résumée par ces trois mots de même assonnance : "Sené" - "Sinaï", "Sion". Nous sommes appelés à passer de la première rencontre avec le Seigneur comme Moïse au buisson ardent, au buisson qui demeure incandescent ("Sené") à la montagne de l'Alliance, montagne qui, elle aussi, est incandescente, le "Sinaï", pour aller célébrer le Seigneur à "Sion", cette Jérusalem appelée à devenir incandescente de la présence de Dieu, ce "lieu que Dieu a choiisi pour y faire habiter son Nom" !

N'oublions pas ce que Dieu dit à Moïse de sa mission : "Tu feras sortir le peuple d'Egypte et vous servirez", vous allez rendre un culte à Dieu. Vous allez passer de l'esclavage de l'Egypte au culte du Dieu vivant ("avdout" - "avoda")... "Vous êtes dans le monde, dira en quelque sorte Notre Seigneur, mais vous n'êtes plus du monde !". Il faut sortir du monde, reconnaître Dieu et lui rendre un culte avant de le rencontrer "face à face".

Il y a toute une pédagopgie de Dieu qui se développe à travers l'histoire, à travers l'histoire Sainte, à travers notre propre histoire. Et au fur et à mesure qu'elle se développe, l'homme prend conscience des servitudes et de l'esclavage dont il est victime. Il prend conscience d'autre part de la liberté à laquelle il est appelé et qui n'est rien moins que "le repos" même de Dieu, en Dieu. Et Dieu se reposa au septième jour de la création.
Et au fur et à mesure que l'homme prend conscience de la servitude et de la liberté, il prend conscience du passage qu'il doit faire, de la "Pâques", au plein sens du mot, cette "Pâques" dont s'entretenait Jésus lui-même avec Moïse et Elie, au jour de la Transfiguration, prélude à l'exode (c'est le mot que St Luc emploie) que Jésus devait acomplir à Jérusalem

Aussi faut-il être docile à cette pédagogie divine. Je pense que ce que l'on a appelé "la théologie de la libération" aurait poser moins de problèmes si on avait repris cette pédagogie divine, et si, à partir de ce que les hommes expérimentent chaque jour, on était plus ouverts, si nous étions plus ouverts à la prise de conscience
- des véritablers aliénatioons dont nous sommes victimes que sont le péché et la mort...
- de la véritable liberté à laquelle nous sommes appelés qui n'est rien moins que le "repos de Dieu" : voir Dieu comme il nous voit présentement.
- de ce passage que nous avons à faire et à refaire constamment, que nous avons déjà fait par le baptême. Mais en terre chrétienne, ce que nous avons fait reste toujours à faire.

Et c'est tout cela que la liturgie - ce culte que nous devons rendre à Dieu -nous fait célébrer tout au long de l'année, ainsi que le souligne par exemple le psaume 66ème :
"Venez, voyez les gestes de Dieu, redoutable en hauts faits pour les fils d'Adam" - pas seulement pour les fils d'Israël - le passage de la mer rouge - mais pour tous les fils de l'homme  par divers passages - !
"Il changea le mer en terre ferme ; on passa le fleuve (il s'agit du Jourdain) à pied sec" - Dans un même verset on évoque la mer rouge et le Jourdain, autrement dit tous les passages de l'existence humaine.
"Peuples, bénissez notre Dieu, donnez une voix à sa louange"... Voilà la conséquence normale : le culte rendu à Dieu !
Et le psaume se termine par ce vereset : "Venez, écoutez, que je raconte, vous les craignants-Dieu, ce que le Seigneur a fait pour mon âme !"  Le culte divin devient prédication !


N'est-ce pas là toute la vocation et du chrétien  et - a fortiori - du religieux ?

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