mercredi 14 août 2013

Règne de l'Immaculée !

Saint Maximilien Kolbe - 

Raymond Kolbe, le futur saint Maximilien (canonisé par le Pape Jean-Paul II, le 10 octobre 1982), est né le 7 janvier 1894 de modestes tisserands polonais. Enfant violent, indépendant, entreprenant et têtu, il éprouve souvent la patience de sa mère qui s'écrie un jour : "Mon pauvre enfant, que deviendras-tu ?".

La réprimande provoque chez l'enfant une véritable conversion. Il devient sage et obéissant. Il disparaît souvent derrière une armoire où se trouve un petit autel de Notre-Dame de Czestochowa. Là, il prie et pleure. "Voyons, Raymond, lui demande sa mère, pourquoi pleures-tu comme une fille ? - Lorsque vous m'avez dit : "Raymond, que deviendras-tu ?", j'ai eu beaucoup de peine et je suis allé demander à la Sainte Vierge ce que je deviendrai... Elle m'est apparue, tenant deux couronnes, l'une blanche et l'autre rouge. Elle m'a regardé avec amour et m'a demandé laquelle je choisissais ; la blanche signifie que je serai toujours pur et la rouge que je mourrai martyr. J'ai répondu : "Je choisis les deux !"

Depuis cette apparition, le futur Saint conservera un amour indéfectible pour la Vierge Marie. Ayant lu les écrits de St Louis-Marie Grignion de Montfort, il consacre sa vie à la Sainte Vierge. Il écrira plus tard : "De même que l'Immaculée est à Jésus, à Dieu, de même chaque âme va, par Elle et en Elle, à Jésus, à Dieu ; et cela beaucoup mieux que sans Elle !".

Attiré par Marie, Raymond Kolbe embrasse la vie religieuse chez les Franciscains et devient "frère Maximilien Marie".

Tout l'apostolat du P. Maximilien Kolbe ne se comprend qu'à partir de sa dévotion à la Vierge Marie.

- Conscient de la puissance de l'Immaculée contre le mal, il fonde la "Mission de l'Immaculée" sur cette parole de Dieu au serpent : Elle (la Sainte Vierge) t'écrasera la tête (Gn 3, 15). Le but de son œuvre est d'obtenir "la conversion de tous les pécheurs"...

- En 1919, on l'envoie dans un sanatorium où les secours religieux font défaut. Bien que lui-même malade, il entreprend un apostolat auprès de ses compagnons, à l'aide de la "médaille miraculeuse". Il gagne si bien les cœurs et les esprits qu'on l'invite à donner des conférences qui sont l'occasion de conversions.

- Il prend conscience encore que "de nos jours, le plus grand poison est l'indifférence religieuse...". C'est avec l'aide de Marie qu'il combat ce fléau en fondant "la Cité de l'Immaculée". Tout y est consacré à Marie. Nombreux sont ceux qui viennent à lui... "Nous vivons, dira-t-il, d'une idée fixe, si l'on peut s'exprimer ainsi, volontairement choisie et aimée : l'Immaculée !".

- La presse, dont l'influence ne cesse de grandir, lui apparaît comme un terrain privilégié d'apostolat. Il lance, en vue de l'évangélisation, la revue : "Le Chevalier de l'Immaculée", qui devient bientôt la plus importante publication de Pologne. En 1939, son tirage atteindra un million d'exemplaires.

Un jour, vers 1930, il rencontre, dans un train, des étudiants japonais. La conversation s'engage et le Père offre des "médailles miraculeuses". En échange, les étudiants lui donnent de petits éléphants en bois qui leur servent de fétiches. Depuis ce temps, le saint ne cesse de penser à la grande pitié de ces âmes sans Dieu. Aussi, il demande d'être envoyé au Japon. Après quelques atermoiements, il obtient toutes les autorisations. Il part avec quatre frères. À force de travail, d'audace, de prières et de confiance en l'Immaculée, ils parviennent à créer le "Jardin de l'Immaculée".
Deux ans après, le Père Maximilien s'embarque pour fonder aux Indes. Aux prises avec de grosses difficultés, il prie Ste Thérèse de Lisieux : n'avait-il pas convenu avec elle, jadis étudiant à Rome, qu'il prierait chaque jour pour sa canonisation, mais qu'en retour elle serait la patronne de ses œuvres ? Ste Thérèse honore le contrat. Tous les obstacles tombent comme par enchantement.
Mais, exténué et miné par la fièvre, l'apôtre de Marie Immaculée doit rentrer en Pologne, en 1936.

En Septembre 1939, la guerre s'abat sur le pays. Le Père Maximilien s'adonne, avec plus d'ardeur que jamais à l'apostolat. "Si le bien consiste en l'amour de Dieu et en tout ce qui jaillit de l'amour, le mal, dans son essence, est une négation de l'amour", lit-on dans la publication de son dernier article. Voilà le vrai conflit. Au fond de chaque âme, il y a ces deux adversaires : le bien et le mal, l'amour et le péché. St Augustin avait déjà exprimé ce conflit. "Deux amours ont fait deux cités : l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu a fait la cité terrestre ; l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi a fait la cité céleste" (Cité de Dieu, XIV, 28).

Le 17 février 1941, la Gestapo arrête le Père et quatre autres frères et les enferme en la prison de Varsovie. Le Père y est violemment frappé en tant que religieux et prêtre. Il écrit : "L'Immaculée, Mère très aimante, nous a toujours entourés de tendresse et veillera toujours. Laissons-nous conduire par Elle, de plus en plus parfaitement où qu'elle veuille et quel que soit son bon plaisir, afin que, remplissant nos devoirs jusqu'au bout, nous puissions, par amour, sauver toutes les âmes".
Quelques jours plus tard, le Père Kolbe est transféré au camp d'Auschwitz.

Bientôt hospitalisé, à la suite des sévices endurés, il confesse à longueur de nuits, malgré l'interdiction et la menace de représailles. Il sait convertir en bien le mal lui-même, et explique un jour à un malade : "La haine n'est pas une force créatrice. Seul l'amour est créateur. Les souffrances ne nous feront pas plier, mais elles doivent nous aider, toujours davantage, à être forts. Elles sont nécessaires, avec d'autres sacrifices, pour que ceux qui resteront après nous soient heureux".
Il fait partager à ses compagnons l'expérience du mystère pascal, où la souffrance vécue dans la foi se transforme en joie. "Le paradoxe de la condition chrétienne, dira Paul VI, éclaire singulièrement celui de la condition humaine : ni l'épreuve ni la souffrance ne sont éliminées de ce monde, mais elles prennent un sens nouveau dans la certitude de participer à la Rédemption opérée par le Seigneur et de partager sa gloire" (Exhortation Apostolique sur la joie chrétienne, 9 mai 1975).

Et nous connaissons bien la suite : À la fin de juillet 1941, un prisonnier du bloc 14, celui du Père Maximilien, s'est évadé. Le chef de camp avait prévenu que, pour chaque évadé, dix hommes seraient condamnés à mourir de faim et de soif. Un des malheureux désignés pour la mort s'écrie : "Oh ! Ma pauvre femme et mes enfants que je ne reverrai plus !". Alors, au milieu de ses camarades stupéfaits, le Père Maximilien se fraie un chemin, sort des rangs et déclare : "Je voudrais mourir à la place d'un de ces condamnés", et il désigne celui qui vient de se lamenter. - "Qui es-tu ?", demande le chef du camp. - "Prêtre catholique", répond le Père. Car c'est comme prêtre catholique qu'il veut donner sa vie. L'officier, étonné, garde un moment le silence puis accepte l'héroïque proposition.

Dans le bloc de la mort, les geôliers se rendent compte qu'il se passe quelque chose de nouveau. Au lieu des cris de détresse habituels, ce sont des chants qu'ils entendent. La présence du Père Maximilien a changé l'atmosphère de l'affreuse cellule. Le désespoir a fait place à une aspiration pleine d'espérance, d'acceptation et d'amour, vers le ciel, vers la Mère de Miséricorde. À la veille de la fête de l'Assomption, seul le Père Maximilien est pleinement conscient. Au moment où les gardes entrent pour l'achever, il est en prière. Voyant la seringue, il tend lui-même son bras décharné à la piqûre mortelle. C'est le 14 Août 1941.

De son vivant, le P. Maximilien Kolbe aimait à répéter : "Sur cette terre, nous ne pouvons travailler que d'une seule main, car de l'autre nous devons bien nous cramponner pour ne point tomber nous-mêmes. Mais au Ciel, ce sera différent ! Point de danger de glisser, de tomber ! Alors nous travaillerons bien plus encore, de nos deux mains !". 

Confions-nous donc désormais à St Maximilien Kolbe déclaré par Paul VI et Jean Paul II "martyr de l'Amour" ! Il ne cesse, au ciel, de travailler de ses deux mains pour notre bien, comme l'avait promis également Ste Thérèse de Lisieux. Demandons-lui particulièrement de savoir nous donner à Dieu et à nos frères, et cela par notre union à Marie Immaculée : Retenons son enseignement, appliquons-le : "De même que l'Immaculée est à Jésus, à Dieu, de même chaque âme va, par Elle et en Elle, à Jésus, à Dieu ; et cela beaucoup mieux que sans Elle !"

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