samedi 25 juin 2011

le rire de Dieu

T.O. 12 imp. Samedi - (Gen 15.1sv)

Faute de temps, je ne ferai, aujourd’hui, qu’une courte réflexion écrite trop rapidement ! Une simple réflexion, surtout pour faire remarquer que nous sommes face à un Dieu très souvent “déconcertant“, si je puis dire ! D’ailleurs, n’est-il pas un Dieu immanent et transcendant tout à la fois ? Aussi fait-il éclater nos petites idées (que l’on élabore péniblement sur lui, et parfois avec trop d’orgueil !) …et par en haut et par en bas !
- et par en haut : l’immensité du ciel, la profondeur de la mer… ; c’est ainsi qu’il se révèle dans l’A.T. surtout : le tonnerre, les éclairs, etc…
- et par en bas, surtout dans le N.T. : Dieu puissant qui se fait homme impuissant : la crèche, la vie cachée, la croix… etc.

C’est un Dieu transcendant et immanent tout à la fois. A chaque fois qu’il intervient dans la vie d’un homme, il fait “sauter en même temps et le plafond et le plancher“ de son existence. Et c’est d’autant plus sublime et banal tout à la fois que, la plupart du temps, on ne s’y attend pas. D’ailleurs, en général, on devrait se méfier beaucoup de tout sublime qui n’est pas banal. Les deux sont souvent inextricablement mêlés. Dieu s’infiltre dans notre vie de façon extrêmement banale et sublime en même temps !

Aussi, dans ses interventions, Dieu a parfois de l’humour, beaucoup d’humour. Dieu rit parfois ! Et peut-être souvent ! C’est ainsi qu’Abraham se trouve face à Dieu complètement déconcertant. Quand Dieu lui annonce la naissance d’un fils, Sara rit : comment une vieille femme peut-elle enfanter ? Et la réponse du mystérieux personnage ne se fait pas attendre : “Y-a-t-il quelque chose de mystérieux, d’extraordinaire pour Dieu ?“. Une phrase qui résonne à travers toute la Bible, jusqu’au N.T., lors de l’Annonciation : “Il n’y a rien d’étonnant pour Dieu“ (Lc 1.37).

Abraham et Sara crurent finalement en la parole de Dieu. Et, après Ismaël qui n’était pas le fils de la promesse, naît Isaac - qui veut dire “rire“ - Tout le monde rit, du coup. Et Dieu lui-même certainement. “Abraham avait cent ans quand lui naquit son fils Isaac. Sara s’écria : « Dieu m’a donné sujet de rire ! Quiconque l’apprendra rira à mon sujet ! ». Elle reprit : « Qui aurait dit à Abraham que Sara allaiterait des fils ? Et j’ai donné un fils à sa vieillesse !“ (Gen 21. 1sv) – Oui, tout le monde rit ! Isaac ! Dieu a ri !

C’est vers ce Dieu que nous sommes en route, depuis notre naissance, notre baptême, notre profession religieuse… On se met en route à la découverte non pas du Dieu des philosophes, mais de ce Dieu vivant d’Abraham, d’Isaac et de Jacob… Et ce Dieu vivant, si nous nous mettons à son école, nous fait faire l’expérience parfois de choses vraiment déconcertantes et extraordinaires en même temps. C’est ce que la lettre aux Hébreux notera : Dieu nous mène vers une ville pourvue de fondations dont il est l’architecte et le fondateur… Il nous mène “al mouth“… au-delà de la mort. Car Dieu est capable de ressusciter des morts affirmera finalement Abraham (Cf. Heb.11)

Et disant cela à la suite d’Abraham, notre “Père dans la foi“, on a tout dit de notre vie. C’est l’histoire de toute destinée de celui qui prend la route à la recherche de Dieu. La Sainte Vierge, dans son Magnificat, chante l’accomplissement des “promesses faites à Abraham et à sa descendance pour toujours“. Et nous-mêmes, nous nous mettons en route sans savoir où nous allons exactement. Et un jour viendra - ce sera le jour de notre véritable naissance ; et tout le monde rira ; et Dieu lui-même sans doute - où nous serons, nous aussi, à notre mont “Moriah“, le mont de la vision. Nous ferons l’expérience - peut-être au fond de l’absurde, de l’incompréhensible - que Dieu ne nous a pas quittés du regard. Et alors, nous aussi, nous rirons ! Car nous serons au seuil de cette expérience : nous verrons Dieu comme il nous voit ! Et cette connaissance sera transformante : nous serons divinisés, dit St Jean en quelque sorte (I Jn).

C’est toute la destinée de notre “Père dans la foi“. C’est la nôtre. Alors, sachons, malgré les difficultés, accueillir le “rire de Dieu“ : il saura transformer nos souffrances elles-mêmes en exultations joyeuses en sa gloire divine, comme la croix du Christ est devenue glorieuse au matin de Pâques !

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