vendredi 15 octobre 2010

Ste Thérèse d’Avila
15 Octobre 2010

Comme vous le savez, Thérèse d’Avila est une grande figure de la vie spirituelle, de la vie d’union à Dieu. Elle-même a divisé sa vie en deux parties : sa vie à elle et la vie de Dieu en elle.
Sa “vie à elle“ depuis sa naissance en 1515, je ne m’étendrai pas. Elle-même n’en parle que pour fortement regretter son insouciance, ses frivolités malgré ses jeunes élans vers le martyre face à la puissance musulmane grandissante de son époque, ses élans vers la vie ascétique dans la solitude. Finalement, à 20 ans, elle entre au carmel de l’Incarnation à Avila. Elle y demeure 27 ans, souvent distraite de Dieu mais toujours travaillée par la grâce et le désir d’une haute perfection.

En 1555, à 40 ans - Dieu est toujours patient -, une statue du Christ flagellé, sanglant, lui rappelle le sérieux de l’amour que nous devons à Dieu. Ce fut une véritable conversion !
Dès lors, c’est “la vie de Dieu en elle“ qui s’épanouit. Elle se donne entièrement à l’union à Dieu principalement par l’oraison. Et la présence du Seigneur lui devient très familière. Ce qui ne fut pas sans combats divers, combats menées parfois contre les démons eux-mêmes.
Et c’est en ces moments de combats que le Christ pousse Thérèse à fonder un monastère de carmélites déchaussées (c’est-à-dire vivant dans la pauvreté totale), un monastère dédié à St Joseph, modèle d’humilité, d’abandon à Dieu. Après mille oppositions diverses, elle parvient à réaliser la volonté du Christ. Le 24 Août 1562, le nouveau monastère s’ouvre pour elle et pour 4 novices.
Ce fut alors le temps des fondations de couvents de religieuses et de religieux (avec notamment St Jean de la Croix) qui ne se réalisèrent pas sans soucis, difficultés énormes, sans souffrances cruelles (physique ou psychologiques, spirituelles). Mais le Seigneur vivait en elle et la conduisait.

Malgré ses grandes occupations et diverses tribulations, elle prend le temps d’écrire - toujours avec la présence du Christ en elle - divers opuscules qui décrivent son expérience d’union avec son Seigneur. Tels “le livre de sa vie“, “le chemin de perfection“, “le château intérieur“ qui décrivent tous l’élévation de l’âme vers Dieu au moyen de l’oraison qui est avant tout l’expression de l’amour que l’on doit à Dieu. “Ne cherchez pas à penser beaucoup, disait-elle, mais à aimer beaucoup“. “Aimer, c’est être fortement résolu de contenter Dieu en tout… La plus sainte sera celle qui servira Notre Seigneur avec plus de mortifications, d’humilité, de pureté du cœur. Etre spirituel, c’est être esclave de Dieu, porter sa marque qu’est la croix, tout lui abandonner… Oui, disait-elle, il faut du courage pour être femme du roi du ciel“.

“L’oraison, disait-elle encore, est une amitié, un entretien fréquent, intime avec celui dont nous nous savons aimés…., ne faire aucun cas de tout ce qui ne sert pas à nous approcher de Dieu“. Elle avait un si grand désir de Dieu qu’elle écrivait : “Je vis sans vivre en moi ; et j’espère une si haute vie que je meurs de ne pas mourir“.
“Ce qui m’afflige, disait-elle encore, c’est le péché en général… ; les calamités de l’Eglise (c’est le temps de la naissance du protestantisme) me causent une telle douleur que s’affliger d’autre chose, à mes yeux, c’est se moquer…“ !

Elle meurt en 1582, à 67 ans ; et c’est le pape Grégoire XV qui la canonisera en 1622.

On peut retenir comme sujet de méditation cette phrase que le Christ lui aurait dit alors qu’elle se trouvait en en grande souffrances et difficultés : “Ne sais-tu pas que je suis tout-puissant ? Alors que crains-tu ?“. Aussi elle répétait souvent : “Qui a Dieu, rien ne lui manque. Dieu seul suffit !“.

“Omnis gloria ejus filiae regis ab intus“ (Ps 44.14). “Chez cette fille de roi, toute la beauté est intérieure !“.

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