lundi 25 octobre 2010

Pardonner!

Lundi - 30e T.O. Le pardon ! Eph. 4.32-5.

“Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière ! Vivez comme des fils de lumière“. St Paul exhortera plusieurs fois en ce sens. Ainsi aux Romains, il écrira : “Ne mettez plus vos membres au service du péché, mais comme des vivants revenus d’entre les morts - autrement dit : vous êtes déjà ressuscités avec le Christ -, mettez-vous au service de Dieu !“ (Rm 6.13). Puisse le péché n’avoir plus d’emprise sur vous, puisque, dit-il, “vous êtes désormais sous la grâce !“. Utinam !, comme on dit en latin. Puisse cela être ! Et nous avons raison de demander en tous nos midis de vie : “Extingue flammas litium, aufer calorem noxium“ – Eteins la flamme de toutes dissensions ; écarte toute ardeur coupable“. Et St Paul d’énumérer quelques méfaits.

Au contraire, supplie-t-il : “Vivez dans l’amour comme le Christ. Imitez Dieu, Dieu-Père : “vous êtes ses enfants“ !

Aussi, “pardonnez-vous les uns les autres comme Dieu vous a pardonnés dans le Christ“, lui qui s’est livré pour vous… “Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, disait Jésus lui-même, votre Père céleste vous pardonnera à vous aussi“. (Mth 6.14). Et le curé d’ars de commenter : “Dieu ne pardonnera qu’à ceux qui auront pardonné : c’est la loi !“.
C’est une grande chose que le pardon. Le “par-don“ est le “don parfait“ : en lui éclate la liberté de l’amour ! Mais comme c’est difficile de le pratiquer et même parfois d’en parler ! On raconte que le P. Dagonnet - un dominicain, prédicateur célèbre – devait faire un sermon à Oradour-sur-Glane. Et ce grand orateur s’est, paraît-il, longtemps demandé : “Qu’est-ce que je vais pouvoir dire ? St Paul nous dit aujourd’hui : nous, chrétiens, nous devons trouver les énergies du pardon dans le Christ qui est notre vie ! On doit faire pour les autres ce que Dieu a fait à notre égard : pour nous pardonner et nous ramener à lui, il nous a donné le Christ en croix, lui qui disait : “Père, pardonne-leur !“.

J’aime les histoires de miséricorde, disait Gustave Thibon. A mesure que l’on vieillit, on se sent plus indulgent pour les autres. La liberté me semble si mesurée que je ne juge plus. J’ai pitié. (G. Thibon). Et il ajoute cette histoire de ce meurtrier qui, pris de remords, va se confier à un ami : “J’ai tué”, lui dit-il. L’autre s’indigne, grandement effrayé. Désorienté, l’assassin va se confesser à un prêtre : “Mon Père, j’ai tué” - “Combien de fois, mon fils ?”, répond l’homme de Dieu avec calme. Du coup, le pécheur se convertit.

Pour ma part, j’aime ce commentaire juif à propos de Moïse - l’homme le plus doux que la terre ait porté, dit la Bible - : Il voulait “voir Dieu“. Ici-bas ce n’est pas possible de voir Dieu face à face. Le Seigneur lui demanda de mettre son visage contre la muraille de la montagne ; et la “Gloire de Dieu“ passa derrière Moïse. Moïse enfin se retourna. Moïse ne vit Dieu que “de dos“. Et un midrash d’ajouter : “Autrement dit, Moïse ne vit que le manteau de la miséricorde de Dieu qui recouvrait toutes choses !“. Efforçons-nous, en toutes circonstances, de voir le manteau de la miséricorde de Dieu sur tous nos frères.

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