mercredi 27 octobre 2010

Les uns avec les autres

Mercredi - 30e T.O. Nos relations humaines… Eph. 6.1-9

St Paul poursuit aujourd’hui son exhortation d’hier. Quoi qu’il en soit des conditions sociales de son époque, l’apôtre place toutes les relations humaines dans le Christ qui, lui, nous met en véritable relation avec Dieu, Père de tous. Etre en alliance avec Dieu, c’est pour l’apôtre la seule chose importante. Et si nos rapports sociaux, pour une bonne part, sont meilleurs en notre temps, qu’au 1er siècle, son affirmation reste d’actualité :
- Enfants, écoutez vos parents, selon le Seigneur
- Parents, donnez une éducation inspirée par le Seigneur
- Esclaves (serviteurs, ouvriers…), en obéissant, vous obéirez au Christ… Et soyez plutôt esclaves (serviteurs, ouvriers) du Christ…
- Et vous, Maîtres, vous savez que le véritable Maître, celui des esclaves (des serviteurs, des ouvriers) et aussi le vôtre, est dans les cieux !

Ne voir plus que le Christ seul ! Comme les disciples après la Transfiguration…
- Le voir quand on écoute : “Ausculta, o filii, praecepta Magistri !“. Ecoute, mon fils, les préceptes du Maître.
- - Le voir quand on agit. C’est à lui surtout que nous rendrons des comptes : “chacun recevra du Seigneur son salaire pour ce qu’il aura fait de bien, qu’il soit esclave ou homme libre“.

Le Christ est notre seul Maître, même à l’intérieur de nos dépendances sociales, plus encore à l’intérieur de nos relations en Eglise, au monastère… Il est là au milieu de nous, nous réunissant ensemble, sans cesse, pour mieux recevoir la vie de lui seul.
St Augustin avait raison de dire : “Je ne suis que le répétiteur extérieur du Maître intérieur qui seul instruit les cœurs !“. Le Maître intérieur seul ! Nous sommes là pour lui ; nous vivons de lui. Tout enseignement - comme le petit mot que je me permets d’adresser - n’a son importance que pour évoquer Celui qui seul, à l’intérieur de chacun, instruit le cœur, de diverses façons. Lui seul doit régir nos pensées, nos actions, nos relations… Lui seul en nous, au milieu de nous, entre nous !

Oh ! Certes, sa présence manifestée par notre prière assidue ne sera souvent - car on ne peut pas voir Dieu face à face, ici bas -, ne sera que frémissement comme pour Abraham : “Je sais maintenant que tu frémis d’Elohim !“, lui disait l’ange du Seigneur (Gen. 22.12) ; la présence divine ne sera qu’un saisissement qui pressent quelque chose, comme dit Grégoire de Nysse. Et les mystiques balbutie un langage qui ne peut être que langage de trace, langage de flèche, sillage d’un parfum, nuage déchiré le temps d’un éclair…
Et pourtant, cette présence perçue comme à travers un très mauvais miroir, affirmait encore St Paul, nous fera dire de plus en plus comme l’apôtre encore : “Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi“… de plus en plus. Et cette présence nous conduit - tous ensemble, Eglise, Corps du Christ - au jour éternel où nous serons, dit St Jean, comme “divinisés“ : “nous lui serons semblables“, semblables au Christ ! (I Jean 3.2).

Et nos relations humaines elles-mêmes que nous tissons difficilement ici-bas trouveront leur perfection dans les relations d’amour que s’échangent éternellement les Personnes divines !

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