mercredi 20 octobre 2010

La mission

Mercredi 29e T.O. Témoigner ! - Ephésiens 3.2-12

“Moi, dit Paul, j’ai reçu la grâce d’annoncer aux nations païennes la richesse insondable du Christ et de mettre en lumière le contenu du mystère tenu caché depuis toujours en Dieu, le Créateur de toutes choses“. En écrivant cela, ce n’était pas présomption de sa part. Avant de le baptiser, Ananie lui avait déclaré : “Tu dois être témoin pour le Christ devant tous les hommes (Ac. 21.15). Et le Seigneur ne lui avait-il pas dit lui-même : “Va ! C’est au loin, vers les nations païennes que je vais, moi, t’envoyer !“ (Ac. 22.21) Nous savons que Saul devenu Paul répondra largement à l’appel des îles lointaines.
Mais n’est-ce pas là le devoir de tout baptisé ? “Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement !“ (Mth 10.8). Et les dernières paroles de Jésus, selon Matthieu, sont des paroles d’envoi : “Allez, de toutes les nations faites des disciples !“.

Pour cela il nous faut avoir la “hardiesse“ (la “parrhésia“, mot qu'emploie souvent l’apôtre), la “hardiesse“ de témoigner, d’annoncer le Christ. Pourtant - on le dit encore facilement -, il ne faut pas faire pression sur les autres… Et c’est vrai, d’une certaine façon. Sans doute, parfois, en certains lieux et circonstances de l’histoire, a-t-on abusé. Et le Concile Vatican II a précisé : tout homme peut être sauvé s’il est de bonne foi !

Mais qu’est-ce qu’une “Bonne Nouvelle“ qu’on ne partagerait pas ? Aujourd’hui, on parle souvent de partage. Faudrait-il donc tout partager sans le principal ? Ce n’est quand même pas rien que l’absurdité de la mort ait été vaincue, qu’il y a en quelque sorte une “tête de pont“ pour “l’autre rive“, pour l’autre Cité. Ce n’est quand même pas rien d’avoir cette certitude au plus profond de nous-mêmes : nous parviendrons là où le Christ est parvenu ! Faudrait-il tout partager, sauf cela ? Faudrait-il avoir peur ?
Quelle force a poussé St Paul jusqu’à Rome, St François- Xavier jusqu’au Japon… et tant d’autres de part le monde sinon ce dynamisme intérieur, ce dynamisme de foi en Jésus mort et ressuscité, ce dynamisme qu’on ne peut pas contenir !
Il ne s’agit pas de d’“obliger“ nos frères, si l’on peut dire, de leur faire perdre leur identité ! Il s’agit, au contraire, de leur donner ce qui leur permettra, avec Dieu, d’épanouir ce qu’il y a de meilleur en eux ! Comme dit la Bible en plusieurs endroits, tous les hommes sont comme des arbres plantés au bord de ce grand fleuve qui coule de la Genèse à l’Apocalypse, pour que ces arbres donnent “leurs fruits en leur temps et selon leurs espèces“. Dieu veut le bonheur de l’homme !

Il nous faut donc proclamer cela en tout temps ! “Allez dans le monde entier, disait Pierre Chrysologue. Devenez l’espérance du monde entier !“. N’est-ce pas cette même invitation que lance notre évêque en sa première lettre pastorale : “Je vous donnerai un avenir et une espérance“, cette lettre qui veut lancer tous les chrétiens de la Sarthe à une évangélisation, là où ils se trouvent ?

Aussi pour terminer, je vous citerai ce qu’écrivait un grand pape, celui qu’on a appelé le “pape des missions“, celui qui proclama Ste Thérèse de Lisieux “patronne des missions“, Pie XI : “Ceux qui s’acquittent assidûment de l’office de la prière et de la pénitence, écrivait-il, bien plus encore que ceux qui cultivent par le travail le champ du Seigneur, contribuent au progrès de l’Eglise et au salut du genre humain, parce que s’ils ne faisaient pas descendre du ciel l’abondance des grâces divine pour arroser ce champ, les ouvriers évangéliques ne tireraient de leur travail que de bien maigres fruits“. N’est-ce pas dire l’importance de la prière, la prière de tout chrétien, notre prière ? Cette réflexion de ce grand pape marque bien l’importante responsabilité de notre mission. “Priez sans cesse !“, disait St Paul.

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