vendredi 29 mai 2009

Résurrection (Paul) - Pâques 7 – Vendredi – (Actes 25.13 sv)

“Ils (Paul et ses accusateurs) ont eu une discussion à propos d’un certain Jésus qui est mort et dont Paul affirme qu’il est VIVANT !“.

Ainsi parlait le procurateur, le Juge Festus au roi Agrippa, son invité, avec son épouse Bérénice. Remarquons, au passage, que ce juge Festus est d’une probité exemplaire et d’une intelligence lumineuse au point que l’on peut dire qu’une des meilleures définitions du christianisme fut prononcée par la bouche de ce juge romain, païen pourtant ! (Occasion de prier pour tous les magistrats…).

Paul, marqué sur le chemin de Damas par la Lumière éclatante qu’est le Christ du permanent matin de Pâques ne cessera d’affirmer haut et fort : “Le Christ est ressuscité !“. - “Si le Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vaine et vaine aussi votre foi ! Mais non ! Le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui sont morts…“(I Co. 15.17).

Toute la vie de Paul chantera ce verset du psaume 68ème : “Dieu est pour nous le Dieu des victoires ; et les portes de la mort sont à Dieu le Seigneur !“ (68.21).

Et de ville en ville, tel sera le message de Paul !

- A Athènes, ville raffinée, intellectuelle, son message ne sera pas reçu. Il en fera une quasi dépression !

- A Corinthe, ville portuaire, à la réputation sulfureuse, il saura se faire comprendre, puisant ses arguments non plus, du coup, dans des spéculations philosophiques, mais dans la réalité des interventions divines à l’égard de son peuple : “notre Dieu est le Dieu des victoires…“ ; et sa dernière victoire, c’est sur la mort elle-même !

Se référant probablement à la célèbre victoire nocturne de Gédéon remportée bizarrement en cassant des cruches qui contenaient des torches (de sorte que la montagne où se trouvaient les Hébreux parut soudainement comme divinement embrasée, ce qui effraya l’ennemi qui s’enfuit…cf Juges 7), il écrira : “Ce trésor (lumineux de la vie victorieuse de la mort), nous le portons dans des cruches pour que soit manifestée que cette puissance (de vie en nous) vient de Dieu et non point de nous“ (II Co. 4.7). [Désormais, qu’un chrétien dise à un autre chrétien : “T’es une cruche“ ne doit pas être considérée comme une offense !]

Certes, l’homme par sa fragilité est une cruche. Mais quand la cruche se cassera, c’est alors que le trésor qu’elle contient - cette lumière de vie divine en lui - sera manifeste et totalement victorieuse (sur la mort). Et Paul de préciser : à chacune de nos respirations, nous recevons la vie de Dieu… A chaque instant, ce mystère de mort et de résurrection imprimé au plus profond de notre être par le caractère baptismal se manifeste… Même si l’homme extérieur (la cruche!) part en ruine, notre être intérieur (ce trésor lumineux de vie) se renouvelle à l’image du Créateur…

- A Jérusalem, Paul affrontera ses compatriotes sur ce même sujet.

- Et a Césarée, lors de son procès, il s’adressera au roi Agrippa, l’invité du juge Festus : Toi qui es Juif, tu devrais comprendre cela ! Car la résurrection des morts ne se prouve pas par des raisonnements philosophiques (ce qu’il avait voulu faire à Athènes) ; elle est déjà inscrite dans le réalisme de notre histoire (juive) : - le passage de la mer rouge, du Jourdain, - toutes les victoires de vie en la plaine d’Izréël, (où Dieu n’a cessé de “semer“ - sens de ce mot - la vie pour son peuple !), - et celle remportée sur les Assyriens (Isaïe), - et la renaissance du peuple après l’exil… etc. Souviens-toi, dit-il !

Et cette conviction de la vie, de la résurrection pour le peuple élu est passée peu à peu en la conscience individuelle. L’un des Maccabées, ces martyrs de la puissance grecque, ne disait-il pas : “Scélérat que tu es, tu nous exclus de cette vie présente, mais le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle… C’est du ciel que je tiens ces mains que tu vas me couper, mais c’est de Dieu que j’espère les recouvrer…“. (II Mac 7.9sv).

De plus, selon un autre courant de pensée, le juste doit être récompensé... Aussi avec Jésus ressuscité, c’est Dieu qui sort de son silence et ne laisse pas le Juste voir le Shéol. Au matin de Pâques, il prend en main sa cause. Et nous avons alors la conviction que “si nous marchons comme Jésus a marché“, si nous passons par où il est passé, nous parviendrons là où il est. Il y a désormais une “tête de pont“ par-delà l’absurde. C’est déjà inscrit en nous par le baptême !

St Paul a vécu ce mystère de mort et de résurrection sur la route de Damas. Mais tout au long de sa vie, il a fait l’expérience que ce baptême qu’il avait reçu se manifestait, se traduisait d’instant en instant. La vie du Christ en nous se manifeste en chaque instant, comme à chaque moment, il y a la vie en nous chaque fois qu’on inspire pour expirer, rendre le souffle… Et quand viendra un moment où on rendra notre dernier souffle, ce sera dans la certitude que Dieu à qui nous remettrons ce dernier souffle nous le rendra. Car il est capable, lui qui nous a créés, de nous re-créer. Oui, notre Dieu est un Dieu qui a les issues de la mort elle-même !

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