mardi 26 mai 2009

La Gloire de Dieu. Pâques 7 – Mardi – (Actes 17.1 sv.)

Il est à noter que les mots “gloire“, “glorifier“ sont employés six fois dans notre évangile d’aujourd’hui ! Vous vous souvenez certainement du sens du mot “gloire“ dans la Bible. En hébreu, le mot “kabod“ signifie : “être lourd“, “ce qui donne de l’importance, de la magnificence“. Ainsi, la gloire de l’olivier, c’est son huile !

Or, Dieu, personne ne l’a jamais vu ! Il “habite une lumière inaccessible“ (I Tim. 6.16) que l’œil ne peut soutenir ! Cependant son Etre de lumière impénétrable - sa transcendance, dirions-nous - rayonne. Si la lumière du soleil que l’œil ne peut soutenir dévoile tout ce qui existe sur terre, les rayons divins, eux, créent ce qu’ils illuminent en même temps : “Les cieux racontent la gloire de Dieu“. La gloire de Dieu, c’est sa manifesta-tion : “Tout don vient d’en haut, du Père des lumières !“, dira St Jacques (Jac. 1.17). Et il reste vrai que la création est le premier livre de la connaissance de Dieu : “depuis la création, les perfections invisibles de Dieu sont visibles dans ses œuvres. Aussi sont-ils inexcusables ceux qui ne lui rendent ni gloire ni actions de grâce“ (Rm 1.19 sv).

Bien plus, Dieu s’est fait homme en Jésus Christ : “Il a habité parmi nous ; nous avons vu sa gloire, cette gloire que, Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père“. (Jn 1.14). Fils de Dieu, il est “le resplendissement de sa gloire, l’effigie de sa substance“ (Heb 1.3).

Aussi, le premier signe que posa Jésus fut celui de Cana : “tel fut le premier signe ; il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui !“ (Jn 2) (1).

Et le dernier signe qu’annonçait le miracle de l’eau changé en vin (2) fut le signe de son sang répandu pour la multitude (avec sa résurrection) : “L’heure est venue où le Fils de l’homme va être glorifié“ (Jn 12.23), où la splendeur de sa puissance divine sera la plus manifeste aux yeux de la foi. Car ce n’est qu’avec les yeux de la foi que cette gloire divine est reconnue : “si tu crois, disait Jésus à Marthe, tu verras la gloire de Dieu ?“ (Jn 11.40).

C’est avec cette foi que nous pouvons lire l’évangile d’aujourd’hui, en compagnie de Jean, le contemplatif !
  • “Père, donne-moi la gloire que j’avais au commencement du monde !“. En Dieu, tous les rayons lumineux du “Père des lumières se focalise en son Fils, Verbe de lumière (Jn 1.9). La gloire de Dieu-Père rayonne sur son Fils (Cf. II Co. 4.6). Il est “le Seigneur de gloire“ (I Co. 2.8), cette gloire qu’Isaïe avait déjà eu le privilège de contempler (cf. Jn 12.41).
  • Et en Dieu, le Fils est entièrement “tourné vers le Père“ (Jn 1.1). (3). La gloire du Fils rejaillit sur Dieu Père : “Tout ce qui est moi est à toi… !“. “Père, priait Jésus, glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie !“
  • Et l’échange de cette gloire entre le Père et le Fils est comme leur respiration commune, un souffle commun : leur Esprit. L’Esprit est la gloire et du Père et du Fils. Et la résurrection de Jésus est leur gloire commune : “Dieu le Père l’a ressuscité d’entre les morts“ (Gal 1.1) avec son Esprit (Rm 8.11).

Voilà la vie “glorieuse“ au sein même de la Trinité que Jean contemple !

Bien plus, désormais, la gloire du Christ ressuscité, gloire qu’il tient du Père avec le Saint-Esprit, se reflète en ses disciples, les transforme à son image et ressemblance “de gloire en gloire“ (II Co. 3.18). Avec le Christ, les chrétiens se savent déjà “citoyens des cieux“ (Cf. Col. 3.1) ; ils doivent “briller comme des foyers de lumière“ (Ph 2.15sv). Ici-bas, leur vie est un cheminement vers la “gloire éternelle dans le Christ (I Pet 5.10), à laquelle Dieu les a appelés ( I Thess 2.12). La souffrance même sera transfigurée (I Pet 4.14). “La tribulation du moment nous prépare, bien au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire“ (II Co 4.17). Car le Christ nous a aimés ; il s’est livré lui-même pour l’Eglise qui est son Corps ; “il voulait se la présenter à lui-même toute resplendissante de gloire, sans tâche ni ride, mais sainte et immaculée“ (Eph. 5.25.27). Alors on peut dire : chrétiens, nous sommes destinés à participer à cette “gloire éternelle dans le Christ“ (I Pet 5.10), lorsqu’à la fin des temps, “ le Fils de l’homme viendra dans la gloire de son Père avec ses anges“ (Mc 8.38).

La gloire du Christ ressuscité nous enserrera dans ces liens d’amour que s’échangent éternellement le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Nous connaîtrons que Dieu est UN et comment il est UN. Là, nous serons connus et nous connaîtrons. Là, nous nous connaîtrons et nous nous reconnaîtrons dans la gloire de l’amour du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Tel sera notre partage à la fin, sans fin, quand le Christ apparaîtra nous donnant “la couronne de gloire qui ne se flétrit pas“ ( I Pet 5.4).

(1) A rapprocher de Ex. 14.31 : Les Hébreux virent le prodige (traversée de la mer rouge, signe fondateur de l’identité du peuple) ; Ils crurent en Dieu et en Moïse son serviteur.

(2) A remarquer qu’en hébreu, vin se dit : “sang de la grappe“ !

(3) “pros théon“, en grec. “pros“ qui marque une orientation active, incessante. A remarquer que c’est la même expression que l’évangéliste emploiera dans la réponse de Jésus à Marie de Magadala : “Je monte vers mon Dieu (“pros theon“) qui est votre Dieu“ (Jn 20.17).

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