mardi 2 décembre 2014

Rêve, élan de VIE !

Avent 1 Mardi  -               L’arbre de vie…                              (Isaïe 11.1-10)

L’arbre est un élément de la nature très souvent utilisé dans le langage biblique pour dire quelque chose de la puissance de vie, de l’énergie qui soulève le monde, de Dieu-Créateur et de ses œuvres tout au long des siècles. N’est-il pas le symbole de la vie qui se renouvelle ? N’est-il pas le symbole d’une montée de la terre vers le ciel ? La terre et le ciel, il les lui faut pour exister ! Pour le constater, il suffit de se promener quelques instants dans la forêt toute proche de chez nous, et voir ces chênes qui s'élancent de la terre vers le ciel ! Tous différents, mais tous d'un seul élan ! Il en est de même pour nous. Tous différents, mais tous d'un seul élan de la terre vers le ciel ! N'est-ce le rappel vocationnel de ce temps de l'Avent ? Le Fils de Dieu est "descendu" pour nous faire "monter" de la terre vers le ciel !

Ainsi, dans un de ses textes les plus célèbres, Isaïe nous parle de l’arbre de Jessé. Les artistes se sont plu à le représenter sur les murs de nos églises, sur les vitraux, les retables, etc… C’est l’arbre de la vie par excellence ! C’est l’arbre généalogique du Christ partant de Jessé, de David et se terminant par le plus beau des rameaux, qui porte Marie, Joseph, Jésus. A partir de là, on peut rêver et se le représenter, cet arbre, couvrant l’univers comme notre Eglise ! Un arbre qui s'élance vers le ciel !

"On reconnaît l’arbre à ses fruits, dira Notre Seigneur, et l’on ne cueille pas des figues sur des ronces". Jean Baptiste ajoutera : “Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Déjà la hache se trouve à la racine“. Aussi, l’arbre que nous présente Isaïe ne porte que de bons fruits : sagesse, discernement, conseil, force, justice, droiture, amour des plus pauvres Ce sont déjà comme les dons de l’Esprit que St Paul aime énumérer.

D’après ce texte, nous pourrions rêver de l’homme qui respecte davantage la création, œuvre de Dieu, qui ne la gaspille pas.
Nous pourrions rêver d’une nature pacifiée où la violence serait bannie, où le loup habiterait avec l’agneau, où l’enfant jouerait avec la vipère…, selon les expressions du prophète.

Il nous est permis de rêver, pour essayer de réaliser !
Martin Luther King le faisait : “J’ai rêvé qu’un jour, disait-il, sur les collines rousses de Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils de leurs maîtres prendraient place à la même table de la fraternité… Libres… Tous libres !

Je crois avoir eu déjà l'occasion de vous le dire : J’ai rencontré naguère un homme qui avait rêvé. Et en 1970, il avait créé le village de son rêve : “Neve shalom“ (“Oasis de paix“). Son village existe encore (car lui est décédé). Il se trouve près de la trappe de Latrun, en Israël, sur le site d’une ancienne bataille, à égale distance (30 km) de Jérusalem et de Tel-Aviv. Il est habité par des citoyens israéliens juifs et arabes qui œuvrent pour l'égalité de droits et l'entente entre les deux peuples. Bruno Hussar, le fondateur, était un frère dominicain d'origine juive né en Égypte. L'abbaye de Latrun lui accorda pour une somme symbolique le droit de s'installer en ces lieux avec plusieurs familles juives, arabes, musulmanes, chrétiennes… Oui, un village israélien où coexistent juifs et arabes, destiné à montrer que "la paix est possible". Bruno Hussar avait ce grand rêve "de construire des ponts... entre les hommes". … A la suite du Christ, tête de pont entre Dieu et l’homme… ! Expert au Concile Vatican II, il participa activement à la rédaction de la déclaration conciliaire "Nostra Ætate" sur l'Église et les religions non-chrétiennes (1965).

Avec Jésus, les promesses deviennent réalité. La justice, l’amour des pauvres, la paix, le pardon, la force et la fidélité, nous les retrouvons toujours aux moments importants de sa vie.
Se préparer à Noël, se mettre en état de d'accueillir le Christ "pontifex" qui veut faire le pont entre terre et ciel, n’est-ce pas changer sa vie pour cela ?

Le temps de l’Avent est celui de l’espérance, de la préparation. Il faut laisser naître en nous ce “rêve du mieux“. Il faut déjà laisser entrer dans nos vies la clarté de celui qui nous invite à renaître pour mieux nous élancer vers le ciel, Comme un arbre qui reprend vitalité !

Ceci demande plus de force qu’il ne paraît.

Mais le temps de l'Avent n'est-il pas le temps de la préparation et de la prière…, du recueillement en vue d'une naissance permanente que Jésus avait promise à un certain Nicodème ?

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