NOEL 2014 (Messe de la nuit) -
“Le Seigneur est avec toi”, avait dit l’ange à Marie ! "Voici que tu vas concevoir et enfanter un Fils”.
Ce qui avait
été annoncé se réalise au grand jour de la Nativité !
Ce qui avait
été annoncé se réalise encore aujourd’hui, au jour éternel de
l’Assomption de Marie… !
Certes, nous
sommes invités, en cette nuit, à contempler Marie de Bethléem, la Mère qui
donne naissance au Fils de Dieu !
Mais ne
sommes-nous pas invités également à prier Marie en la gloire où elle se
trouve désormais : "Je vous
salue, Marie ! Le Seigneur est avec vous !"...
Je vous
salue, Marie ; vous êtes en compagnie de Dieu-Père, en relation étroite avec
Dieu-Fils - votre Fils -, en union profonde avec l'Esprit-Saint.
Car
l'Assomption de Marie n'est finalement que l'aboutissement, la plénitude de sa
communion étroite, déjà vécue sur terre, avec chacune des trois personnes
divines. Et cela depuis l’Annonciation : Marie, épouse du Père, Marie, mère du Fils, Marie,
remplie de l'Esprit-Saint.
Et nous-mêmes,
ne sommes-nous pas baptisés au nom du
Père, du Fils et du Saint-Esprit ? Que Marie nous aide à faire de
notre cœur, de notre vie une crèche à la gloire de la Sainte
Trinité !
“Magnificat” - “Mon âme exalte le Seigneur…, Il s’est penché sur
son humble servante !”, sur son humble serviteur !
Marie, épouse du
Père
! Quelle est donc cette jeune fille de
Nazareth à qui Dieu-Père, Dieu Tout-Puissant, Dieu Créateur, fait -
comme à la Bien-aimée du Cantique des Cantiques - une si étrange déclaration : "Comme tu es belle, comblée de
grâce ! Veux-tu devenir la mère de mon Fils ?"
Elle en est toute
bouleversée. "Comment cela est-il
possible ?" Et comme on lui dit que "rien n'est impossible à Dieu", elle donne la seule
réponse possible de sa liberté : "Voici
la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole".
Et voilà que
retentit dans le silence le coup de tonnerre qui déchire l’histoire : "La Parole de Dieu, dira St Jean, se fait chair et elle habite parmi nous !".
Dieu est
Père. Il a un
Fils à qui Marie peut oser dire : "tu
es mon Fils bien aimé, tu es notre enfant à tous les deux". Marie est
la femme qui a reçu le droit de dire "Nous"
avec Dieu-Père : "Notre
enfant !". Et l'Assomption de Marie n'est que la révélation,
l'achèvement de cette intimité incroyable commencée au jour de
l’Annonciation et au jour de la Nativité ! Marie, épouse de Dieu-Père !
“Magnificat” - “Mon âme exalte le Seigneur…, Saint est son
Nom !”
Mais à
chacun d’entre nous, le Christ ne dit-il pas depuis notre baptême : “Je suis dans le Père et le Père
est en moi… Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera,
et nous viendrons à lui et nous ferons chez lui notre demeure” (Jn 14/11,23). Oui, quelle intimité !
Comme en Marie !
“Magnificat” - “Le Puissant fit (fait) pour moi des merveilles !”
Annonciation,
Noël, Assomption ne font que célébrer cette rencontre entre la Puissance
de Dieu-Père et la foi de Marie, qui fait de cette femme la Mère
du Christ et notre Mère !
Dieu, notre
Père, donne aujourd'hui encore cette puissance à son Eglise. Mais, pour que
cette puissance porte du fruit, il faut, en chacun de nous, la même foi que
celle de la Marie. Comme elle,
nous demandons : "Comment cela se
fera-t-il ?". Comme elle, nous ne comprenons pas et nous avons
peur d’annoncer cette “Bonne Nouvelle” dans un monde plus ou moins hostile !
Arriverons-nous à la même confiance, à la même foi que Marie : "Rien n'est impossible à Dieu... Qu'il
me soit fait selon ta parole !". Que Notre Dame nous donne sa
foi ! Et nous pourrons proclamer nous aussi :
“Magnificat” - “Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le
craignent !”
Marie, épouse du
Père
! Marie, mère du
Fils ! Cette communion totale de Marie avec
Dieu-Père se parfait dans la relation de la mère avec son fils. Pendant
neuf mois, elle a dû lui chuchoter, comme toutes les mamans : voici mon corps
livré pour toi, voici mon sang répandu en toi ! Et depuis la Nativité,
elle prolongera, dans la rupture et la continuité tout à la fois, une présence
physique de plus en plus éloignée et une communion spirituelle de plus en plus
proche !
Car Jésus,
comme tout enfant qui devient adulte, la quittera pour aller vers les autres.
Et sa mort sur la croix, paradoxalement, sera à la fois le moment suprême de la
séparation physique et la dernière naissance dans l'instant souverain de la
proximité spirituelle : "Femme,
voici ton Fils", lui dira Jésus en désignant St Jean ! Entre vos
mains à tous les deux, je remets mon Esprit. C'est la naissance de l’Eglise.
Désormais Jésus disparaîtra physiquement ; mais le Ressuscité est plus présent
que jamais par son Esprit d'amour qu’il répand. “Magnificat” – “Le Seigneur élève les humbles… !”
Aujourd'hui,
c'est à l'Eglise de garder cette parole reçue et de conserver avec soin la foi
que lui ont transmise Marie, Jean et tous les disciples. Comme Marie, nous
traversons des moments où nous ne comprenons plus, où il nous semble ne plus
voir. Il y a des choix à faire et la volonté du Seigneur ne nous apparaît pas
clairement, son message semble trop dur !
Et pourtant,
l'Eglise redit à tous la confiance qu'elle donne au Seigneur : malgré les
apparences parfois contradictoires, elle annonce à temps et à contre temps
cette espérance : le Royaume de Dieu est là ; il est près de vous ;
il est en vous ! Dieu en vous ; et vous en Dieu !
“Magnificat” – “Le Seigneur comble de biens les affamés… !”
Marie, épouse du
Père
! Marie, mère du Fils !
Marie remplie du Saint
Esprit L'Esprit-Saint est l'inconnu
mystérieux qui achève en Marie et dans l'Eglise le travail du Père et du Fils.
Il est déjà là, caché, comme
l'enfant conçu et qui se développe, mais non encore manifesté. Il est là en
permanence comme dans un sanctuaire, dans un Temple : “L’Esprit Saint viendra sur toi et te prendra sous son ombre !”,
avait dit l’Ange -
“Magnificat… Désormais tous la âges me diront Bienheureuse !”
Mais, “ne savez-vous pas, dira St Paul, que votre corps est le temple du
Saint-Esprit ?” - “Ne savez-vous que
vous êtes un temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous. Car le
temple de Dieu est sacré, et ce temple, c’est vous !”.
“Magnificat” ! Nous sommes “temple de Dieu, de Dieu
Esprit-Saint !”
De plus,
Jésus n’a-t-il pas dit : “Détruisez
ce temple et, en trois jours, je le relèverai !” ? Et St Jean de préciser : “Il parlait du temple de son Corps” !
Pour Marie,
c'est comme une nouvelle maternité inédite, non plus physique avec le Fils,
mais totalement spirituelle avec l'Esprit.
Mourir - la
destruction du temple - sera pour elle, comme pour Jésus, le moment suprême où
elle rendra au Père l'Esprit reçu du Fils. Tel est le sens de son dernier
soupir. C'est pourquoi le corps humain de Marie est pleinement spiritualisé, lors
de son Assomption, grâce à l'Esprit qui ressuscite et qui toujours donne vie.
Aussi avec
l'Eglise, nous proclamons : "Je
crois à la résurrection de la chair. Je crois à la vie éternelle".
“Magnificat” - “Il relève Israël son serviteur ; il se
souvient de sa promesse faite à nos pères… !”
Que conclure
?
Saint Jean
dans son Apocalypse nous montre que la femme est l'avenir de l'homme. C'est
Marie, notre avenir : Femme ensoleillée, Mère glorifiée, Figure de l’Eglise,
Modèle de l'humanité face à Dieu.
Avec Marie
qui, aujourd’hui, nous présente, nous donne son Fils, c'est donc la fête de
notre futur que nous célébrons dans la joie, l'émerveillement et l'action de
grâce.
“Magnificat” - “Mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur… !”
Le pape Jean-Paul
II, dans son encyclique de l'année mariale, disait :
"Par la foi, Marie s'est remise à Dieu, sans réserve ;
elle a répondu de tout son moi humain et féminin ;
elle a cru la première, comme autrefois Abraham dans l'Ancien
Testament.
Elle a cru chaque jour dans des circonstances difficiles, devenant
la première disciple de son Fils et le modèle des croyants.
Elle a cru jusqu'au bout : la croix, la résurrection et la
pentecôte.
Et maintenant, elle accompagne et soutient l'Eglise dans son
pèlerinage de foi vers le retour du Seigneur".
Aussi,
sachons dire et redire, aujourd'hui et demain : "Je vous salue, Marie...", Marie, Mère de Dieu depuis la
Nativité, Marie, notre Mère en son Assomption où elle ne cesse nous engendrer en
Dieu !
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