26 Décembre - St Etienne :.
La
première fête que l’on célèbre après Noël est celle de St Etienne, le
premier martyr ! Est-ce un hasard ? Les spécialistes de la
liturgie et de son histoire se sont penchés sur la question. Certains pensent
que, plus ou moins consciemment, la fête du premier martyr (protomartyr) a voulu illustrer la
grande loi de la pédagogie divine qui préside au développement de l’Histoire
Sainte.
Cette
loi a été formulée par l’écrivain français Jean Guitton, à propos de
Marie : “Les commencements sont
toujours riches de signification, contenant déjà en germes ce qui va se
développer par la suite.
C’est en effet un des caractères de la
conduite de Dieu sur l’Histoire de ramasser
en de certains moments critiques
ou en
de certains êtres privilégiés,
ce
qui doit, par la suite, se développer longuement, se déployer et
s’expliciter.
Ainsi,
l’homme inquiet, asservi à l’écoulement du temps, peut jouir de ce qui n’est
pas encore…“.
Ainsi avons-nous contemplé, en la
nuit de Noël, la Vierge Marie qui, aujourd'hui, nous apparaît au
sommet de la Création ; elle n’est pas seulement derrière nous dans le
mystère de Bethléem, mais elle est devant nous comme elle daigne apparaître
parfois, resplendissante, glorifiée de la gloire divine dans son âme et dans
son corps. Elle est en avant de nous en son mystère de maternité éternelle pour
stimuler notre marche vers le Royaume où les croyants seront véritablement
engendrés comme "fils de Dieu" ! Sa maternité du Fils de Dieu venue
sur terre annonce et explicite sa maternité des "fils de Dieu" que
nous devons être parfaitement dans le Royaume d'éternité !
Les Juifs, dans un cantique qui est
chanté le jour du Shabbat, ont la même réflexion spirituelle : Parce que le
shabbat est au terme de l’œuvre des sept jours de la création, il sera également
le terme de notre vie quand nous partagerons le "repos" éternel du
Seigneur. Le terme de l’œuvre, ce qui arrivera à la fin, habite dès le
commencement, de toute éternité, dans la pensée du Créateur.
Les artisans, artistes, dès le
départ de leur recherche artistique, disent la même chose : ce qui est
dernier dans l’ordre de l’exécution est premier dans l’ordre de l’intention. Le
chef d’œuvre qu’ils veulent réaliser au sommet de leur labeur, ils le voient
dès qu’ils commencent à travailler en ouvrant leur atelier ou leur chantier.
Et on pourrait énumérer bien des
applications de cette "pédagogie divine" inscrite dans la création,
dans le cours de l'"Histoire Sainte", de notre "histoire
religieuse" : Les gens mariés (par exemple) se retournent facilement vers la
période idyllique de leurs premières amours pour revivifier leur élan d'union
lorsqu’il s’agit d’affronter la banalité de l’existence, l’éducation des
enfants, les difficultés quotidiennes à résoudre.
Bien plus, ils savent que leur
initial amour mutuel sera, par la puissance du sacrement reçu,
"transfiguré" en "Dieu-Amour", en "Dieu-Trinité",
en "Dieu-Famille", à leur profit et au profit des leurs, alors même qu'ici-bas ceux-ci semblent parfois
très éloignés de ce que leur amour mutuel a désiré leur transmettre. Leur amour
initial et sacramentel annonce un amour
familial et sanctifié en Dieu !
“Les commencements, disait Jean
Guillon (à
la suite de la lettre aux Hébreux) contiennent déjà en germes ce qui va
se développer par la suite... Ainsi,
l’homme inquiet, asservi à l’écoulement du temps, peut jouir de ce qui n’est
pas encore…“.
Pour en revenir à St Etienne,
l’Eglise n’a-t-elle pas obéi à cette grande loi,
- pour faire goûter aux
"premiers chrétiens", dès le commencement, l’absolu de la première
spiritualité chrétienne qui fut la seule jusqu’à la conversion de l’Empire au
Christianisme, celle du martyre, du don de soi par amour pour Dieu, par
amour pour ses frères, à l'exemple du Christ...,
- pour faire goûter à tous les
disciples du Christ, l'absolu de leur vocation, celle qui est inscrite au
fond de notre être par le caractère baptismal et qu’exprime si bien St Paul,
dans l’épitre aux Philippiens, par exemple : “Nous tous, les "parfaits" (déjà "au
commencement" par notre caractère baptismal),
comportons-nous donc ainsi, et si, en quelque point, vous vous comportez
autrement, là-dessus aussi Dieu vous éclairera. En attendant, au point où nous
sommes arrivés, marchons dans la même
direction“ (Philip.
3.15). - "Il nous faut marcher, dira St Jean, dans la voie où lui-même (le Christ) a marché..." (I Jn 2.6).
Aussi, St Paul encouragement son
disciple Timothée :
“Combats
le beau combat de la foi, conquiers la vie éternelle à laquelle tu as été
appelé, comme tu l'as reconnu dans une belle profession de foi en présence
de nombreux témoins.
Je
t'ordonne en présence de Dieu qui donne vie à toutes choses, et en
présence du Christ Jésus qui a rendu témoignage devant Ponce Pilate dans
une belle profession de foi : garde le commandement en demeurant sans
tache et sans reproche, jusqu'à la manifestation de notre Seigneur Jésus
Christ, que fera paraître, aux temps fixés, le bienheureux et unique
Souverain, le Roi des rois et Seigneur des seigneurs, le seul qui possède
l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n'a vu ni
ne peut voir. A lui gloire et puissance éternelle. Amen“ (I Tim. 6.12sv).
Autrement dit, avec la fête de St
Etienne au lendemain de Noël, affirmons avec force que le l'Amour de Dieu
pour l'homme
- manifesté au jour de la Nativité du Fils
de Dieu parmi les hommes,
- proclamé fortement au jour de sa "Pâques",
au jour rédempteur de son "passage" de mort à vie,
- annonce le jour glorieux de
notre éternité où tous nous vivrons de Dieu-Amour, en Dieu-Amour !
St Jean n'avait-il pas raison de
nous dire et de répéter sans cesse : "Dieu
est Amour !" ?
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