dimanche 30 novembre 2014

Marie, notre modèle de foi !

1er Dimanche de l'AVENT 2014

Tous les textes de ce premier dimanche de l'Avent nous exhortent à veiller, avec fidélité, dans l'attente de la manifestation plénière de Notre Seigneur.
- "Reviens, Seigneur", implorait le prophète Isaïe, (1ère lect.). "Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais... !".
- Oui, nous attendons "de voir se révéler Notre Seigneur Jésus Christ", précisait St Paul.
- Il nous faut donc veiller, car "on ne sait pas quand le Maître de la maison reviendra", nous avertit l'évangile.
Et en cette attente, en cette veille, Marie sera toujours notre aide, notre exemple ! Surtout en ce lieu appelé "La Paix Notre-Dame" ! Oui, qu'elle nous donne sa paix, cette paix qui est l'un des précieux fruits de la charité. St Paul l'envisage, cette paix, comme une ceinture qui maintient notre âme près de Dieu : "La Paix de Dieu qui surpasse toute intelligence gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ", annonce-t-il aux Philippiens (4.7). Car la paix - cette paix intérieure de l'âme -, est comme l'expression de la complaisance que l'Esprit-Saint éprouve à faire habiter le Fils de Dieu en nos âmes, comme il a su le faire magnifiquement en Marie !

Aussi, en ce début d'année liturgique, demandons à Marie - elle qui accepta de recevoir en elle le "Prince de la Paix - de nous maintenir en la paix tout au long de l'année, sans nous laisser troubler ni par les ressentis de notre sensibilité qui se fait parfois en nous "la folle du logis", ni par les événements plus ou moins perturbants qui nous parviennent de l'extérieur.

Regardons Marie.
Or, l'avez-vous remarqué ? L'évangile de l'Annonciation se termine très brutalement : "Alors, l'ange la quitta !". Cela semble évoquer, non pas seulement la fin d'un entretien, mais le début d'un long, d'un très long silence de Dieu, avant sa pleine manifestation.
Ne sommes-nous pas dans la même disposition. Une annonce de Dieu s'est faite à nous-mêmes, au jour de notre baptême, au jour de notre profession religieuse, et en divers moments de grâce. Et depuis lors, c'est souvent le temps de la fidélité silencieuse.
D'après les évangiles, Marie n'a pas eu d'autre révélation extraordinaire que celle de l'Annonciation. Depuis ce moment où "le ciel s'est uni à la terre", Marie, à travers les épreuves et les obscurités, est restée fidèle à son "oui" initial, médité dans le silence, réactualisé dans tous les événements. Comme dit le Concile Vatican II : "La Vierge avança dans son pèlerinage de foi, gardant fidèlement l'union avec son Fils, jusqu'à la Croix". (LG 58).

L'exemple de Marie est très précieux pour nous qui sommes encore "en pèlerinage", dans un monde où notre foi est souvent mise à l'épreuve, en tous les cas à l'épreuve de l'attente.

La foi de Marie au message de l'Annonciation est, doit être le modèle de notre foi. Ce qui lui est annoncé : une maternité qui laissera sa virginité intacte, est humainement impossible.
Mais être "fils de Dieu", participer à la vie divine, c'est également humainement impossible pour nous. Et pourtant, c'est l'annonce qui nous a été, qui nous est faite. -
Marie, notre modèle, répond simplement pour nous et avec nous : "Voici la Servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole !". Elle fait totalement confiance à la Parole de Dieu, à qui "rien n'est impossible", selon l'expression de l'ange ; elle engage sa vie une fois pour toutes, au service du "Fils de Dieu" dont le mystère la dépasse infiniment. La foi de Marie au Dieu qui parle, qui sauve, une foi attentive, inconditionnelle et active, c'est bien le trait fondamental du "visage évangélique" de Marie. Elle est bien pour nous un exemple. Son acte de foi initial va se prolonger en une longue fidélité, il va s'approfondir à l'épreuve du temps, de l'obscurité et de la souffrance. C'est bien là aussi notre épreuve. C'est parfois dans l'obscurité et la souffrance que notre foi se manifeste et grandit.

- La première épreuve pour la foi de Marie, ce fut sans doute la pauvreté dans laquelle Jésus vint au monde.
L'ange lui avait dit : "Le Seigneur lui donnera le trône de David son père… Son règne n'aura pas de fin… Il sera appelé Fils de Dieu !". Dans l'étable de Bethléem, au milieu de quelques bergers, il fallait avoir la foi pour reconnaître le Sauveur…! La foi des pauvres, comme Marie et les bergers !

- Le jour de la Présentation de Jésus au temple, les paroles inspirées de Siméon obligent la foi de Marie à un dépassement : Jésus vient comme lumière et salut non seulement pour "la Maison de Jacob", mais pour tous les peuples. Et Luc précise : "le Père et la mère de l'enfant s'étonnaient de ce qu'on disait de lui !". Oui, Marie s'étonne ; elle découvre de nouvelles perspectives, mystérieuses. Sans tout comprendre, elle avance dans la foi.

- Puis, ce furent les longues années de la vie cachée de Jésus, à Nazareth. Le Fils de Dieu, le Sauveur de tous les peuples, mène une vie "ordinaire" et travaille comme un simple charpentier. Marie a vécu cette vie cachée, dans la foi. Le message de l'Annonciation lui suffisait.

- De toute cette période de l'enfance, les évangélistes n'ont retenu qu'un épisode, celui de Jésus retrouvé au Temple. Et ce fut justement pour la foi de Marie l'épreuve de l'obscurité. "Ne le saviez-vous pas ! C'est chez mon Père que je dois être. Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait !" (Lc 2/48-50).

- Après trente ans de vie toute ordinaire, nous retrouvons Marie aux noces de Cana. A sa demande, Jésus répond de façon mystérieuse et déroutante : "Femme, que me veux-tu ? Mon heure n'est pas encore venue !". Mais la foi de Marie, mûrie dans le silence de Nazareth, ne se laisse pas déconcerter. Sa consigne aux serviteurs exprime une foi inconditionnelle en Jésus : "Tout ce qu'il vous dira, faites-le !". Les disciples croiront après avoir vu le miracle. Marie, elle, croit avant d'avoir vu.

- C'est à l'heure de la croix que la foi de Marie a connu l'épreuve la plus radicale. Le Messie d'Israël avait été condamné par les autorités de son propre peuple ; le Fils de Dieu était fouetté comme un esclave ; le Sauveur mourait sur un gibet !
Mais, dans le cœur de Marie, résonnait toujours le message de l'Annonciation, fidèlement gardé : "Il sera grand… Il règnera pour toujours !". Dans les ténèbres du Vendredi Saint, Marie s'associe d'un cœur maternel au sacrifice de Jésus. Et c'est à ce moment-là qu'elle enfante, dans l'Esprit Saint, le nouveau peuple des croyants : "Femme, voici ton fils", lui dit Jésus en désignant Jean, ce seul disciple au pied de la croix, le disciple bien-aimé qui représente tous les disciples qui s'approchent du mystère pascal du Christ !

Comme il est important pour nous de savoir que la Vierge Marie a marché dans la foi, à travers des obstacles et des épreuves, qu'elle a médité, à la lumière des Ecritures, pour chercher le sens des événements de sa vie.

Ce "pèlerinage de foi" est aussi le nôtre. En Marie, nous reconnaissons le modèle de notre foi en Jésus, le Fils de Dieu, né de la Vierge et ressuscité des morts par la puissance de l'Esprit-Saint.

La foi n'est pas un trésor qu'on possède une fois pour toutes. C'est un cheminement, une progression. Il faut accepter d'avancer, le plus souvent dans l'obscurité, avec pour seul guide la parole de Jésus et la lumière de l'Esprit-Saint.

Que Marie, la Vierge fidèle, nous obtienne par sa prière, comme aux noces de Cana, de reconnaître la gloire du Seigneur et de croire en lui de plus en plus.

Aucun commentaire: