mercredi 24 décembre 2014

Bonne Nouvelle à transmettre ! (Noël Aurore)

NOEL 2014 (Messe de l' Aurore) -

"Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé !", disent les bergers.
"Ils se hâtaient d’y aller !".
 Il en est toujours ainsi en notre vie spirituelle, il faut se mettre en route aujourd’hui encore et toujours : "Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé !".

Les bergers découvrent "Marie, Joseph avec le nouveau-né couché dans une mangeoire".
Nous avons besoin nous aussi de ce réalisme des bergers pour découvrir Dieu ! La foi n'est pas le résultat d'évanescentes ou vaporeuses idées d'intellectuels - ou supposés tels et souvent par orgueil -. Non ! Dieu se manifeste toujours dans le concret d'une vie, d'une vie pauvre, et pauvre parce que humble -, comme celle des bergers.
On le sait : la Mishna (1), (Lois orales) classait le métier de berger parmi les plus méprisables, le Talmud lui-même (2), (Lois écrites) doutant de leur capacité à suivre les prescriptions de la Torah ! Les portes des Synagogues se fermaient souvent devant eux. Et le peuple les considérait comme menteurs, voleurs... Bref, les bergers étaient les pauvres d'entre les pauvres. Ils avaient les sentiers pour maison et le ciel pour abri. C'est tout.

Un Enfant leur était annoncé ! Ils voulaient voir ! - Avons-nous ce même désir, le désir de Dieu ? -.
Ils découvrirent une femme remplie de tendresse, de douceur pour son enfant. Ils aperçoivent Joseph, l’homme juste qui est passé par l’épreuve. Mais ils contemplent surtout l’Amour mystérieux qui émane de chacun. Il est tout nouveau pour eux.

Une voix s'était fait entendre ; un cantique mystérieux avait été entonné, entraînant vers une joie inconnue !
Alors, en l'enfant entouré d'amour, ils devinent : Dieu se fait proche, Dieu se manifeste en cet enfant !
Par ce nouveau-né couché dans une mangeoire, Dieu montre l'homme qu’il vient de mettre au monde. En cet enfant, ils contemplaient l'avenir de l'homme, cet homme nouveau et accompli dont parlera St Paul ! L'homme, pleinement "à l'image et ressemblance de Dieu",
tel que Dieu l'avait voulu au matin de la création,
tel qu'il le veut au matin de la Rédemption,
tel qu'il le désire au matin de son éternité !

Alors, ils prennent leur temps. Et "après l’avoir vu (l'enfant) ils racontèrent tout ce qui leur était arrivé !". En racontant la visite de l’ange de l’annonce, le chant des anges et les paroles reçues, ils prennent mieux conscience encore que le ciel est en fête et que la terre exulte.

Oui, les bergers "racontèrent tout ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant !". La visite des bergers est un mystère pour Marie et pour Joseph comme le fut l’annonciation ! Comme le fut la Visitation après l'Annonciation : c'est dire que le message étant reçu, il doit se propager rapidement. Et ce message étant venu jusqu'à nous, à nous de le transmettre !

"Marie cependant retenait tous ces évènements et les méditait dans son cœur !".
Et les bergers repartirent, ils glorifiaient et ils louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé.

Nous vivons la fête de Noël au cœur de la nuit. Le jour se lève ; et le mystère se révèle par la Parole qui nous vient de Dieu. Il nous faut intérioriser cette expérience de "Dieu-Emmanuel" ! Il y a dans notre vie des annonces de Dieu proche de nous !  Qu’en faisons-nous ? Les bergers, eux, se mirent en route pour annoncer la présence de Dieu !
Il nous faut, nous aussi, nous mettre en route, tout remplis de foi, d'espérance, d'amour, même si nous cheminons la nuit avant l'aurore de l'éternel jour pascal... Et nous pouvons aller répétant comme St Jean de la croix, dans l'un de ses poèmes :

"Je sais bien la fontaine qui coule et bruit,
Encor que ce soit de nuit !

Cette éternelle fontaine est en cachette,
Je sais bien où elle demeure secrète,
Encor que ce soit de nuit !

En cette nuit obscure d’une vie sèche,
Je sais bien par la foi la fontaine fraîche,
Encor que ce soit de nuit !

Je n'en sais l'origine, elle n’en a point,
Mais sais que d’elle toute origine vient,
Encor que ce soit de nuit !

Je sais qu’il ne peut être chose aussi belle,
Et que les cieux et la terre boivent en elle,
Encor que ce soit de nuit !"

Et le poète religieux terminait par ces deux stances qui m'enchantent :

"Cette éternelle fontaine est en cachette
Dans ce pain vivant qui vie pour nous sécrète,
Encor que ce soit de nuit !

Cette fontaine vive, que je désire
Dans ce pain de vie, elle-même j’admire,
Encor que ce soit de nuit !"


Saint Noël !

(1) (Mishna = répétition) : Compilation des lois orales, de la Tradition orale
(2) 'Talmud = étude) : Commentaires de la Torah

Aucun commentaire: