NOEL 2014 - Messe du Jour
En cette
fête de Noël, - après avoir médité cette nuit avec Marie, Epouse de
Dieu-Père, Mère du Fils de Dieu et toute remplie de l'Esprit
Saint -, approchons-nous de la crèche, et soyons dans l'émerveillement comme le
seront les Rois-Mages qui "trouvèrent
Jésus avec Marie sa mère". Car on ne peut séparer Jésus de sa
mère, et Marie de son Fils.
Les
Evangiles nous présentent Marie toujours unie à son Fils dans la joie comme
dans les épreuves. Oui, Marie est toute relative au Christ. Et, à cause de
cela, elle demeure le "modèle" de tout chrétien : être toujours en
relation avec le Christ, et cela avant même tout énoncé dogmatique ou
moral, comme le souligne souvent le pape François ! Le Christ - Dieu fait
homme - avant tout ! Et si, aujourd'hui, nous découvrons davantage "Jésus avec Marie sa mère",
elle ne peut que nous redire : "Faites
tout ce qu'il vous dira !". Comme pour moi-même, nous dit-elle, que
tout se fasse en vous selon sa Parole !
Car Marie a
toujours dit « oui » à Dieu !
A
l'Annonciation, Dieu se
fait proche de Marie. Il actualise en elle son alliance d'amour avec l'homme.
Dieu propose ; et Marie dit « oui » à Dieu-Père, « oui » à son Fil Christ Sauveur,
« oui » à l'Esprit d'Amour : "Que
tout se fasse pour moi selon ta Parole".
Or la vie,
notre vie, toute notre vie se présente, en chacun de ses instants, comme
l'annonce faite à Marie de la part de Dieu. Ce « oui » qui a été formulé au
jour de notre baptême, au jour de notre "Profession de foi", ce « oui
» qui a été prononcé au jour de notre mariage ou à celui de notre consécration
religieuse, sacerdotale, ce « oui » réactualisé en chaque sacrement reçu,
redisons-le aujourd'hui avec Marie.
Il y a mille
façons de dire « oui » :
- Il y a le
« oui » paisible du vieillard Siméon : "Tu
peux laisser partir en paix ton Serviteur" ;
- le « oui »
de Pierre dans le doute : "Nous
avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais sur ta parole, je jetterai
mon filet" ;
- le « oui »
de Pierre qui croit : "A qui
irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la Vie éternelle" ;
- le « oui »
de Pierre qui regrette sa faute : "Il
sortit et pleura amèrement" ;
- le « oui »
du Centurion qui se convertit : "Celui-là était vraiment le Fils de Dieu !"
;
- le « oui » de Jean tout jeune qui "vit Jésus, le suivit et demeura avec
lui".
Qui que nous
soyons, Marie nous presse aujourd'hui de dire comme elle et en elle : "Je suis la Servante - le Serviteur -
du Seigneur".
Mais elle
nous avertit : ce « oui » engage toute la personne. L'Amour vrai ne peut
rester inactif. Et il s'exprime par le service.
Après son « oui
», Marie va visiter sa cousine Elisabeth pour se mettre à son service et
lui apporter la présence de Jésus, chanter avec elle les "merveilles de
Dieu" : "Mon âme exalte le
Seigneur... Il fait en moi de grandes choses".
Comme Marie,
ayant répondu à l'Alliance que Dieu propose, portons aux autres la "Bonne
Nouvelle" que Dieu "vient parmi les hommes" : "Il est venu chez les siens", dit St
Jean ! - Il vient toujours. Il veut venir par nous comme il est venu par Marie,
là où nous sommes : en famille, en communauté, en notre paroisse, en notre milieu
de travail, de loisir. - Chrétiens, nous devons être comme Marie, des
"Christophores", des porteurs du Christ.
Portant le
Christ en nous-mêmes à chaque instant, nous l'engendrerons alors dans le cœur
de nos frères, nouvelle crèche vivante où Dieu veut toujours se faire homme.
Là encore
Marie est notre modèle : Elle a mis
au monde Jésus
- par son corps
dont la tendresse maternelle a éveillé les premiers sentiments de Jésus.
- par son cœur
à travers lequel Jésus, comme tous les petits enfants, a découvert le monde des
relations humaines ;
- par son
âme ; car c'est de Marie et de Joseph que Jésus apprit les gestes et les mots
humains de la prière et les expressions de la charité fraternelle.
Quelle
extraordinaire mission que d'être mère et éducatrice. Le sommes-nous tous,
spirituellement, par tout notre être - corps, cœur, âme - auprès de tous ceux qui
nous sont confiés ? - Que Marie nous
aide à être véritablement père, mère humainement et spirituellement tout à la
fois.
Et comme
tout enfantement est "don de soi", Marie offre Jésus : "Ils allèrent à Jérusalem le présenter
au Seigneur !". Déjà Marie sait que son enfant n'est pas pour elle,
qu'il doit être "la Lumière des
nations", qu'il "apporte le
salut à tous les peuples". Marie offre déjà Jésus.
Et que
faisons-nous aujourd'hui et tous les dimanches - voire tous les jours -, en
venant participer à l'Eucharistie ?
- Regardons Marie et apprenons d'elle à offrir Jésus "en esprit et vérité" :
+ Celui que
nous "présentons" au Père, c'est celui-là même que Marie venait
présenter au Temple : Jésus, le seul Saint, le seul qui puisse offrir au Père
"le sacrifice pur et saint".
+ Nous
offrons le sacrifice de Jésus, pas seulement pour nous, mais pour le monde
entier. Nous disons : Dieu, notre Père, "par le sacrifice qui nous réconcilie avec toi, étends au monde entier
le salut et la paix" (P.E. n° 3).
+ Et en
offrant Jésus, nous nous offrons avec lui au Père : "Que l'Esprit-Saint fasse de nous une éternelle offrande à la
louange de ta gloire" (P.E. n° 3).
+ En
communiant au Christ qui s'offre, nous faisons de toute notre vie, de toutes
nos activités un "sacrifice vivant,
saint et agréable à Dieu", comme disait St Paul (Rom 12/1).
Et voyez
quelle continuité voulue par Dieu entre la Présentation de Jésus au Temple, la
prière universelle de Marie à Cana et sa participation au sacrifice de la
croix, actions qui sont toutes reprises dans le mystère de l'Eucharistie que
nous présente l'Eglise.
Marie offre ;
et parce qu'elle offre, elle présente sa prière universelle : "Ils n'ont plus de vin",
c'est-à-dire : "ils n'ont pas de vraie joie" ; "ils n'ont pas de
vraie paix" ; "ils n'ont pas de vrai bonheur". La prière de Marie est intercession.
Intervenir en faveur de quelqu'un, c'est faire de son cœur un lieu de rencontre
entre la misère de l'un et la miséricorde de l'autre.
Aussi
n'est-il pas étonnant de retrouver Marie au pied de la Croix où il lui
fut dit : "Femme, voici ton fils !".
Tout l'amour maternel que l'Esprit Saint a mis en son cœur, ne pouvant plus
l'exercer au service de Jésus, elle le met au service des disciples de Jésus,
et elle l'exerce jusque dans la souffrance. Elle devient reflet de la tendresse
maternelle de Dieu.
C'est tout
cela que nous revivons par l'Eucharistie si indispensable pour un chrétien.
Comme Marie et avec elle, sachons offrir, nous offrir nous aussi, intercéder
pour nos frères et traduire en nos vies l'Amour même de Dieu pour les hommes.
Alors
demeurant près de Marie à l'exemple des Apôtres - "Unanimes, ils étaient assidus à la prière avec Marie, la Mère de Jésus"
-, offrant comme elle, intercédant comme elle, nous unissant comme elle à son
Fils, révélation de la tendresse de Dieu notre Père, nous appelons sur le monde
une "nouvelle Pentecôte" : l'Esprit Saint viendra
"renouveler la face de la terre", en refaisant l'homme "à l'image et à la ressemblance de Dieu".
Et c'est
ainsi que déjà "nous serons pour
toujours avec le Seigneur, avec le Christ en gloire". C'est en
Lui que Marie exerce désormais éternellement sa maternité divine à notre égard.
Et avec
tendresse, elle nous dit : Petits enfants...
Dans le Christ, vous n'avez pas plusieurs mères. Car c'est moi qui, de
la crèche au Golgotha et par ma prière incessante, vous ai engendrés dans le
Christ Jésus. Comme Paul le disait aux Corinthiens, elle nous répète : "Je vous en prie, montrez-vous mes
imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ" (I Cor 4/16;11/1).
Joyeux NOEL !
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