mercredi 24 décembre 2014

Aller à Jésus par Marie ! (Noël Jour)

NOEL 2014  -  Messe du Jour     

En cette fête de Noël, - après avoir médité cette nuit avec Marie, Epouse de Dieu-Père, Mère du Fils de Dieu et toute remplie de l'Esprit Saint -, approchons-nous de la crèche, et soyons dans l'émerveillement comme le seront les Rois-Mages qui "trouvèrent Jésus avec Marie sa mère". Car on ne peut séparer Jésus de sa mère, et Marie de son Fils.
Les Evangiles nous présentent Marie toujours unie à son Fils dans la joie comme dans les épreuves. Oui, Marie est toute relative au Christ. Et, à cause de cela, elle demeure le "modèle" de tout chrétien : être toujours en relation avec le Christ, et cela avant même tout énoncé dogmatique ou moral, comme le souligne souvent le pape François ! Le Christ - Dieu fait homme - avant tout ! Et si, aujourd'hui, nous découvrons davantage "Jésus avec Marie sa mère", elle ne peut que nous redire : "Faites tout ce qu'il vous dira !". Comme pour moi-même, nous dit-elle, que tout se fasse en vous selon sa Parole !

Car Marie a toujours dit « oui » à Dieu !

A l'Annonciation, Dieu se fait proche de Marie. Il actualise en elle son alliance d'amour avec l'homme. Dieu propose ; et Marie dit « oui » à Dieu-Père, « oui » à son Fil Christ Sauveur, « oui » à l'Esprit d'Amour : "Que tout se fasse pour moi selon ta Parole".
Or la vie, notre vie, toute notre vie se présente, en chacun de ses instants, comme l'annonce faite à Marie de la part de Dieu. Ce « oui » qui a été formulé au jour de notre baptême, au jour de notre "Profession de foi", ce « oui » qui a été prononcé au jour de notre mariage ou à celui de notre consécration religieuse, sacerdotale, ce « oui » réactualisé en chaque sacrement reçu, redisons-le aujourd'hui avec Marie. 

Il y a mille façons de dire « oui » :  
- Il y a le « oui » paisible du vieillard Siméon : "Tu peux laisser partir en paix ton Serviteur" ;
- le « oui » de Pierre dans le doute : "Nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais sur ta parole, je jetterai mon filet" ;  
- le « oui » de Pierre qui croit : "A qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la Vie éternelle"
- le « oui » de Pierre qui regrette sa faute : "Il sortit et pleura amèrement"
- le « oui » du Centurion qui se convertit : "Celui-là était vraiment le Fils de Dieu !" ;
-  le « oui » de Jean tout jeune qui "vit Jésus, le suivit et demeura avec lui".
Qui que nous soyons, Marie nous presse aujourd'hui de dire comme elle et en elle : "Je suis la Servante - le Serviteur - du Seigneur".

Mais elle nous avertit : ce « oui » engage toute la personne. L'Amour vrai ne peut rester inactif. Et il s'exprime par le service.
Après son « oui », Marie va visiter sa cousine Elisabeth pour se mettre à son service et lui apporter la présence de Jésus, chanter avec elle les "merveilles de Dieu" : "Mon âme exalte le Seigneur... Il fait en moi de grandes choses".
Comme Marie, ayant répondu à l'Alliance que Dieu propose, portons aux autres la "Bonne Nouvelle" que Dieu "vient parmi les hommes" : "Il est venu chez les siens", dit St Jean ! - Il vient toujours. Il veut venir par nous comme il est venu par Marie, là où nous sommes : en famille, en communauté, en notre paroisse, en notre milieu de travail, de loisir. - Chrétiens, nous devons être comme Marie, des "Christophores", des porteurs du Christ.

Portant le Christ en nous-mêmes à chaque instant, nous l'engendrerons alors dans le cœur de nos frères, nouvelle crèche vivante où Dieu veut toujours se faire homme.
Là encore Marie est notre modèle :  Elle a mis au monde Jésus
- par son corps dont la tendresse maternelle a éveillé les premiers sentiments de Jésus.
- par son cœur à travers lequel Jésus, comme tous les petits enfants, a découvert le monde des relations humaines ;
- par son âme ; car c'est de Marie et de Joseph que Jésus apprit les gestes et les mots humains de la prière et les expressions de la charité fraternelle.

Quelle extraordinaire mission que d'être mère et éducatrice. Le sommes-nous tous, spirituellement, par tout notre être - corps, cœur, âme - auprès de tous ceux qui nous sont confiés ?   - Que Marie nous aide à être véritablement père, mère humainement et spirituellement tout à la fois.

Et comme tout enfantement est "don de soi", Marie offre Jésus : "Ils allèrent à Jérusalem le présenter au Seigneur !". Déjà Marie sait que son enfant n'est pas pour elle, qu'il doit être "la Lumière des nations", qu'il "apporte le salut à tous les peuples". Marie offre déjà Jésus.

Et que faisons-nous aujourd'hui et tous les dimanches - voire tous les jours -, en venant participer à l'Eucharistie ?   - Regardons Marie et apprenons d'elle à offrir Jésus "en esprit et vérité" :
+ Celui que nous "présentons" au Père, c'est celui-là même que Marie venait présenter au Temple : Jésus, le seul Saint, le seul qui puisse offrir au Père "le sacrifice pur et saint".
+ Nous offrons le sacrifice de Jésus, pas seulement pour nous, mais pour le monde entier. Nous disons : Dieu, notre Père, "par le sacrifice qui nous réconcilie avec toi, étends au monde entier le salut et la paix" (P.E. n° 3).
+ Et en offrant Jésus, nous nous offrons avec lui au Père : "Que l'Esprit-Saint fasse de nous une éternelle offrande à la louange de ta gloire" (P.E. n° 3).
+ En communiant au Christ qui s'offre, nous faisons de toute notre vie, de toutes nos activités un "sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu", comme disait St Paul (Rom 12/1).

Et voyez quelle continuité voulue par Dieu entre la Présentation de Jésus au Temple, la prière universelle de Marie à Cana et sa participation au sacrifice de la croix, actions qui sont toutes reprises dans le mystère de l'Eucharistie que nous présente l'Eglise.

Marie offre ; et parce qu'elle offre, elle présente sa prière universelle : "Ils n'ont plus de vin", c'est-à-dire : "ils n'ont pas de vraie joie" ; "ils n'ont pas de vraie paix" ; "ils n'ont pas de vrai bonheur".  La prière de Marie est intercession. Intervenir en faveur de quelqu'un, c'est faire de son cœur un lieu de rencontre entre la misère de l'un et la miséricorde de l'autre.

Aussi n'est-il pas étonnant de retrouver Marie au pied de la Croix où il lui fut dit : "Femme, voici ton fils !". Tout l'amour maternel que l'Esprit Saint a mis en son cœur, ne pouvant plus l'exercer au service de Jésus, elle le met au service des disciples de Jésus, et elle l'exerce jusque dans la souffrance. Elle devient reflet de la tendresse maternelle de Dieu.

C'est tout cela que nous revivons par l'Eucharistie si indispensable pour un chrétien. Comme Marie et avec elle, sachons offrir, nous offrir nous aussi, intercéder pour nos frères et traduire en nos vies l'Amour même de Dieu pour les hommes.

Alors demeurant près de Marie à l'exemple des Apôtres - "Unanimes, ils étaient assidus à la prière avec Marie, la Mère de Jésus" -, offrant comme elle, intercédant comme elle, nous unissant comme elle à son Fils, révélation de la tendresse de Dieu notre Père, nous appelons sur le monde une "nouvelle Pentecôte" : l'Esprit Saint viendra "renouveler la face de la terre", en refaisant l'homme "à l'image et à la ressemblance de Dieu".
Et c'est ainsi que déjà "nous serons pour toujours avec le Seigneur, avec le Christ en gloire". C'est en Lui que Marie exerce désormais éternellement sa maternité divine à notre égard.

Et avec tendresse, elle nous dit : Petits enfants...  Dans le Christ, vous n'avez pas plusieurs mères. Car c'est moi qui, de la crèche au Golgotha et par ma prière incessante, vous ai engendrés dans le Christ Jésus. Comme Paul le disait aux Corinthiens, elle nous répète : "Je vous en prie, montrez-vous mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ"  (I Cor 4/16;11/1)

Joyeux NOEL !

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