Pâques 4 Lundi -
Hier, c’était la “Journée
de prière pour les vocations“ ! Et il est bon de souvent reprendre ce
mot et d'en rappeler sa signification profonde !
Car le mot
“vocation” qualifie la relation que chacun de nous - chacun -
doit entretenir avec Dieu.
Chaque vie est une
vocation,
disait naguère Paul VI. Le Concile Vatican II l’a rappelé : “L’aspect le plus sublime de la dignité
humaine se trouve dans cette vocation de l’homme à communier avec Dieu.
Car si l’homme existe, c’est que Dieu l’a créé par amour ; et l’homme ne
vit pleinement que s'il reconnaît librement cet amour et s'abandonne à son
Créateur”.
C'est sur ce dialogue d'amour
avec Dieu que se fond toute vocation, que se trouve le sens profond de
notre existence, non seulement un sens ultime au-delà de notre passage
sur terre, mais un sens à toutes nos actions.
L'idéal chrétien n'est pas d'abord
l'application d'un code de vie, de principes moraux..., si nécessaires
soient-ils ; l'Eglise n'a pas pour premier objectif l'organisation - avec
structures et fonctionnaires - d'une Communauté d'hommes qui veulent promouvoir
un "vivre ensemble" le plus harmonieux possible en vue d'une vie
parfaite "au ciel !
Non ! La vie chrétienne est une vocation
: l'appel de Dieu à répondre à son Amour. Elle est une relation d'amour
entre Dieu et l'homme, relation à laquelle doivent corresponde toutes nos
attitudes et envers Dieu et envers nos frères, les hommes, également aimés de
Dieu.
Ainsi à l'origine de chacune de nos
vocations, il y a cette conscience d’un “Dieu avec nous” et qui nous
aime. Nous ne sommes pas seuls à construire notre vie, à travailler,
entreprendre, communiquer : Dieu chemine avec nous ! Toute la Bible le
dit - c'est un leitmotiv - : “Marche
avec ton Dieu - Marche devant ton Dieu“ ! Les Actes des Apôtres nous
l’enseignent fortement ! Et le Christ, Dieu fait homme, l’a grandement
manifesté. L’Evangile le rappelle : Dieu est venu sur terre pour des
noces, et “quelles noces !, s'exclamait
St Augustin, les noces de Dieu avec
l'humanité", avec chacun d’entre nous ! Y pensons-nous ?
Cependant cette lecture chrétienne
de l'existence est moins comprise aujourd’hui en notre Occident où Dieu est
plus ou moins écarté de la vie quotidienne. Voilà pourquoi Jean-Paul II, Benoit
XVI et notre Pape François ne cessent d'appeler chacun à “ré-évangéliser la
vie”, sa vie.
Oui, l’Eglise a besoin d'hommes, de
femmes qui montrent la fécondité d'une existence trouvant sa source en Dieu, en la communion avec le Christ... Il est donc
nécessaire que chacun découvre sa vocation personnelle et y réponde avec
générosité.
Certes, le but d’une “journée de prière pour les Vocations“
est d'attirer l'attention sur la nécessité et l'urgence de ministres ordonnés
et de personnes consacrées ! On a besoin de ministres ordonnés qui sont,
dit encore le Concile Vatican II, “une
garantie permanente de la présence sacramentelle du Christ Rédempteur”. - On a besoin d'hommes et de femmes qui,
grâce à leur témoignage maintiennent “vive
chez les baptisés la conscience de l’amour de Dieu pour tout homme, de cet
amour qui donne sens et beauté à la réponse exclusive que certains et certaines
lui rendent par toute leur vie consacrée".
Aussi, prions pour les jeunes :
qu’ils puissent rencontrer le Christ “voie,
vérité, vie”.
Prions pour les prêtres… Qu’ils
n’aient jamais ce découragement qui fut, un temps, celui d’Abraham : “O Dieu, vois, je m’en vais sans
enfant !”. Il y a des fils selon la chair, et des fils selon
l’Esprit.
Prions pour les religieux,
religieuses et toutes personnes consacrées, appelés à témoigner que notre
seule espérance est dans le Christ. Qu’ils proclament que leur existence a
trouvé un sens profond et joyeux…, celui de répondre à l'amour de Dieu
qui implique comme naturellement l'amour de nos frères.
Prions pour les parents et tous les
éducateurs. Qu’ils puissent faire résonner dans le cœur des plus jeunes,
parfois saisi par la peur de l’avenir, la joie libératrice que donne l’amour de
Dieu.
La mission est un défi en notre
temps, dit-on. C’est vrai ! Et nous éprouvons parfois lassitudes, voire
échecs ; nous nous heurtons à l'indifférence...
On pense que le manque de prêtres va
de plus en plus se faire sentir chez nous. Et c'est vrai ! Mais il faut surtout
se dire avec force et foi : l’Eglise du Christ sera demain comme elle a
été hier ; elle sera toujours là comme signe (sacrement) de l’Alliance
éternelle entre Dieu et l’homme. Avec des prêtres, religieux, religieuses,
en moins grand nombre peut-être, mais avec plus de baptisés qui veulent être
l’instrument de la “vengeance” d’amour de notre Dieu, selon l’expression du
prophète Isaïe !
Aussi, puissions-nous tous nous
sentir appelés, même les faibles… et peut-être d’abord ceux-là. Je pense à ceux
qui sont marqués par le grand âge ou la maladie. L’Eglise leur confie le
ministère de la prière, … avec Marie … Tous, ils font partie d’un monastère
invisible, la plupart du temps ; mais leur mission est si importante.
Et que tout baptisé se sente
responsable pour transmettre cet amour de Dieu. Et si chacun se sent
responsable et que, d’une manière ou une autre, il éprouve le besoin de dire
lui aussi : “Je suis le serviteur,
la servante du Seigneur”, alors Dieu suscitera des prêtres, religieux et
religieuses.
Car à notre prière, Dieu ne cesse de
répondre : “Qui enverrai-je ?”.
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