BONNE FÊTE À
TOUTES LES ‘MAMAN” !
La tradition de rendre hommage aux mères de famille est ancienne,
puisque l'on en trouve explicitement des manifestations dans la civilisation
gréco-romaine, où elle se confond avec un culte religieux.
L'Église naissante a supprimé ces traditions païennes à cause de
sa référence à un culte païen ; et on ne retrouve pas trace de célébration de
la maternité avant le XIème siècle, où une fête en l'honneur des
mères, célébrée le jour de l'Annonciation, est attestée en 1042 dans
l'Angleterre catholique.
La généralisation de cette fête en Occident ne survient
toutefois qu'avec son apparition aux États-Unis : en 1907, une
américaine, Anna Jarvis, souhaitant honorer la mémoire de sa mère, obtient
l'autorisation d'organiser dans sa ville, à Grafton, un service religieux en l'honneur des
mamans, le deuxième dimanche du mois de mai, fête qui s'étend bientôt à toute
la Virginie, avant d'être promue fête nationale par le président Wilson en
1914. La nouvelle fête se fait connaître en Europe lors du débarquement
américain pendant la deuxième guerre mondiale : sur le front, les poilus
découvrent avec stupeur que les Américains arborent le 17 mai un œillet blanc
sur leur uniforme en l'honneur du “mother's day”, tandis qu'à l'arrière, les
Français remarquent un inhabituel envoi massif de colis pour cette date.
PARALLELEMENT, EN FRANCE, la Grande guerre, après avoir saigné le
pays, avait déjà donné une première impulsion à une future instauration d'une
fête légale des mères. De ce point de vue, l'influence américaine n’a joué
qu'un rôle secondaire. Les faits manifestent en effet très clairement que cette
fête est indissociablement liée à la volonté politique de dirigeants français
de promouvoir la natalité, volonté ancienne ! Une volonté déjà ancienne
puisqu'en 1806, Napoléon pensait déjà à l'instauration d'une fête, en l'honneur
des mères, au printemps, “quand renaît la
nature entière”, mais il n'eut pas le temps de l'instaurer.
A la fin du XIXè siècle, les premières célébrations sont établies
sur l'initiative d'associations et de mouvements luttant contre la dépopulation
: ainsi en va-t-il des fêtes locales promues par l'"Alliance Nationale
contre la dépopulation", créée en 1897. Après la première guerre, les
démarches pour l'instauration officielle d'une fête sont menées à l'instigation
de personnalités soucieuses de l'avenir démographique. Ainsi, c'est Jacques
Bertillon, président de l'"Association Nationale contre la dépopulation"
qui, en 1919, propose au ministère de l'Intérieur l'organisation d'une fête des
familles nombreuses, laquelle sera autorisée seulement l'année suivante
; la décision d'institutionnaliser cette fête en 1926 relève d'un vœu émis par
le Conseil supérieur de la natalité.
Dans ces conditions, la nature de la fête des mères apparaît
très explicitement à son origine comme une mise en valeur des familles
nombreuses : la première fête nationale organisée en 1920 est explicitement
autorisée par le ministère de l'Intérieur comme une “Journée nationale des ‘mères méritantes’”.
Certes, les racines de cette fête ne sont pas sans mettre en avant
un cruel paradoxe : le promoteur de la célébration de la maternité n'est autre
qu'un système politique qui, par ailleurs, avait envoyé les enfants de la
Nation se faire tuer sur les champs de bataille par centaines de milliers. Au
moins, la célébration de la fête traduit-elle alors de la part de la société civile
une conception de la maternité et de la famille reconnue dans sa valeur de
cellule fondamentale de la société.
La fête telle qu'on la connaît et telle qu'on la célèbre
aujourd'hui a considérablement évolué. Ainsi que le montre la multiplication
des autres fêtes familiales, celle-ci ressort maintenant d'une opération commerciale
:
- la fête des pères instaurée légalement en France en 1952,
ne doit-elle pas son origine américaine à une marque de briquets,
- tandis que la fête des grand-mères est une invention des
“café grand-mère”,
- et que, ne voulant pas
être en reste, la marque ‘Moulinex’ a tenté de lancer sans succès en septembre
2000 une “fête des belles-mères” ?
Plus profondément, la nature de la fête des mères apparaît aujourd’hui
non plus tant comme une célébration des familles que comme une consécration du
lien personnel de l'enfant à sa mère, indépendamment du cadre de la cellule
familiale.
L'amour
d'une mère Amour que nul n'oublie
Pain
merveilleux qu'un Dieu Partage et multiplie !
Table
toujours servie au Paternel foyer !
Chacun en a
sa part et tous l'ont tout entier ! Victor
Hugo
“Jésus était
Fils de Dieu ; il était aussi fils d’une bonne famille ! A la bonheur !” (Mgr Quelen, archevêque
de Paris)
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