dimanche 25 mai 2014

"Bonne fête !", Maman !

BONNE FÊTE À TOUTES LES ‘MAMAN” !

La tradition de rendre hommage aux mères de famille est ancienne, puisque l'on en trouve explicitement des manifestations dans la civilisation gréco-romaine, où elle se confond avec un culte religieux.
L'Église naissante a supprimé ces traditions païennes à cause de sa référence à un culte païen ; et on ne retrouve pas trace de célébration de la maternité avant le XIème siècle, où une fête en l'honneur des mères, célébrée le jour de l'Annonciation, est attestée en 1042 dans l'Angleterre catholique.

La généralisation de cette fête en Occident ne survient toutefois qu'avec son apparition aux États-Unis : en 1907, une américaine, Anna Jarvis, souhaitant honorer la mémoire de sa mère, obtient l'autorisation d'organiser dans sa ville, à  Grafton, un service religieux en l'honneur des mamans, le deuxième dimanche du mois de mai, fête qui s'étend bientôt à toute la Virginie, avant d'être promue fête nationale par le président Wilson en 1914. La nouvelle fête se fait connaître en Europe lors du débarquement américain pendant la deuxième guerre mondiale : sur le front, les poilus découvrent avec stupeur que les Américains arborent le 17 mai un œillet blanc sur leur uniforme en l'honneur du “mother's day”, tandis qu'à l'arrière, les Français remarquent un inhabituel envoi massif de colis pour cette date.

PARALLELEMENT, EN FRANCE, la Grande guerre, après avoir saigné le pays, avait déjà donné une première impulsion à une future instauration d'une fête légale des mères. De ce point de vue, l'influence américaine n’a joué qu'un rôle secondaire. Les faits manifestent en effet très clairement que cette fête est indissociablement liée à la volonté politique de dirigeants français de promouvoir la natalité, volonté ancienne ! Une volonté déjà ancienne puisqu'en 1806, Napoléon pensait déjà à l'instauration d'une fête, en l'honneur des mères, au printemps, “quand renaît la nature entière”, mais il n'eut pas le temps de l'instaurer.  

A la fin du XIXè siècle, les premières célébrations sont établies sur l'initiative d'associations et de mouvements luttant contre la dépopulation : ainsi en va-t-il des fêtes locales promues par l'"Alliance Nationale contre la dépopulation", créée en 1897. Après la première guerre, les démarches pour l'instauration officielle d'une fête sont menées à l'instigation de personnalités soucieuses de l'avenir démographique. Ainsi, c'est Jacques Bertillon, président de l'"Association Nationale contre la dépopulation" qui, en 1919, propose au ministère de l'Intérieur l'organisation d'une fête des familles nombreuses, laquelle sera autorisée seulement l'année suivante ; la décision d'institutionnaliser cette fête en 1926 relève d'un vœu émis par le Conseil supérieur de la natalité.

Dans ces conditions, la nature de la fête des mères apparaît très explicitement à son origine comme une mise en valeur des familles nombreuses : la première fête nationale organisée en 1920 est explicitement autorisée par le ministère de l'Intérieur comme une “Journée nationale des ‘mères méritantes’”.  

Certes, les racines de cette fête ne sont pas sans mettre en avant un cruel paradoxe : le promoteur de la célébration de la maternité n'est autre qu'un système politique qui, par ailleurs, avait envoyé les enfants de la Nation se faire tuer sur les champs de bataille par centaines de milliers. Au moins, la célébration de la fête traduit-elle alors de la part de la société civile une conception de la maternité et de la famille reconnue dans sa valeur de cellule fondamentale de la société.

La fête telle qu'on la connaît et telle qu'on la célèbre aujourd'hui a considérablement évolué. Ainsi que le montre la multiplication des autres fêtes familiales, celle-ci ressort maintenant d'une opération commerciale :
- la fête des pères instaurée légalement en France en 1952, ne doit-elle pas son origine américaine à une marque de briquets,
- tandis que la fête des grand-mères est une invention des “café grand-mère”,
 - et que, ne voulant pas être en reste, la marque ‘Moulinex’ a tenté de lancer sans succès en septembre 2000 une “fête des belles-mères” ?

Plus profondément, la nature de la fête des mères apparaît aujourd’hui non plus tant comme une célébration des familles que comme une consécration du lien personnel de l'enfant à sa mère, indépendamment du cadre de la cellule familiale.

L'amour d'une mère Amour que nul n'oublie
Pain merveilleux qu'un Dieu Partage et multiplie !
Table toujours servie au Paternel foyer !
Chacun en a sa part et tous l'ont tout entier !     Victor Hugo

“Jésus  était Fils de Dieu ; il était aussi fils d’une bonne famille !  A la bonheur !” (Mgr Quelen, archevêque de Paris)

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