13 Décembre -
Syracuse fut, dans l'antiquité, la plus
grande ville de Sicile !
Ses fameuses
"latomies" - carrières
creusées dans le roc - servirent de prison aux Athéniens vaincus qui, au 5ème
siècle (av. J-C) avaient organisé une expédition
contre la ville, avec grand enthousiasme mais sans préparation suffisante (circonstance qui se retrouve dans
l'histoire !).
L'historien grec Thucydide nous dit qu'ils furent sept mille ; et la plupart y
moururent dans des conditions épouvantables.
Sous
l'empire romain, ce fut
dans ces "prisons naturelles" que furent envoyés de nombreux condamnés
et beaucoup de chrétiens qui, eux aussi, y moururent affreusement. Dès lors, le
terme de "latomies" est devenu synonyme de lieu de tortures et de
souffrances.
Finalement,
dans les premiers siècles de chrétienté, furent établies en ces lieux d'enfer des
catacombes. La catacombe "Sainte Lucie" fut une des premières à
être redécouverte au 19ème siècle. Sa partie la plus ancienne est
celle qui avoisine le tombeau de la martyre. Sur cette partie ancienne était
bâtie l'église de Ste Agathe dont le martyre, à Catane, au 3ème
siècle, offre de grandes similitudes avec celui de Ste Lucie.
En 1894,
dans une catacombe voisine, fut découverte une inscription datant du 4ème-5ème
siècle d'un habitant de Syracuse. L'auteur est sans doute un veuf fidèle qui
fit graver : "Euskia l'irréprochable
a vécu bonne et pure pendant quinze ans environ ; elle mourut en la fête de Ste
Lucie, qu'on ne peut louer comme il convient !". Cette inscription
témoigne donc d'un culte rendu à Ste Lucie dès les premiers siècles chrétiens.
Syracuse,
malheureusement, ne peut apporter d'autres précisions sur sa grande Sainte
! On ne peut rien préciser de son martyre, ni son époque, ni les circonstances,
malgré le récit (court) de sa "passion" auquel on ne peut historiquement
se fier. Ses réelles qualités de composition ne l'empêchent pas d'être un pur "roman"
édifiant. Un roman qui est, comme il se doit, un éloge des vertus chrétiennes,
et principalement celles de la pauvreté et de la virginité - mises
en grande valeur par Ste Lucie - au point que St Thomas d'Aquin y fait allusion
à propos de ces deux vertus.
Je ne peux
que vous encourager à lire ce court récit de la "passion de Ste
Lucie", si vous en avez l'occasion ! On y trouve certaines remarques très
pertinentes que St Thomas reprend, comme celle-ci : "Le corps n'est souillée que si l'âme y consent !". Ce
que l'on peut reprendre à l'occasion de bien des fautes qui, visiblement et
matériellement, sont le signe d'un éloignement de Dieu ! Mais "le corps n'est souillée que si l'âme y
consent !"
C'est tout
ce que l'on peut dire, en résumé,
de notre sainte d'aujourd'hui.
Il n'empêche
qu'il nous faut la prier souvent afin qu'elle nous aide à nous détacher des
biens de ce monde, même s'il faut en user, en vue du Bien suprême : Dieu
lui-même vers qui nous allons...
Qu'elle nous
aide également à supporter les souffrances et ennuis divers qui nous arrivent
en union aux souffrances rédemptrices du Christ. C'est ainsi que nous pourrons
toujours rester dans la paix et la joie ! Ce qui peut être l'occasion d'un
grand témoignage - martyre - de notre foi et de notre amour envers le Seigneur.
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