lundi 1 octobre 2012

Ste Thérèse de Lisieux


1er Octobre 12 – Ste Thérèse de Lisieux

La vie de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus est trop connue en France, me semble-t-il, pour que je m’y attarde. Je soulignerai seulement, en ce jour de sa fête, quelques aspects qu’il est toujours bon de relever.

“Le Bon Dieu, disait-elle au soir de sa vie, m’a donné un père et une mère plus dignes du ciel que de la terre !“. Quel bonheur que de bons parents, tant il est vrai que “pères et mères sont les architectes de l’éducation“ (Plaute).

Pour Thérèse, M. et Mme Martin, ses parents, furent, en outre, une grâce providentielle : tous deux, ayant voulu embrasser la vie religieuse, furent tous deux éconduits de leur projet !

Aussi, voulurent-ils leur union très chrétienne en désirant de nombreux enfants pour le service de Dieu. Ils furent exaucés, puisque Mme Martin mit au monde neuf filles. Les trois premières furent religieuses (deux Carmélites et une Visitandine). Les trois suivantes naissaient à la vie du ciel peu après leur venue à la vie d’ici-bas. La septième imita ses trois aînées, la seule qui mourut très âgée au Carmel de Lisieux, tandis que la huitième imitait les trois suivantes en décédant l’année même de sa naissance. Et la neuvième est notre Sainte d’aujourd’hui. Il n’y eut pas d’autres naissances, sa mère ayant à peine dépassé la quarantaine fut atteinte d’un cancer et mourut après avoir supporté avec un grand courage de dures souffrances. Thérèse n’avait alors que quatre ans ! Il va sans dire que toute l’affection de M. Martin, son père, se reporta sur la petite Thérèse qu’il désignait familièrement tantôt comme “sa petite Reine“, tantôt comme “l’orpheline de la Bérézina“ !

Malgré cette tendresse paternelle, Thérèse eut la grâce cependant, dès treize ans, de vaincre une sensibilité compréhensible mais excessive. Dès lors, elle apprit à tout supporter avec un air heureux. La “petite Reine“ acquit de plus en plus une force d’âme pour mieux imiter Marie, “Reine des martyrs“.

Comme on le sait, elle obtint la permission exceptionnelle (même à cette époque) de rentrer au Carmel de Lisieux à quinze ans ! Elle y entra le 10 Janvier 1989 ; elle signa dès lors assez souvent : “Sr Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la sainte face“. Ce dernier titre se référait aux épreuves de santé qui humiliaient alors son père, M. Martin. Elle fit profession le 8 Septembre 1890, après un examen canonique où elle déclara venir “pour sauver les âmes et surtout pour prier pour les prêtres“. Elle ne fut pas l’enfant gâtée de la Communauté, loin s’en faut. Et comme certaines de son entourage n’étaient pas toujours édifiantes (cela arrive même dans une Communauté religieuse), dès le début, elle trouva ce qu’elle cherchait : la croix, une croix commune mais pesante !

Pour la fête de la Sainte Trinité, le 9 Juin 1995, Thérèse s’offrit à être consumée entièrement par l’amour miséricordieux du Bon Dieu. Le 14, comme elle commençait un chemin de croix, elle ressentit une blessure d’amour comparable à la blessure de la Ste Thérèse d’Avila. Pour Pâques 1996, elle tombait dans la nuit noire : une tentation contre la foi qui devait durer jusqu’à sa mort, ajoutant une peine d’esprit à la maladie douloureuse qui s’était annoncée deux jours avant par un crachement de sang.
Elle avait trop souffert physiquement pendant trop longtemps. Le froid des hivers rudes de l’époque l’avait épuisée ;  ainsi restait-elle, pour une autre raison, “l’orpheline de la Bérézina“, comme l’avait surnommée M. Martin. Le 8 Juillet 1897, on la mena à l’infirmerie ; le 30, elle recevait l’“extrême-onction“, comme on disait alors ; et le 19 Août, l’Eucharistie pour la dernière fois. Le 30 septembre, vers 19 h., ses dernières paroles furent pour son crucifix : “Oh ! Je l’aime ! Mon Dieu ! Je vous aime !“. Elle s’affaissa, puis soudainement se redressa, le regard irradié, fixé vers le haut. Puis ses yeux se fermèrent.

Dieu inspirait certainement directement l’âme de Thérèse, car ses lectures ne furent pas très nombreuses : l’’Imitation”, Ste Thérèse et Jean de la Croix, bien sûr, un ouvrage également peu connu mais qu’elle cite souvent : “Fin du monde présent et mystères du monde futur“ d’un certain Abbé Arminjon. Mais il y avait surtout la Bible, même s’il est probable qu’elle ne jouissait pas d’un exemplaire intégral (ce n’était pas très courant et admis à l’époque !). Mais elle lisait et relisait, méditait surtout le Nouveau Testament. Elle-même avait fait cette réflexion : Si elle avait été un homme, elle aurait désiré être prêtre et aurait appris l’Hébreu et le Grec, les deux langues qui ont véhiculé la Révélation de Dieu par Jésus Christ !

Munie ainsi de l’essentiel, elle pouvait  conseiller ce qu’on a appelé “La voie de l’enfance spirituelle“ : c’est le chemin de la confiance et du total abandon en Dieu ! “La sainteté, disait-elle, n’est pas dans telle ou telle pratique, elle consiste en une disposition du cœur qui nous rend humbles et petits entre les mains de Dieu, conscients de notre faiblesse, et confiants jusqu’à l’audace en sa bonté de Père… Etre petit, c’est ne point s’attribuer à soi-même les vertus qu’on pratique, se croyant capable de quelque chose, mais reconnaître que le Bon Dieu pose ce trésor de la vertu dans la main de son enfant…“.

Et c’est ainsi, qu’après avoir lu St Paul, elle découvrit l’essentiel de sa vocation qui la mit “en un total repos“ : “O Jésus, mon Amour, écrivait-elle, ma vocation, enfin je l’ai trouvée ! Ma vocation, c’est l’amour ! Oui, j’ai trouvé ma place au sein de l’Eglise ; et cette place, ô mon Dieu, c’est vous qui me l’avez donnée : dans le cœur de l’Eglise, je serai l’amour ! Ainsi je serai tout ! Ainsi mon rêve sera réalisé…“. Elle voulait “aimer et revenir sur terre pour faire aimer l’Amour !“, faire “tomber une pluie de roses“ d’amour “sur les justes et les pécheurs !“.

Aussi, cette grande missionnaire par le cœur, par l’âme, par toute sa vie, le pape Pie XI, le grand pape des missions, la proclama “Bienheureuse“ dès 1923, et “Sainte“ en 1925. Et en 1927, elle était promue “patronne principale, à l’égal de St François-Xavier, de toutes les missions dans le monde“. C’était vraiment brûler les étapes, si je puis dire ! Enfin, en 1944, Pie XII la nommait patronne secondaire de la France !

Pour terminer, retenons cette exclamation de Thérèse, moins connue : “On obtient de Dieu autant qu’en en espère !“.


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