dimanche 21 octobre 2012

Au service de l'évangélisation.


28ème Dim. T.O. 12/B

 “Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir”. Toute la vie de Jésus pourrait se résumer en cette petite phrase.

Jésus est venu pour servir !
Ce mot “SERVIR” rappelle les prophéties d'Isaïe  (1ère lect.) connues sous le titre de “CHANTS DU SERVITEUR”, et qui annonçaient avec un réalisme stupéfiant les souffrances et le sacrifice du Messie : “Ce sont nos souffrances qu'il portait et nos douleurs dont il était chargé… Il a été transpercé à cause de nos crimes… (lsaïe 53).

La veille de sa mort, avant le repas de la Pâque, Jésus s'était agenouillé devant ses apôtres, comme un serviteur, et leur avait lavé les pieds, disant : “Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison. Si donc je vous ai levé les pieds, moi, Seigneur et Maître, vous aussi, vous devez faire de même. Je vous ai donné un exemple…”.

Durant toute sa vie, Jésus s'est mis
au service de son Père,
au service de sa mission,
au service du salut des hommes. “Il a donné sa vie pour la multitude !“
Et St Paul a bien résumé tout cela : “Lui qui était de condition divine…, il s'est dépouillé, prenant la condition de SERVITEUR… Il s'est abaissé... C'est pourquoi, Dieu l'a souverainement élevé... ”.

Dieu lui-même est humble et discret, comme un serviteur !
“Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir”. Or, Jésus qui déclare cela est le Fils du Père, l'Image parfaite du vrai Dieu, “le resplendissement de sa gloire et l'expression de son être”. (Héb. 1, 3).

Si, par son attitude, par tout son être, Jésus nous révèle le vrai Dieu, cela ne doit-il pas corriger certaines idées trop humaines que nous nous faisons souvent sur Dieu, sur sa puissance, sa gloire, en prenant ces termes en un sens trop humain ? N'y aurait-il pas en Dieu quelque chose qui ressemblerait à la discrétion, à l'humilité du serviteur dont a fait preuve Jésus, Fils de Dieu?

Car ce qui est premier en Dieu, dans la pensée de Jésus, ce n'est pas sa toute-puissance comme on l'entend habituellement, c'est bien plutôt la puissance de son amour, sa tendresse pour ses créatures, sa discrétion et son respect pour chacun de nous. Jésus ne s'est jamais imposé comme un maître ; de même, ne nous étonnons pas que Dieu ne s'impose pas à nous, qu'il ne nous éblouisse pas de l'éclat de sa gloire, du moins habituellement.
Admirons au contraire sa délicatesse, sa discrétion, à quel point il respecte nos libertés, à quel point il veut nous laisser pleinement libres de nous attacher à lui ou de le refuser. Il nous appelle à l'aimer librement, tout en nous aidant si nous le désirons, tout en se mettant au service de notre liberté. N'est-ce pas cela qu'on appelle la Grâce ? - Dieu qui se fait notre serviteur pour nous aider, nous éclairer, nous guider, dès que nous faisons appel à lui.

Et cela même, il le fait toujours avec discrétion, sans prendre notre place, sans briser nos décisions personnelles ; il nous fait signe, et ses signes, habituellement, n'ont rien de fulgurant, pas plus que l'étoile des Mages, pas plus que le Nouveau-né dans l'étable de Bethléem, pas plus que ce bruit d'une brise légère qu'entendit un jour le prophète Elle sur la montagne de Dieu, à l’Horeb.

Et Jésus nous laisse même entendre qu'à la fin des temps, “Dieu lui-même prendra la tenue de travail, fera mettre à table ses propres serviteurs, et passera pour les servir”. (Lc 12, 37).

L'Église n'est pas faite pour dominer, mais pour servir.
“Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir”. Si ce fut là la ligne de conduite de Jésus, ce doit être aussi la ligne de conduite de l'ÉGLISE.

Le monde n'est pas au service de l'Eglise, mais c'est l'Église qui doit être au service des hommes, comme l’a rappelé le pape Benoît XVI aux membres du Synode romain. L’Eglise doit être servante, comme le Christ lui-même a été serviteur. Elle n'est pas faite pour dominer, mais pour servir. “Ceux qu'on regarde comme chefs des nations, disait Jésus, commandent en maîtres... Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand, qu'il se mette à servir…”.

Mais quel service l'Église doit-elle rendre aux hommes ?    
Tout simplement, leur révéler Jésus-Christ ! C'est là le plus grand service que l'Église puisse rendre aux hommes, car en lui est le secret de la vraie vie, de l’Amour, du véritable Amour, celui qui part du cœur de Dieu révélé en son Fils, Jésus Christ. “L’évangélisation, a dit encore le pape Benoît XVI lors de l’inauguration de l’“Année de la foi“, l’évangélisation c’est le feu de l’Amour (divin) qui se propage !

En cette “Année de la foi“, proclamons par toute notre vie que la foi en Jésus peut apporter une grande lumière au monde qui cherche son chemin souvent dans le brouillard.
Ce chemin vers la vraie vie, Jésus l'a suivi le premier : et nous savons qu'il passe par la croix, c’est-à-dire par la lutte contre la course à l'argent, l'orgueil, le mensonge, la violence, la haine. Comme l’ont plusieurs fois souligné les Pères du Synode, à Rome, après le pape lui-même, ce chemin est un appel à la sainteté adressé à tout évêque comme à tout simple chrétien, a-t-on encore ajouté avec l’humour de l’humilité !

L'Église doit donc avoir une mentalité de servante ; elle est l'épouse de Jésus-Christ qui a pris la condition de serviteur. Elle est doit imiter sans cesse la Vierge Marie, la servante du Seigneur, la servante de ses frères. Benoît XVI sollicite chaque chrétien, en cette année de la foi, à prier Notre-Dame, avec le chapelet (le Rosaire) à la main.  Ainsi, dit-il, “soyons à l’école de Marie, modèle de foi, étoile de l’évangélisation !“. Sachons puiser notre force, à l’exemple de Marie au pied de la croix s’il le faut, dans la foi au Christ, vainqueur de la mort et du péché, au Christ qui a dit : “Je ne cherche pas ma propre gloire !”. Il ne voulait, au prix de sa vie humaine, que révéler l’Amour du Père pour tout homme !

Etre d’humbles serviteurs !
Face aux grandes questions actuelles de notre monde, avouons simplement que la foi ne nous donne pas des réponses toutes faites, pas plus sur le meilleur régime politique que sur la manière idéale de résoudre une crise économique.
Cependant avec les hommes, nous cherchons, mais toujours dans la confiance, l'espérance et l’amour, clef de toute évangélisation… Il nous faut être avec nos frères…, comme Jésus l’était, a encore rappelé Benoît XVI, auprès des deux disciples sur leur route d’Emmaüs. Etre avec tout homme dans la “joie de l’Amour“, a dit le Cal Barbarin…

Et si nous pensons que nous n’avons pas toujours, selon les circonstances de nos vies, les moyens apparents d’être serviteurs de l’évangélisation, il reste toujours le témoignage de la prière. “Le premier moyen de l’évangélisation, a dit le pape, c’est la prière !“.  Car les apôtres n’ont pas bâti l’Eglise en “élaborant une constitution“, mais en se rassemblant pour prier dans l’attente de la Pentecôte ! Et l’Archevêque de Cracovie, l’ancien secrétaire du pape Jean-Paul II, de proclamer dernièrement à Rome : “L’évangélisation part du dialogue de l’homme avec le cœur miséricordieux de Dieu. L’évangélisation, c’est d’abord un cœur à cœur !“. Et le primat anglican Roman Williams, présent lui aussi à Rome, d’ajouter : “La contemplation est la clé de l’annonce de l’évangile !“.- “Etre devant Dieu pour tous !“, disait Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix, Edith Stein ! C’était la grande intuition de Thérèse de Lisieux, patronne des missions.

Ne prétendons pas être le levain dans la pâte, ni la graine dans la terre. C'est Dieu lui-même qui est levain et semence. Nous, nous sommes serviteurs du Royaume, pétrisseurs et semeurs. “Sel et lumière, tel est le rôle que nous propose Jésus. Donner du goût au présent, et éclairer l'avenir”, de tout notre cœur, mais sans prétention, à la manière d'un “bon et fidèle serviteur !“.

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