mardi 9 octobre 2012

l'Evangile de Dieu - et non des hommes - !


27 T.O. Mardi 12/B       -        (Gal 1.13.24)

La Lettre aux Galates ! La Galatie tient son nom des tribus celtes ou gauloises qui se sont installées, par diverses circonstances, vers le début du 3ème siècle avant Jésus Christ, au nord de la Turquie actuelle. Certes, les Galates n’étaient pas tous des “Bretons“, si je peux me permettre ; mais, devenus pourtant chrétiens depuis l’évangélisation de St Paul (1), ils avaient la tête un peu orgueilleusement “dure“ au point de se fourvoyer facilement dans des doctrines peu chrétiennes. Le phénomène n’est donc pas nouveau. Par suffisance, on se bâtit soi-même une religion ; on se met à la place du Dieu qui se révèle… Toujours l’“inversion sacrilège“, plus ou moins consciente !

Aussi, St Paul, le fondateur de leurs Eglises, se permet d’être assez rude avec eux. Son style est précis, direct et même sec. Il commence sa lettre ainsi : “Aux Eglises de Galatie, à vous grâce et paix !“. C’est un peu court et simplement poli. Ordinairement, les correspondants de l’apôtre reçoivent de lui quelques qualifications flatteuses (Ex. I Thess.). Ici, aucune parole aimable. Le ton est plutôt froid !

Hier, vous en avez déjà entendu la raison : “Je m'étonne que si vite vous abandonniez Celui qui vous a appelés par la grâce du Christ, pour passer à un autre évangile !“.  – “Un autre évangile !“. Rien que cela ! Et il précise : “l'Évangile que je vous ai annoncé n'est pas selon l’homme, à mesure humaine ; Cet évangile ne rentre pas dans la sphère des possibilités ou usages humains, avec des modalités à discuter éventuellement ! Reproche - toujours actuel -  qui reviendra plusieurs fois sous la plume de l’apôtre !

Et puisque c’est lui, Paul, qui a évangélisé les Galates, il pose d’abord un argument “ad hominem“, si je puis dire, à propos de son comportement d’autrefois dans le Judaïsme. Il était si zélé pour la tradition de ses pères qu’il persécutait l’Eglise. Autrement dit, rien de disposait Paul dans sa formation intellectuelle, spirituelle à adopter une doctrine destinée à remplacer la “tradition de ses pères“, tradition qui culminait dans l’observance de la Torah, de la Loi. Un véritable argument pour les Galates ! On voit déjà ce sur quoi va porter l’objet de la lettre et l’erreur orgueilleuse des Galates !

Les dispositions de Paul ont été changées sans la participation d’aucun homme, sans influence humaine quelle qu’elles soient, sans même une influence des premiers apôtres. D’ailleurs - et c'est encore courant - toute vocation commanditée par un tiers est vouée à l’échec ! Cela aussi est à retenir !  Tout vient de la grâce de Dieu en lui, souligne-t-il. Sans doute, l’apôtre avait-il à la pensée l’exemple de Jérémie : “Le Seigneur étendit la main et me toucha la bouche ; et il me dit : «  Voici que j'ai placé mes paroles en ta bouche. Vois ! Aujourd'hui même, je t'établis sur les nations et sur les royaumes, pour arracher et renverser, pour exterminer et démolir, pour bâtir et planter ! »“. Oui, dira-t-il souvent, Dieu a jugé bon de “révéler en moi son Fils !“. Ce fut une révélation par une communication intime qui a fait connaître à Paul le Fils de Dieu, trésor de son intelligence et de son cœur : “désormais je considère tout comme désavantageux à cause de la supériorité de la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur. À cause de lui j'ai accepté de tout perdre, je considère tout comme déchets, afin de gagner le Christ !“ (Phil 3.8).

Voilà l’important pour Paul : cette union du Christ en lui, du Christ qui s’est manifesté à Lui !
Cela ne l’empêchera pas - au contraire - de vérifier que cette foi au Christ toujours vivant est conforme à l’enseignement des apôtres, à l’évangélisation de l’Eglise naissante ! Ce n’est qu’après trois ans qu’il monta à Jérusalem, note-t-il, et pour quinze jours seulement ! Certes, le passage des Actes à propos de cette première visite de Paul à Jérusalem n’est pas très engageant ; certains se méfiaient encore de lui ! Barnabé cependant, est-il dit, “l’introduisit auprès des apôtres“ ! (Actes 9.27). L’expression est un peu vague ! Certains de conclure rapidement qu’il y avait comme un malaise entre Paul et Pierre… C’est un peu vite dit !
En effet, il faut noter que pour désigner le chef des apôtres, Paul emploie le nom araméen de “Képhas“, ce nom que Jésus lui avait donné en déclarant qu’il était le “roc“ sur lequel devait être bâtie son Eglise (Mth 16.18). N’est-ce pas là souligner - et de façon suffisante - l’autorité de Pierre ? Et puis, “quinze jours“ suffisent, me semble-t-il, pour aborder les questions importantes et envisager une bonne et harmonieuse évangélisation. (C’est à peu près le temps que les évêques vont être réunis en synode auprès du pape Benoît XVI !)

Cette hypothèse dernière à propos de la visite de Paul à Jérusalem et de son union avec Pierre me plaît.
- D’abord, face aux chrétiens judaïsants que sont les Galates, Paul rappellera toujours ses relations avec l’Eglise qui est à Jérusalem, centre de la chrétienté à ce moment-là ; il mobilisera même les chrétiens d’origine païenne à venir en aide à cette Eglise en difficulté. (Cf. 1 Co 16.3).
- Et puis, Paul ne peut envisager d'agir seul - même si son action apostolique sera obligatoirement personnelle, parfois - (Internet n'existait pas à cette époque !). Il est et restera toujours en communion avec toutes les Eglises, avec l’Eglise Universelle que préside Pierre, même s’il y a eu, momentanément, désaccord ou tension. N’est-ce pas là une grande leçon pour nous aujourd’hui ?

 (1) lors de son deuxième voyage apostolique (Cf. Act. 16.6) et de sa visite lors de son troisième (Cf. Act 18.23).

Aucun commentaire: