jeudi 28 janvier 2010

St Thomas d’Aquin. – 28 Janvier

St Thomas d’Aquin est certainement l’une des plus grandes figures - sinon la plus grande - de la pensée théologique occidentale. Il a été proclamé “docteur de l’Eglise“ en 1567, “Docteur commun“ en 1880, sa doctrine ayant été reconnue comme “doctrine officielle de l’Eglise“ par le pape Léon XIII, en 1879, dans son encyclique “Aeterni Patris“. Il est devenu le “Saint Patron“ des universités, écoles et académies catholiques.

Il est né vers 1225 à Aquin, près de Naples, en Italie du Sud ; et il est mort le 7 mars 1274 à l’Abbaye de Fossanova dans le Latium (S-E de Rome).

Enfant, il est oblat de l’Abbaye bénédictine du Mont-Cassin où il apprend à lire et à écrire, recevant une formation religieuse élémentaire. La légende dit qu’il parcourait les couloirs du monastère ayant souvent à la bouche cette demande : “Je veux voir Dieu ! Je veux voir Dieu !“.

Ses parents l’envoient à Naples poursuivre ses études au Studium regni qui n’était qu’une académie locale, récemment fondée par Frédéric II de Hohenstaufen. Il est a noté que cet empereur était, par sa mère, petit fils de Roger II de Hauteville, premier roi normand de Sicile, où il passa toute sa jeunesse, aimant fréquenter les Arabes restés sur place après la conquête. Esprit intelligent et rapide, il pratiquait au moins six langues dont l’arabe. Très curieux, il accueillait des savants du monde entier à sa cour, portait un grand intérêt aux mathématiques à la médecine, à la philosophie et la théologie. De par ses bonnes relations avec le monde musulman, il mena à bien la sixième croisade - la seule croisade pacifique -.

Ceci pour dire que Thomas d’Aquin connut certainement cette grande ouverture d’esprit qui régnait à Naples. C’est là, probablement qu’il découvrit Aristote à travers Averroès (Ibn Rushd) dont les traductions latines circulaient.

Entré chez les Dominicains, il étudie à Paris ; c’est le règne de St Louis. Après quoi, il suit son Maître, Albert le Grand à Cologne. Celui-ci avait déjà étudié Aristote et lu les ouvrages arabes, dont Avicenne. Cette passion de la connaissance, il la transmet à son disciple Thomas dont le zèle silencieux était bien connu. Ses confrères l'affublaient du sobriquet de “bœuf muet de Sicile“ en raison de sa stature et de son caractère taciturne. Il faut retenir de St Albert cette magnifique consigne que Thomas d’Aquin appliqua : “fides quaerens intellectum“: la foi qui cherche à comprendre…

Il séjourne à Paris, puis en Italie (1259-1268 - à Rome surtout), puis revient à Paris (1268-1272) dont l’Université est en pleine crise (avec Siger de Brabant)

Après un travail incroyable pour l'enseignement et la rédaction de ses nombreuses œuvres spirituelles ou théologiques (la plus connue : “la Somme théologique“), après les luttes continuelles qu'il dut mener au sein même de l'Université de Paris, Thomas repart à Naples en 1272, où il est nommé maître régent en théologie chez ses frères dominicains.

À partir du 6 décembre 1273, après avoir eu une expérience spirituelle bouleversante pendant la messe], il cesse d’écrire, parce que, dit-il, en comparaison de ce qu'il a compris du mystère de Dieu, tout ce qu'il a écrit lui paraît comme de la paille. Sa santé décline rapidement. Il se rend néanmoins au concile de Lyon où il aurait été convoqué par le pape Grégoire X. Il meurt en chemin, le 7 mars 1274, âgé approximativement de 50 ans, au monastère cistercien de Fossanova. Il y reposera jusqu'à la translation de sa dépouille mortelle en 1369 à Toulouse où il repose toujours aujourd'hui.

En recevant sa dernière communion, il dit : “Je vous reçois, ô salut de mon âme. C'est par amour de vous que j'ai étudié, veillé des nuits entières et que je me suis épuisé ; c'est vous que j'ai prêché et enseigné. Jamais je n'ai dit un mot contre Vous…“.

Bien des témoignages concordent à le présenter comme un homme grand et fort. Son apparence était harmonieuse car, à son passage, beau-coup se précipitaient vers lui, “admirant sa stature imposante et la beauté de ses traits. Ses étudiants le présentèrent comme un homme soucieux de ne froisser personne par de mauvaises paroles, et très assidu au travail, se levant très tôt pour commencer à travailler. Sa piété se tournait surtout vers la célébration du sacrifice de la messe et vers l'image du Christ crucifié“.

Je me suis un peu attardé - trop sans doute - sur cette grande figure si spirituelle et intellectuelle. Retenons :
  • son cri d’enfance : “Je veux voir Dieu !“. Que ce soit notre grand désir : “voir Dieu comme il nous voit !“. Tous les saints ont eu cette grande aspiration après le psalmiste : “Quand irais-je et verrais-je la face de Dieu ?“.
  • la formule de St Albert et de Thomas : “fides quaerens intellectum“. Si nous pouvions mettre autant d’application intellectuelle pour approcher du mystère de Dieu que nous en mettons en d’autres domaines profanes ! La foi, oui, bien sûr ! Mais une foi qui aime… ! Et parce que aimante, elle trouve son plaisir à fouiller les coffres du Saint Esprit.
  • enfin la grande dévotion de St Thomas pour le mystère pascal et, de ce fait, pour l’Eucharistie qui le ré-actualise… pour nous ! Savons-nous en profiter véritablement ?

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