Noël 2016 nuit
"Gloire à Dieu, Paix aux
hommes. Joie du ciel sur la terre !"
Voilà
le message de cette nuit de Noël. Voilà le message que nous devons accueillir,
réaliser et transmettre.
Paix
avec Dieu. Paix entre les hommes. La première conditionnant et réalisant la
seconde, car la véritable paix ne peut venir que de Dieu !
Et
voici justement qu'"un enfant nous
est né !". - "On proclame
son nom : Prince-de-la-Paix" (Isaïe)
; et la paix qu'il établira sera sans fin.
Qui
de nous peut rester insensible à cette annonce, alors que bruits de discordes
et de guerres résonnent à nos oreilles tous les jours ?
Mais
saurons-nous l'accueillir cette annonce de la paix ? Car Celui que Dieu
nous envoie n'est pas très conforme à l'image que nous rêvons d'un "Prince
de la paix" ?
-
Pour certains, le prince de la paix sera un homme fort, un grand
"Révolutionnaire", si l'on peut dire, qui entraînera des foules à sa
suite. -
Mais
Dieu, lui, envoie un Enfant qui n'aura plus tard que quelques disciples !
-
Pour d'autres, le prince de la paix sera un Chef d'Etat puissant - le plus fort
- qui imposera la paix en la faisant respecter.
Et
Dieu nous envoie un Enfant qui s'interdira toute violence, qui ira jusqu'à dire
que son pouvoir n'est pas de ce monde !
-
Pour d'autres encore, le prince de la paix sera un grand penseur, apportant une
théorie capable de mobiliser des foules entières.
Et
Dieu nous envoie un enfant qui résumera sa prédication en deux petites phrases
: "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu.
Tu aimeras ton prochain comme toi-même !".
Oui,
face à l'attente des hommes, en vue de réaliser ce que les Grands de ce monde
n'ont pas encore pu faire, Dieu, pour établir la paix, nous donne un Enfant, né
dans une étable et au milieu de l'indifférence quasi générale.
Alors,
sommes-nous encore capables de nous mettre à genoux, en silence, devant cet
Enfant ?
Nos
mains habituées à travailler, à construire, à donner, peuvent-elles
encore se joindre en signe de prière devant lui ?
Nos
esprits, encombrés par tant de réflexions et de recherches pour comprendre
bien des problèmes, seront-ils assez humbles pour contempler l'Enfant de
Bethléem, quelques instants, en acceptant d'être déroutés ?
Saurons-nous
comprendre que le message des anges de Bethléem s'adresse à nous également : "Aujourd'hui vous est né un Sauveur...
C'est un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire".
Aurons-nous
la même foi, la même admiration et la même simplicité des bergers ?
Car
Dieu nous invite non seulement à nous souvenir, mais à comprendre le message
qu'apporte cet Enfant.
Dans
cet Enfant de la crèche, Dieu, en effet, nous délivre un message :
-
D'abord un message d'espérance, à nous qui sommes parfois si découragés.
"Ce que nous n'avons pas réalisé,
nos enfants le feront peut-être", disons-nous parfois.
Or,
"un fils nous est donné",
dit le prophète Isaïe.
C'est
lui qui bâtira ce monde de paix auquel nous aspirons.
C'est
lui qui le bâtira dans la mesure où nous savons l'accueillir.
Jésus
dira : "J'ai vaincu le monde".
Et il vient cette nuit comme pour nous dire que cette lutte contre le mal, il
vient la poursuivre à nos côtés pour triompher de la haine et de la
souffrance. A nous de le prendre comme guide !
-
Un message qui est en même temps une invitation à regarder ce qui est petit
et frêle comme un enfant, en s'engageant à collaborer à sa croissance, son
développement.
Et
c'est peut-être là que se trouve le message de paix de Jésus : ne pas négliger
ce qui peut paraître petit et fragile, porter une attention toute particulière
aux plus démunis, les aimer sans rien attendre de retour.
Dans
un monde où nous sommes chaque jour invités à contempler les plus forts, les
champions, les records dans tous les domaines, ce qui est spectaculaire et
sensationnel, Dieu nous invite à abaisser notre regard vers ce qui est
humble et fragile.
La
paix se construit grâce à des hommes de grande envergure, certes ; mais aussi
par nos actes les plus simples de nos journées.
Sachons
encourager les petites choses qui se font autour de nous et qui conduisent vers
la concorde, l'entente, la paix. La naissance d'un enfant de charpentier dans
une étable ne ferait pas grand bruit aujourd'hui ! Et pourtant !
Si
ce soir, en contemplant l'Enfant de la crèche, nous prenions la résolution
d'avoir toujours ce regard plein d'amour pour les plus petits, les plus
faibles, en pensant que c'est à travers cette faiblesse que Dieu vient nous
rencontrer, alors la paix serait plus facile à construire.
Aimer
! Ce sera le témoignage de la vie de Jésus,
montrant
sans cesse son amour pour son Père,
et
vivant, dans les rencontres les plus brèves, l'amour de tous ses frères.
C'est
dans cette conversion de nos cœurs à aimer que se trouve le chemin de la
véritable paix. Ce chemin nous est indiqué à nouveau ce soir pour nous sauver
de la haine, du mépris, de l'égoïsme, de l'indifférence, du découragement.
Ceux
qui se sont engagés sur ce chemin en ont été transformés et sont devenus des
messagers d'espérance et de paix.
Puissions-nous
repartir avec cette espérance au fond de nous-mêmes et la communiquer.
Joyeuse et sainte fête de
Noël !
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