mardi 6 décembre 2016

Epsilon 5 de l'Avent

Epsilon 5

VIE DE PRIERE - 4
... ...
Dieu, disait St Paul, nous donne de pouvoir le saisir comme il nous a saisis (Cf. Phil 3.13).
Oui, le Christ nous a déjà saisis par la puissance de sa résurrection.
Certes, disait l’apôtre, je ne suis pas arrivé au but - il trébuchait lui aussi sans doute ! - ; mais je poursuis ma course. … Lancé vers l’avant, je cours vers le but !

Si nous désirons “saisir le Christ comme lui-même nous a saisis“, il faut savoir que, malgré nos fautes, patience et ténacité font plus que vaines et stériles agitations.
Rien à voir avec les résolutions suivant de peu les renoncements, les découragements prenant le relai des enthousiasmes…
“Je cours…“, disait Paul. Courons avec lui vers le but, sachant que le Christ nous regarde tels que nous sommes et là où nous en sommes !

Finalement, la vie de prière, c’est s’efforcer sans cesse de faire la volonté du Père.
“Le Seigneur aime-t-il les holocaustes et les sacrifices, autant que l'obéissance à la parole du Seigneur ? Non ! L'obéissance est préférable au sacrifice, la docilité à la graisse des béliers" ( I Sam 15.22)   -   (cf. Os. 6/6 : “Car c'est l'amour qui me plaît, non le sacrifice ; et la connaissance de Dieu, je la préfère aux holocaustes”.

La désobéissance à la Parole de Dieu, à l'appel de Dieu est pire que l'idolâtrie ! Et on ne peut faire de sa vie une vie de prière !

Et pour terminer cette première réflexion sur "Vie de prière", je ne peux m'empêcher de vous citer la belle et fameuse "parabole du pèlerin" de Walter Hilton,
Anglais, chanoine de St Augustin + 1396, célèbre par son ouvrage : 'Scala perfectionis"  - parabole reprise par Dom Augustin Baker (+ 1641): "La sainte Sapience".

"Il y avait une fois un homme animé d'un grand désir de se rendre à Jérusalem (= 'Vision de paix').
Ne connaissant pas la bonne route, il s'adressa à quelqu'un, moins inexpérimenté, pensait-il, et lui demanda s'il n'y avait pas un chemin praticable. L'autre répondit que le chemin était à la fois long et rempli de très grandes difficultés ... ...

Un seul, à sa connaissance, était sûr, à condition de le suivre fidèlement, en tenant compte des indications et des points de repères qu'il allait lui donner.
Mais, dit-il, je ne puis te promettre d'y être à l'abri de maintes frayeurs, de coups et d'autres mauvais traitements et de tentations de toutes sortes.
Cependant, si tu peux, avec assez de courage et de patience, les supporter sans te fâcher, ni résister, ni te troubler ; si tu vas ton chemin, n'ayant dans l'esprit et parfois sur les lèvres que ces seuls mots : “Je n'ai rien, je ne suis rien, je ne désire rien que d'être à Jérusalem”, j'en réponds sur ma vie, tu seras sain et sauf et, en temps voulu, tu y arriveras.

... Commence ton voyage au nom de Dieu, mais aie soin de te munir de deux instruments nécessaires : l'humilité et la charité.
Tous deux sont contenus dans les paroles susdites qui doivent toujours être présentes à ton esprit : “Je ne suis rien, je n'ai rien, je ne désire qu'une seule chose, et c'est Notre Seigneur Jésus, et d'être avec lui dans la paix, à Jérusalem”.
Garde sans cesse dans ta volonté et dans ton âme la réalité que ces mots expriment, bien que tu ne puisses pas les avoir toujours expressément dans ton intelligence. 
L'humilité dit : “Je ne suis rien, je n'ai rien” ; -
et l'amour : “je ne désire que Jésus”.

De ces deux compagnons, ne te sépare jamais ; eux non plus ne se séparent pas volontiers l'un de l'autre, car leur union est étroite. Plus profondément tu t'enracineras dans l'humilité, plus haut tu t'élèveras dans la charité ; plus tu verras et sentiras ton néant, plus fervent sera l'amour avec lequel tu désireras Jésus, pour que, par lui qui est tout, tu puisses devenir quelque chose.

Et bien ! Maintenant, te voilà sur la route, marchant vers Jérusalem ... ... Avant d'avoir fait beaucoup de pas sur le chemin, attends-toi à une foule d'ennemis différents. Ils t'assiégeront de tous côtés et tous s'efforceront de t'empêcher d'avancer.
Aie recours seulement à ton vieux remède garanti et réponds-leur toujours : “Je ne suis rien, je n'ai rien et je ne désire rien, que l'amour de Jésus”. Et continue à avancer sur le chemin, ne désirant que Jésus.
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Pour conclure, souviens-toi que ton but principal et vraiment la seule affaire est de tisser les pensées du désir de Jésus, de fortifier ce désir chaque jour par la prière et les autres exercices spirituels, afin qu'il ne sorte jamais de ton cœur"

Toujours "tisser les pensées du désir de Jésus !". Toujours chercher Dieu en chaque instant de sa vie, vouloir être un jour en la Jérusalem céleste..., voilà la véritable "Vie de prière".

Elle se fait tout simplement en pratiquant ce que les Anciens appelaient la "mnémè Théou", le "souvenir de Dieu" : Faire toujours "mémoire de Dieu" en tout ce que l'on pense, en tout ce que l'on fait..., avec action de grâce !

Et pour conclure ces quelques réflexions sur "Vie de prière", je me permets de vous rappeler une façon de prier qui est très ancienne et qui n'exige que deux secondes : le temps suffisant d'une respiration pour élever son âme vers Dieu dans un acte d'offrande, d'action de grâces, de demande.

Si au cours de la journée, on utilise très souvent cette manière de prier qui ne dure que le temps d'un souffle, d’une respiration, alors, je crois qu’on parvient vite à respirer la vie même de Dieu. Et respirant cette vie divine, on est comme naturellement disposé à l'insuffler aux autres par le souffle d'une parole évangélique, d'une parole missionnaire.

Cela me permets d'introduire à ma seconde partie : "Prière de vie".


A suivre

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