vendredi 3 mai 2013

Sts Philippe et Jacques


 3  Mai  - 


J’aime bien cette grande figure évangélique : Jésus passe… et lance brièvement son invitation : “Suis-moi“ ! C'est tout ce que l'on a de la vocation de Philippe (Cf. Jn 1.43).
- Il faut sans cesse s’efforcer d’être sur la trajectoire de Jésus qui passe…
- Il faut sans cesse pouvoir répondre à Jésus qui dit : “Suis-moi !“.
C’est à chaque instant, n’est-ce pas ?

Et puis, j’aime bien St Philippe parce que comme André avait révélé Jésus à son frère Simon-Pierre, Philippe va immédiatement le désigner à son ami Nathanaël à qui Dieu “a donné“ (sens du mot Nathanaël) d’“être sans détour“ (Jn 1.47), par opposition sans doute à son ancêtre Jacob (dont le nom signifie “le Tordu“ - c’est vrai qu’il en joué des tours tordus, celui-là ! -, mais que Dieu appellera “Israël“ !). Aussi avec Philippe et son ami Nathanaël, puissions-nous être sans détour ! Pour savoir répondre à l'appel du Seigneur : "Suis-moi !".

C’est que Philippe savait où trouver Nathanaël : sous un figuier, lieu idéal (à cause de la fraîcheur de cet arbre) pour méditer la Torah, la Parole de Dieu. Philippe devait être de ceux-là aussi ! Certainement, avec son ami !

Voilà comment on peut être “un vrai Israélite“, un “chrétien“ : méditer la parole de Dieu, la ruminer ! “Heureux ceux qui murmurent la parole de Dieu !“. - C’est ainsi que Jésus pourrait nous dire, à nous aussi comme à Nathanaël, comme il avait déjà été dit à Jacob-Israël (une fois qu’il eût cessé de “jouer des tours“) : “Vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme !“.

A St Philippe apôtre, on pourrait associer le diacre Philippe dont nous parlent les Actes des apôtres. L'Eglise n'en fait pas mémoire (je crois que sa fête est le 6 Juin). C'est dommage. Car c'est un grand Saint, lui aussi. Comme à son apôtre, le Seigneur lui avait donné le charisme de comprendre et d’expliquer les Ecritures ! Et principalement au gré des rencontres sur les routes. Car, d'après St Luc, il avait le charisme de se déplacer facilement ! Il devrait être le patron de tous les auto-stoppeurs ou routards ! On le trouve en Samarie, puis sur la route de Gaza, et soudainement à Azot avant de se rendre à Césarée chez lui où Paul séjourna. A cette occasion, St Luc nous apprend qu’il avait quatre filles prophétesses !!! Je me dis que ça ne devait être drôle tous les jours ; alors ce Philippe se distrayait en prenant souvent la route ! Tout en expliquant les Ecritures ! Puisse le Seigneur nous donner cette même faculté !

Car, quand on lit la Parole de Dieu, quand on s’approche du “Verbe de Dieu“, on demande finalement la seule chose essentielle, comme St Philippe,  apôtre : “Seigneur, montre-nous le Père !“ – Et on connaît la réponse de Jésus ! - “Qui me voit…“. Ecouter la Parole de Jésus pour voir ! “Tu désires voir, écoute d’abord“, recommandait St Bernard.

Pour autant, il ne faut pas oublier ST Jacques dit "Le Mineur" ! Il est appelé "Le Mineur"; soit en raison de son jeune âge, soit en raison de son appel à l'apostolat après celui du fils de Zébédée, Jacques dit "Le Majeur".
Jacques "Le Mineur" est probablement - car ce fut longtemps discuté - ce Jacques, fils d'Alphée, nommé dans la liste des premiers appelés, les apôtres (Cf. Lc 6.14 & //). Cet Alphée était de la parenté de Jésus. Aussi, Paul plus tard dira qu'en se rendant pour la première fois à Jérusalem, il fit "la connaissance de Céphas, sans voir aucun autre apôtre si ce n'est Jacques, le frère (càd le parent) du Seigneur" (Gal 1.19).  
St Paul nous apprend qu'il fut favorisé d'une apparition particulière du Christ ressuscité (I Co. 15.7). Et selon Clément d'Alexandrie, Notre Seigneur lui aurait donné le don de "science"... (?). En tous les cas, il devint vite "le" référent, responsable, évêque de la jeune Communauté de Jérusalem. Aussi, selon les Actes des apôtres, jouissait-il d'une grande autorité.
- C'est à Jacques que Pierre lui-même, après sa sortie miraculeuse de prison, veut annoncer ce fait en premier.
- C'est à Jacques que Paul peut s'adresser lors de sa première venue à Jérusalem après sa conversion, comme je l'ai dit.
- Et quatorze ans plus tard, quand Paul et Barnabé arrivent à Jérusalem pour poser la question de l'entrée des païens dans l'Eglise, ce sont Jacques, Céphas et Jean, considérés comme les colonnes de l'Eglise, qui leur donnent la main en signe de communion (Cf. Gal 2.9).
- Et au Concile de Jérusalem, après moult échanges, c'est encore Jacques qui conclut et impose ce que l'on pourrait appeler "les décrets du Concile" ! (A. 15)
- Et Paul, lors de son dernier séjour à Jérusalem, avant son emprisonnement à Césarée et son départ pour Rome, se rend chez Jacques "où tous les anciens se réunirent. Et il se mit à exposer par le détail ce que Dieu avait fait chez les païens par son ministère" (Ac. 21.18-19).

St Jérôme, dans un style parfois hyperbolique, nous parle de la grande sainteté de St Jacques qui faisait l'admiration de tous. Totalement consacré à Dieu, il vivait comme un ascète. "Ses prostrations à terre dans la prière, dit-il, étant si fréquentes que la peau de ses genoux s'était endurcie comme celle des chameaux !".

Son zèle apostolique était tel que les nombreuses conversions émurent les autorités juives. Il fut arrêté, accusé de violer sans cesse la Loi, et condamné à être lapidé. Jeté du haut du temple, on finit par le faire mourir à coups de pierre. C'était en 62 en la fête de Pâques vers la mi-avril. La légende dit qu'il fut enterré près du temple ou sur le mont des oliviers !

Des textes liturgiques du 6ème siècle attestent la présence des reliques de St Philippe et de St Jacques à Rome, en l'église dite "des Douze apôtres". Et l'on convint finalement d'honorer les deux apôtres en même temps au 1er Mai, date qui fut reculée au 3 Mai lors de la création de la fête de St Josph, artisan, en 1955, par Pie XII.

Peut-être faut-il surtout retenir pour aujourd'hui cette grande question de Philippe : "Seigneur, montre-nous le Père !", et la réponse du Seigneur : "Qui me voit, voit le Père !". "Dieu, nul ne l'a jamais vu" (Jn 1.18). Mais, par grâce, Dieu nous donne un visage humain à contempler pour le connaître, le visage de Jésus, visage d'un transfiguré, visage d'un crucifié, visage d'un ressuscité... Mais n'oublions pas encore que nous pouvons voir Dieu dans le visage de nos frères créés "à l'image et ressemblance de Dieu". Aussi, le Christ nous dit : "Aimez-vous les uns les autres". C'est bien dans l'amour que nous verrons le Père, le Fils et l'Esprit-Saint, que nous verrons Dieu-Amour !

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