samedi 30 mars 2013

Baptême et Eucharistie


Pâques 2013

Avec tous mes vœux de Sainte fête de Pâques
pour tous et chacun !



Après cette nuit sainte où l'Eglise nous a invités à revivre l'histoire du Salut, avec Abraham, Moïse... les prophètes,
en cette solennité de Pâques en union avec les apôtres, les martyrs,... et tous nos ancêtres qui nous ont légué la foi en Jésus toujours vivant!,
il nous est bon de méditer sur les deux grands sacrements chrétiens : le Baptême et l'Eucharistie,
issus tous les deux du mystère pascal,
issus tous les deux de la mort et de la résurrection du Christ,
ces sacrements que rappelle toute la liturgie pascale.

St Jean avait bien compris cela lui qui note que du côté du Christ jaillirent l’eau et le sang : l’eau purificatrice du baptême et le sang du sacrifice que réactualise toute Eucharistie.
Le Baptême et l'Eucharistie !
L'un et l'autre nous associent au mystère pascal de la mort et de résurrection du Christ pour avoir part à sa Vie.
L'un et l'autre ont un caractère communautaire.
L'un et l'autre sont des sacrements, c'est‑à‑dire des signes qui réalisent en nous l’action de Dieu.

1. Le Baptême et l'Eucharistie nous associent déjà, par la mort et la résurrection du Christ, à sa Vie divine.
- Oui, le baptême est une initiation à la mort et à la résurrection du Christ : il marque le passage (Pâques) du péché - qui est une mort à Dieu, source de toute vie - à la vie divine, et cela par conformité au Christ mort pour nos péchés mais toujours vivant et qui donne Vie, qui veut vivre en nous !
- Et l'Eucharistie est un mémorial (une ré-actualisation) de la mort et de la résurrection : nous acceptons dans la foi notre condition mortelle pour toujours ressusciter, à travers nos croix quotidiennes, à la travers la mort elle-même, grâce au pain d'immortalité, Pain de Vie, viatique pour l'éternité !

St Jean surtout a bien compris ce lien entre
le baptême qui donne déjà Vie avec Dieu
et l’Eucharistie, Pain de Vie, pour les pèlerins que nous sommes.
Aussi met-il intentionnellement dans la bouche de Jésus les mêmes formules pour parler de ces deux sacrements qui sont nécessaires
pour entrer dans le Royaume de Dieu (par le baptême)
et pour participer à la Vie divine (par l’Eucharistie) :
* Il note que disait à Nicodème : "En vérité, je te le dis, personne à moins de naître de l'Eau et de l'Esprit ne peut entrer dans le Royaume de Dieu", en la Vie de Dieu (3/5).
* Et à la foule de Carpharnaüm : "En vérité, je vous le dis ; si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, c’est-à-dire si vous ne faites pas corps avec le Christ qui se rend présent par l’Eucharistie, vous n'aurez pas la Vie en vous" (6/53).

Sachons renouveler en nous cette force divine de résurrection qui nous a été donnée au baptême. Vivons de notre baptême !
Et que l'Eucharistie soit toujours pour nous une nourriture de vie éternelle, qui nous donne force pour avancer vers l'union à Dieu en même temps que vers l’union avec tous nos frères pour former un seul Corps : le Christ !


2. Car le Baptême et l'Eucharistie ont ce caractère communautaire.
Même si leur réception est individuelle, l'un et l'autre nous incorporent à l'Eglise, Corps du Christ : “L’Eglise, disait Bossuet, c’est Jésus Christ continué, communiqué et répandu à travers le temps et l’espace".
C’est surtout St Paul qui souligne cet aspect fondamental qui fut trop oublié dans les siècles récents et qui demeure encore malheureusement trop oublié.
* "Nous avons tous été baptisés en un seul Esprit pour ne former qu'un seul corps" (I Co. 12/13).
* "Puisqu'il n'y a qu'un seul pain, nous ne formons tous qu'un seul corps, car nous avons tous part à ce pain unique" (10/17).

Si le baptême fait revivre au catéchumène, une fois pour toutes, l'histoire du salut, dont le mystère pascal est le point culminant et qui rassemble tous les croyants,
l'Eucharistie l'intègre davantage, chaque fois qu'il communie, à cette communauté des croyants.

Si l'Eucharistie transforme le pain consacré en Corps du Christ auquel nous nous unissons de plus en plus,
le baptême transforme le corps du baptisé en membre du Christ.
Le pape S. Léon écrivait : "Celui qui est accueilli par le Christ et qui accueille le Christ n'est plus après le bain baptismal ce qu'il était avant ; car le baptisé devient le corps du Crucifié" du Christ glorifié. (Sermon XII sur la Passion).


 3. Enfin le Baptême et l'Eucharistie sont des sacrements, c'est‑à‑dire des signes qui réalisent l’action de Dieu.

La théologie sacramentaire, comme toute vraie théo­logie, doit être humble, audacieuse par sa foi plus que par les spéculations de sa raison. Devant tout signe de Dieu - sacrements ou miracles - notre raison défaille ou se révolte.
"Comment un homme peut‑il renaître quand il est vieux?", demande ingénument Nicodème à Jésus lors de la première leçon de catéchisme sur le baptême.
 "Comment cet homme peut‑il nous donner sa chair à manger ?", demandent les Juifs à Jésus lors du premier sermon sur l'Eucharistie.

Il s'agit bien pourtant de signes
qui réalisent l'union de l'homme à Dieu par le Christ mort et réssuscité,
qui nous unissent à lui par la baptême,
qui nous assimilent à lui par l'Eucharistie,
en attendant l'union glorieuse du ciel.
Par Lui, avec Lui, en Lui. Et avec tous nos frères !

Que ces sacrements sont beaux et grands ! Certes, ils nous dépassent, comme Dieu lui-même nous dépasse ! Et ils seront toujours un appel à faire mourir en nous ce qui n'est pas divinisable ; et ce consentement à la mort de ce qui en nous n'est pas divinisable sera toujours une épreuve pour la raison qui se refuse au renonce­ment.
Mais, "il n'est rien de plus conforme à la raison que ce désaveu de la raison" (Pascal).

Une fois admis ces signes de l’action de Dieu en nous, ces signes du baptême et de l'Eucharistie,
une fois accomplie dans la confiance la démarche que chacun d'eux comporte,
il n'est plus que d'être fidèle à l’engagement qu’ils imposent : s’efforcer de vivre de la Vie du Christ et du Christ glorifié, toujours vivant !

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