mercredi 13 mars 2013

Fidélité !


Carême 4 - Mercredi  -  (Is 49.8-15)

"Au jour du salut, je viendrai à ton secours... Je t'ai établi pour mon alliance... pour relever le pays... pour dire au prisonniers : "Sortez !"... Ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif... Car celui qui a pitié d'eux sera leur guide... Car le Seigneur console son peuple...".

Il faut lire, relire et relire encore la Bible ! Parce que finalement, notre histoire personnelle s’inscrit tellement dans celle des hommes qui nous sont présentés ! Comme pour les Hébreux, notre cœur oscille toujours - il faut le reconnaître quand même - entre Dieu et les idoles de ce monde : argent, pouvoir, plaisirs…et que sais-je encore. Car, que ce soit par une chaîne d'or ou par un fil ténu, disaient les Pères du désert, le résultat est le même : nous restons attachés. Mais toujours le Seigneur veut nous libérer. C'est l'enseignement, me semble-t-il, des lectures d'aujourd'hui. Et St Paul dira : si nous, “nous sommes infidèles, lui, Dieu, demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même !“ ( 2 Tim. 2.13).

Lorsque Moïse - à lui aussi, Dieu avait dit : "Je t'ai établi pour mon alliance" - ..., lorsque Moïse descendit du Sinaï pour signifier l’Alliance particulière que Dieu proposait à son peuple, celui-ci adorait un veau d’or. Or n’avons-nous pas nous aussi un veau d’or (quel qu’il soit) qui éloigne de l’Alliance avec Dieu, d’une relation profonde avec lui - ce qu’est la foi - ?

Et plus tard, Elie, par exemple, - à lui aussi, Dieu avait dit : "Je t'ai établi pour mon alliance" -... Elie s’emportait pour l’amour de Dieu qui le brûlait ; c’était un prophète terrible, capable de rentrer dans une “colère noire“ pour ramener les fils d'Israël à la fidélité envers Dieu ! “Dies irae, dies illa“ (Jour de colère que ce jour-là !) devait-on chanter parfois à son sujet ! Que voulez-vous ! Dieu prend toujours les hommes “tels qu’ils sont et là où ils en sont“. Et il en fait finalement des saints pour mener leurs frères à la sainteté ! Alors notre Saint Elie s’emportait : “Jusques-à-quand danserez-vous d’un pied sur l’autre ? Si c’est le Seigneur qui est Dieu, suivez-le ! Et si c’est Baal, suivez-le !“ (I Rois 18.21). - “Nul ne peut servir deux maîtres“, disait Notre Seigneur.

Mais quel que soit le caractère de tel ou tel prophète, tous diront, proclameront comme dans lecture d'aujourd'hui, rappelleront à un peuple infidèle que le Seigneur, lui, est fidèle, que sa tendresse ne cesse d’entourer son peuple ! “Une femme peut-elle oublier son petit enfant, ne pas chérir le fils de ses entrailles ? Même s’il s’en trouvait une pour l’oublier, moi, je ne t’oublierai pas !“.

Et St Paul qui traversait pourtant moult épreuves au cours de ses voyages missionnaires, s’écrie à chaque instant : “Il est fidèle le Dieu qui vous a appelés à la communion avec son Fils !“ (I co. 1.9). Oui, “Dieu est fidèle il ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces“ ( I Co 19.13). - “Celui qui vous appelle est fidèle ; c’est lui qui encore agira“ (I Thess. 5.28)...

Et quand le Fils Unique de Dieu viendra dans l’histoire des hommes, il ne se contentera pas de parler de l’amour du Père. Il en vivra fidèlement. Au début de sa vie publique, les tentations du Christ sont les nôtres, tentations de l’avoir, de la puissance… Il les écarte dans un abandon confiant à son Père : “Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : ’Le Seigneur ton Dieu tu adoreras ; et c’est à lui seul que tu rendras un culte“.

“A Lui seul !“ C’est certainement là le secret de sa merveilleuse liberté intérieure. Jamais le cœur du Christ ne fut partagé. Il refuse qu’on tire l’épée pour être défendu ! Et devant le Sanhédrin, devant Hérode, Pilate, il apparaît souverainement libre. Et sa vie elle-même, personne ne peut lui arracher ! Il la donne ! Et c’est librement qu’après lui des milliers et des milliers de disciples agiront ainsi librement.

Je crois que c’est cette liberté “d’enfant de Dieu“ qui doit être le secret de tout chrétien, secret ainsi formulé par St Paul : "tout est vous ; mais vous, vous êtes au Christ ; et le Christ est à Dieu !“ (1 Co. 3.21).

Cette liberté-là s’inscrit comme naturellement dans la fidélité à l’amour de Dieu. Car la fidélité ne perd jamais Dieu et n’est jamais privée de lui !  Car l’amour dépasse le commandement… et de loin !

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