vendredi 29 mars 2013

La Passion !


V E N D R E D I - S A I N T    2013

La croix de Jésus-Christ restera toujours pour nous un grand étonnement. Dieu vient chez ses enfants pour les sauver, et ses enfants le mettent à mort...  Acte scandaleux, incompréhensible.
Et voici que Dieu pose un autre acte encore plus étonnant : il fait de cette mort de son Fils sur la croix la source de notre vie nouvelle, l'acte même de notre salut.

Nous sommes des hommes et nous réfléchissons comme des hommes. Nous aurions dû penser qu'après avoir mis à mort son Fils, nous allions être obligés de nous cacher de notre Père. Et c'est Lui qui ressuscite son Fils pour qu'il vienne nous dire : "La Paix soit avec vous !".  Notre prière de ce soir peut être d'abord une contemplation de l'amour incompréhensible de notre Dieu.

Il n'en reste pas moins que nous refusons de nous sentir engagés dans cette passion du Christ : elle s'est passée il y a deux mille ans, dans un pays qui n'est pas le nôtre... En fait, nous nous consolons en pensant plus ou moins consciemment que nous sommes bien étrangers à la condamnation de Jésus. En sommes nous si certains ?

Vraisemblablement nous n'aurions pas osé voter la condamnation à mort de Jésus : nous n'aurions pas été jusqu'à prendre une telle responsabilité. Condamner quelqu'un à mort, c'est une chose terrible : nous ne pouvons pas le faire... ! Mais peut-être que nous l'aurions laissé faire... ! Peut-être que nous aurions été occupés ailleurs à ce moment-là, ou que nous aurions pensé que cela ne nous concernait pas ; peut-être même que nous aurions trouvé l'excuse :  "Je ne l'ai pas su !".  - "C'est trop loin de nous, nous n'y pouvons rien !".  - ou bien encore : "Même si je dis quelque chose, cela ne changera rien !".

Pourtant, il y a aujourd'hui la passion d'un certain nombre d'innocents qui est plus subtile que la condamnation à mort par fusillade, pendaison ou torture : c'est la lente passion de ceux et celles qui meurent de faim, la souffrance physique ou morale d'un certain nombre de gens, peut-être proches de chez nous, qui arrivent à perdre toute espérance et qui trop souvent, hélas, se donnent eux-mêmes la mort. La croix du Christ n'est pas seulement un événement du passé. Beaucoup la revivent aujourd'hui. Ce sont tous ces "pauvres" dont parle facilement notre nouveau pape François !

Je sais bien : ce n'est pas parce que nous allons nous révolter en nous-mêmes que les choses vont changer et que les innocents seront libérés. Ce n'est pas parce que je vais dire quelque chose ou écrire une protestation que les droits fondamentaux des hommes vont être automatiquement respectés. Ce n'est pas parce que je vais donner quelque chose que la faim va être vaincue ! Mais s'habituer à une telle situation, c'est détruire en nous l'amour que Dieu a déposé en notre cœurs, c'est perdre notre vie de fils de Dieu, c'est détruire notre condition de frère.

S'il est exact que nous nous sentons démunis pour résoudre à brève échéance certains problèmes d'oppression et d'injustice, il existe néanmoins, à côté de moi, des croix que je peux éviter de faire porter aux autres, peut-être tout proches de moi. Ce qui nous manque souvent, c'est l'espérance : cette espérance qui est née de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Car, Jésus est mort pour que la mort soit vaincue ! Il a vécu sa passion pour que tous les hommes soient réconciliés avec Dieu et entre eux, pour que la paix et l'amour habitent notre terre.
Et c'est à nous, son peuple, qu'il demande d'être aujourd'hui témoins de cette espérance. Jésus-Christ est mort pour que l'homme vive !

Adorons le Christ en croix ! Prions!

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