mardi 25 septembre 2012

Notre Famille..., avec Marie !


25 T.O. Mardi 12/B       -         (Lc 8.19-21).

Luc s’est d’abord attaché à transmettre l’enseignement de Jésus à ses apôtres qu’il a choisis, qu’il veut “former“ ; cet enseignement s’ouvrait en quelque sorte par le discours des Béatitudes.
Puis il nous a montré que Jésus, associant de plus en plus ses apôtres à sa mission, enseignait les foules, principalement au moyen de paraboles.
Et cet enseignement se termine pratiquement par le petit épisode d’aujourd’hui qui nous parle de sa famille, de sa vraie famille, de la famille de Dieu !

Regardons attentivement : tout d’abord nous voyons les gens de la parenté de Jésus qui viennent de Nazareth. D’après ce qui leur est rapporté, ils sont, pour le moins, très intrigués par l’enseignement de Jésus, son comportement, ses miracles… ; et d’après St Marc, certains n’hésitent pas à affirmer au sujet de leur compatriote : “Il a perdu la tête !“ (Mc 3.21). La foule est nombreuse ; et ils n’arrivent pas à approcher le Maître qui enseigne… Ils lui font savoir !

Les disciples, eux, sont rassemblés autour de Jésus. Ils ne disent rien, ils ne critiquent pas, ils ne revendiquent pas. Simplement, ils écoutent. Assis en cercle autour de Jésus, peut-on imaginer, ils forment une “assemblée“, une assemblée qui écoute ; ils forment déjà une “Eglise“, l’“Eglise de Dieu“ !
En rapprochant cet épisode de celui de Marthe et de Marie que nous connaissons bien, nous comprenons que les disciples ont choisi “la meilleure part“ (Lc 10.42) ; ils font déjà la volonté de Dieu en écoutant son Envoyé ; ils sont déjà en route à la suite de Jésus…, Verbe de Dieu ! - “Shema Israël !“ – Ecouter ! C’est toujours la première démarche spirituelle que signale également St Benoît ! Savoir écouter ! “Faites donc attention à la manière dont vous écouter !“, venait de nous recommander l’évangéliste (8.18).

Luc, comme Marc et Matthieu, veut souligner ici la grande différence et même la séparation qui existe entre le clan familial de Nazareth, la famille de Jésus et ses disciples qui forment déjà sa nouvelle famille !
Pourtant, à l’époque de Jésus, les valeurs familiales étaient sacrées. Aussi, Jésus ne veut pas opposer directement les gens de sa parenté aux disciples réunis autour de lui ; mais cependant, il utilise à leur sujet les mots des relations familiales (frères, sœurs, mère…) pour faire comprendre que les liens spirituels sont aussi importants que les liens de parenté et même qu’ils les dépassent : "Si quelqu'un vient à moi sans haïr [sans me préférer (1)] son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et jusqu'à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. (Lc 14.26). Jésus veut montrer ainsi que les liens familiaux, si importants soient-ils, ne sont pas absolus par rapport à notre relation avec Dieu “par, avec, en“ lui, Jésus !

Et la mère de Jésus est là ! La mère de l’enfantement du corps de Jésus devient déjà la mère de son “Corps mystique“, l’Eglise. Ne cessons pas de regarder Marie. Nous savons bien qu’elle a enfanté Jésus selon la chair et l’a nourri de son lait ; elle a été une merveilleuse mère, certainement. A n’en pas douter ! Mais elle a été surtout celle qui était attentive au mystère du Verbe de Dieu - Parole de Dieu - en elle. Elle ne cessait depuis le commencement d’être de “celles qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique“ ! Elle ne faisait que cela depuis toujours : “Heureuse celle qui a cru en l’accomplissement de la Parole de Dieu !“ (Cf. 1.46).

Et elle ne cesse de nous dire, de nous signifier parfois silencieusement mais toujours en désignant son Fils : “Faites donc tout ce qu’il vous dira !“ (Jn 2.5).

Dès lors, Marie sera celle qui, avec les apôtres, sera toujours disponible, assidue à l’écoute, à la prière, dans l’attente du don de l’Esprit-Saint.

Marie est la première dans la famille spirituelle, l’Eglise. Elle est à la première place dans l’immense cortège des amis de Dieu. Aussi est-elle appelée Reine des apôtres, des martyrs. Elle la Reine de tous les “Saints de Dieu“, de tous ceux qui, d’abord, ont su “écouter“.

Quelle bonne Nouvelle pour chacun de nous d’être dans la paix, d’être dans “la Paix Notre-Dame“ : comme une mère, Marie nous aide grandement à suivre son Fils par la Foi qui est avant tout une “écoute“, à être unis à Lui pour devenir, de plus en plus, ses frères, les frères du Fils de Marie, Mère de Dieu ! Comment Marie ne serait-elle pas là au moment où, par l’Eucharistie, nous allons oser affirmer que nous sommes les membres du Corps de son Fils ? “Je vous salue, Marie… Sainte Marie, priez pour nous, pauvres pécheurs… !“

(1) Formule de comparatif qui n’existait pas en hébreu, en araméen.



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