mercredi 4 novembre 2009

Nous sommes tous des pèlerins...

De retour de Terre Sainte, je m’empresse de vous écrire. Contrairement à mon habitude, je n’ai envoyé aucune carte postale. J’ai préféré consacrer le temps que j’aurais ainsi dépensé à ces envois pour l’utiliser à penser à vous tous, à prier pour vous tous, répétant souvent cette formule juive de bénédiction par excellence : “Que le Béni vous bénisse !“.

… en vous englobant tous dans ma démarche de pèlerinage : “Nous marchons vers la Ville dont Dieu est l’architecte et le constructeur !“ – “Car nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous recherchons celle de l’avenir !“ (Heb 13.14).

Et au nom de vous tous, je me répétais ce que St Augustin disait : “Autant que j’ai pu, autant que tu m’en as donné la force, je t’ai cherché et j’ai aspiré à contempler avec mon intelligence ce que je crois… Mon Seigneur et mon Dieu, mon unique espérance, exauce-moi afin que je ne me lasse pas d’aller vers toi, mais que toujours je cherche ton visage“ … … “Là-bas, nous nous reposerons et nous contemplerons, nous contemplerons et nous aimerons, nous aimerons et nous chanterons : telle sera la part qui nous sera échue, à la fin, sans fin…“Il y aurait beaucoup à dire sur ce que j’ai vu et les nombreuses personnes rencontrées…, sur le fameux problème Juifs-Palestiniens. Je le ferai certainement …

Pour le moment, en signe de mon union avec vous tous durant ces jours en Terre Sainte, je me permets de vous transmettre la “parabole du pèlerin“ de Hilton, vous assurant ainsi que vous étiez en pèlerinage avec moi…Car tous vous étiez pèlerins avec moi :“Il y avait une fois un homme animé d’un grand désir de se rendre à Jérusalem (= “Vision de paix“). Ne connaissant pas la bonne route, il s’adressa à quelqu’un, moins inexpérimenté, pensait-il, et lui demanda s’il n’y avait pas un chemin praticable. L’autre répondit que le chemin était à la fois long et rempli de très grandes difficultés…

Un seul à sa connaissance était sûr, à condition de le suivre fidèlement, en tenant compte des indications et des points de repères qu’il allait lui donner. Mais, dit-il, je ne puis te promettre d’y être à l’abri de maintes frayeurs, de coups et de mauvais traitements et de tentations de tous sortes. Cependant, si tu peux, avec assez de courage et de patience, les supporter sans te fâcher, ni résister, ni te troubler ; si tu vas ton chemin, n’ayant dans l’esprit et parfois sur les lèvres ces seuls mots : “je n’ai rien, je ne suis rien, je ne désire rien que d’être à Jérusalem“, j’en réponds sur ma vie, tu seras sain et sauf, et, en temps voulu, tu y arriveras.

… En résumé, l’avis que j’ai à te donner est celui-là : avant de faire le premier pas sur la grande route qui y conduit, tu dois être fermement enraciné dans la vraie foi catholique. De plus, quels que soient les péchés que tu trouves dans ta conscience, il faut chercher à t’en purifier par une sincère pénitence. Ceci fait, commence ton voyage au nom de Dieu, mais aie soin de te munir de deux instruments nécessaires : l’humilité et la charité. Tous deux sont contenus dans les paroles susdites qui doivent toujours être présente à ton esprit !

- “Je ne suis rien, je n’ai rien, je ne désire qu’une seule chose et c’est Notre Seigneur Jésus et d’être avec lui dans la paix, à Jérusalem !“

Garde sans cesse dans ta volonté et dans ton âme la réalité que ces mots expriment, bien que tu ne puisses pas les avoir toujours expressément dans ton intelligence. L’humilité dit : “Je ne suis rien, je n’ai rien“ ; et l’amour : “Je ne désire que Jésus“. De ces deux compagnons, ne te sépare jamais ; eux non plus ne se séparent pas volontiers l’un de l’autre, car leur union est étroite. Plus profondément, tu t’enracineras dans l’humilité, plus haut tu t’élèveras dans la charité ; plus tu verras et sentiras ton néant, plus fervent sera l’amour avec lequel tu désireras Jésus, pour que, par lui qui est tout, tu puisses devenir quelque chose.

Et bien, maintenant, tu voilà sur la route, marchant vers Jérusalem. Avant d’avoir fait beaucoup de pas sur le chemin, attends-toi à une foule d’ennemis différents. Il t’assiègerons de tous côtés et tous s’efforceront de t’empêcher d’avancer… Aie recours seulement à ton vieux remède garanti et réponds-leur toujours ! “Je ne suis rien, je n’ai rien et je ne désire rien, que l’amour de Jésus !“. Et continue à avancer sur le chemin, ne désirant que Jésus.

Pour conclure, souviens-toi que ton but principal, et vraiment la seule affaire, est de tisser les pensées du désir de Jésus, de fortifier ce désir chaque jour par la prière et les autres vertus spirituelles afin qu’ils ne sortent jamais de ton cœur“. (Walter Histon : Scala perfectionis II.22 ;23, repris par Dom Baker dans “La Sainte Sapience“).

C’est ainsi que tous vous étiez dans ma pensée, ma prière et mon coeur au cours de ces jours en Terre Sainte. Car nous sommes tous en pèlerinage…Et aujourd’hui, je vous redis avec affection respectueuse :

“Que le Béni vous bénisse !“.

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