samedi 21 novembre 2009

Le martyre…., chemin du ciel ! - (I Macc. 4, 36sv)

La lecture d’aujourd’hui est significative, finalement ! Les livres des Martyrs d’Israël (livres des Maccabées) ont souligné depuis lundi toute une pédagogie divine que l’on retrouve dans l’histoire du peuple élu, dans notre propre histoire également : Face à la persécution (face au mal, face à l’injustice tout simplement), l’homme, comme Mattathias (cf. lecture d’hier) a tendance à réagir avec violence (et c’est toujours d’actualité !). Mais Dieu, interpelle cet homme au niveau même de ses primitives réactions spontanées de violence pour le faire progresser vers une attitude qui reflète les mœurs mêmes de Dieu, attitude totalement manifestée en Jésus Christ : “Père, pardonne-leur ; ils ne savent pas ce qu’ils font !“.

Cette pédagogie de Dieu qui sans cesse nous “ajuste“ à lui, le seul JUSTE, peut entraîner l’homme jusqu’au martyre (ainsi d’Eléazar ; ainsi de la mère avec ses sept fils : cf. lectures de Mardi et de Mercredi)…, jusqu’au martyre, mot qui veut dire “témoignage“ : être témoin de l’Amour de Dieu pour tout homme. C’est ce qui arrivera, bien sûr, à Jésus… et à nombre de ses disciples comme St Etienne, premier martyr, que nous fêtons au lendemain même de la joyeuse fête de Noël ! “Seigneur, priait-il…, ne leur impute pas ce péché !“

Et il est bon de remarquer que lorsque l’on continue la lecture de ces livres des Martyrs d’Israël, on arrive au récit de la Dédicace du temple (notre lecture !). Et ici-bas, le temple est signe de la demeure de Dieu parmi les hommes : Ex. 25 : “Fais-moi un sanctuaire, disait Dieu à Moïs pour que je puisse résider parmi mon peuple… C’est là que je te rencontrerai… !“. Et Jérusalem, avec son temple, deviendra “le lieu que Dieu a choisi pour y faire habiter son Nom !“.

Autrement dit, le martyre des “Saints d’Israël“ qui est suivi de la fête de la Dédicace, introduit dans le “temple“ de Dieu. Les Actes des Apôtres souligneront : “Etienne, rempli d'Esprit Saint, fixait le ciel : il vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu."Voici, dit-il, que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu". (Actes 7.55).

Ainsi, la foi au Dieu Unique qui peut entraîner jusqu’au martyre, nous introduit dans le temple, nous ouvre la “Demeure de Dieu“ ! C’est ce que St Jean exprimera : Je vis la cité sainte, la Jérusalem nouvelle qui descendait du ciel… Et j’entendis une voix forte qui disait : Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il demeurera avec eux…“ (Apoc 21). - “L’un des anciens me dit : “Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils et d’où viennent-ils ? … Ils viennent de la grande épreuve. Ils ont lavé leur robe dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils se tiennent devant le trône de Dieu… !“ (Apoc . 7).

Finalement, le martyre, c’est la participation (d’une manière ou d’une autre) à la passion du Christ pour entrer avec lui en sa gloire ! C’est tout le mystère pascal en lequel le baptême nous a plongés !

Et cette lecture de la Dédicace du temple anticipe merveilleusement la fête de demain : “la présentation de la Vierge Marie au temple“ ! La première lecture de demain est tirée du prophète Zacharie avec cette phrase deux fois répétée : “Voici que je viens demeurer au milieu de toi !“. Marie n’est-elle pas “temple“, “demeure de Dieu“ ? Marie est cette “fille de Sion“ annoncée par le prophète Sophonie (3.14-18) : “Pousse des cris de joie, fille de Sion !... Le Seigneur est roi d’Israël au milieu de toi !“.

Au milieu de toi !“. Le mot hébreu, toujours réaliste, pourrait se traduire : “dans tes entrailles“ ! - Et nous disons : “Jésus, le fruit de tes entrailles(le fruit “au milieu de toi“, en toi) est béni !. Dieu en Marie. Marie, Demeure de Dieu ! Désormais, quand on célèbre la dédicace d’un temple, c’est également Marie que l’on célèbre ! Elle-même a du chanter son “Magnificat“ avec tout son corps devenu “Temple“ enfin comblé réellement de la présence divine. Comme le psalmiste, elle a pu dire :“Bénis le Seigneur, ô mon âme, et que tout mon cœur (toutes mes entrailles) bénisse son saint Nom… N’oublie aucune de ses largesses“ (les grandes choses opérées en mon sein. (Ps 103). “Toute ma vie, je chanterai le Seigneur ; le reste de mes jours, je jouerai pour mon Dieu. Et Marie, Notre Dame des douleurs également pouvait ajouter : Que les pécheurs disparaissent de la terre !“ (Ps 104).

“Que les pécheurs disparaissent de la terre !“, pouvait chanter Marie. Or en ce même Samedi (coïncidence), la lecture du T.O. nous ferait lire la fin du persécuteur des Martyrs d’Israël, Antiochus (Vous pourrez vous reporter à cette lecture). Il meurt de tristesse et de chagrin sur une terre étrangère, dépité d’avoir accumulé beaucoup d’échecs qu’il attribue finalement et principalement à la persécution qu’il a infligée au peuple hébreu. Il manifeste quelques sentiments de repentir qui nous laisse penser que Dieu en tiendra compte, lorsqu’il comparaîtra devant lui ! Il meurt de chagrin et de tristesse, non de désespoir et de blasphème ! Ainsi le livre des Martyrs d’Israël se termine sur un horizon qui reste ouvert : Dieu n’est pas le Dieu des vengeances ; il est le Dieu des délivrances ! Il regarde son Fils en croix, mort pour “délivrer“ tous les hommes. Il regarde tous les “témoins“ (= martyrs) de son Fils qui, avec Marie devenue “Demeure de Dieu“, chantent eux aussi : “Que les pécheurs disparaissent de la terre !“ Une conversion eschatologique ! Ce doit être notre prière de vie, à nous aussi !

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