mardi 10 novembre 2009

St Léon, pape – 10 Novembre

St Léon, n’aimant pas beaucoup parler de lui-même, n’est pas bien connu. Il naquit probablement vers 400 en Toscane. On sait qu’il fut archidiacre de Rome et fut le conseiller apprécié du pape Sixte III. A la mort de celui-ci (440), il était en mission en Gaule. Sa réputation, son influence étaient si grandes qu’il fut élu pape par le peuple de Rome pendant son absence !

De son pontificat, on ne connaît que son activité pastorale (caritative) et pastorale. L’an dernier, notre pape Benoît XVI disait à son propos : “St Léon le Grand fut un grand pape ; il sut calmer un temps la fureur d’Attila et organiser la solidarité en faveur des réfugiés. Il sut veiller aussi à la communion des Eglises lors du grand Concile de Chalcédoine“ (451).

Tout est déjà dit en cette phrase !

- “Il sut calmer la fureur d’Attila“, mais pas celle de Genséric et de ses Vandales (455). Il parvint cependant à négocier. Grâce à St Léon, ce qui fut appelé le “sac de Rome“ se fit sans tuerie, ni incendie. Les troupes de Genséric entrèrent dans la ville, sans y commettre de dégâts importants, mais amassèrent un butin considérable. Les objets de valeurs furent pris : les tuiles en or du Capitole ; le Menorah (chandelier à sept branches), fruit du pillage de Jérusalem par l'empereur Titus est également enlevé. Epoque donc très trouble !

- St Léon eut un rôle très important au Concile de 451 qui réunit plus de 350 évêques qui condamnèrent Eutichius qui niait la véritable nature humaine du Christ. Le pape n’était pas présent physiquement à ce grand Concile. Mais son influence fut immense par l’intermédiaire d’un écrit adressé à l’évêque de Constantinople, appelé “Tome à Flavien“. St Léon affirme fortement que dans l’unique Personne du Christ, l’union des deux natures - humaine et divine – s’est réalisée sans confusion ni séparation… C’est alors que l’assemblée s’écria : “Pierre a parlé par la bouche de Léon !“.

- Enfin, dès cette époque, il fut déjà le promoteur et le défenseur de la primauté romaine. Cette primauté, expliquait-il, vient non pas du prestige d’une ville - telle Constantinople - mais de sa qualité de successeur de Pierre.

Retenons surtout de lui cette profession de foi que le Christ est véritablement Dieu et véritablement homme ! C’est le fondement même de notre foi. St Paul s’écriait déjà : “Si le Christ n’est pas ressuscité (par puissance divine)… , vaine est notre foi !“. - Et tous les évangiles démontrent que Jésus fut tout autant homme.

“La chair du Christ, écrivait St Léon, n’est pas d’une nature différente de la nôtre, et son âme n’est pas vivifiée par un principe différent de celui des autres hommes… Ainsi le Verbe, en se faisant homme, a élevé l’humanité jusqu’au niveau de Dieu“.

Et cela est capital pour chacun d’entre nous. Ce fut la foi de tous les temps, dès les premiers siècles. Le premier évangélisateur en notre pays, Irénée de Lyon (fin du 2ème s. - disciple de Polycarpe, lui-même disciple de St Jean) expliquait : “Le Verbe de Dieu s’est fait fils de l’homme pour habituer l’homme à recevoir Dieu et pour habituer Dieu à habiter dans l’homme !“. Oui, “le Verbe de Dieu s’est fait homme afin de nous faire Dieu“, dira St Athanase (4ème s.). Et quelque temps plus tard, St Augustin (4ème-5ème s.) dira : “Dieu s’est fait pleinement et véritablement homme afin que, marchant à la suite d’un homme - ce que nous pouvons -, nous arrivions jusqu’à Dieu - ce que nous ne pouvions pas -“.

Et durant tous les siècles suivants, la même doctrine fut expliquée, explicitée et comprise par les chrétiens les plus simples. On rapporte cette phrase d’un jeune de douze ans, un nommé Charles : “Je sais pourquoi il (le Christ) est venu : pour faire l’expérience de l’homme ; et il voulait ainsi nous apprendre à faire l’expérience de Dieu“.

Le Concile Vatican II pouvait écrire : “Par l’incarnation, le Fils de Dieu s’est uni d’une certaine manière à tout homme“.

“Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi“, s’écriait St Paul. Remercions la Providence de mettre sur notre route des hommes qui non seulement enseignent ce que St Léon nous a transmis, mais des hommes pleinement hommes qui vivent de Dieu, qui manifestent la présence de Dieu en l’homme. On peut faire mémoire, cette année, du “Saint Curé d’Ars“ qui, au témoignage de beaucoup, en regardant l’Eucharistie, regardait Dieu et vivait de Dieu ! Demandons constamment cette grâce que véritablement homme, (en venant adorer en cette chapelle le “Saint-Sacrement), nous vivions de Dieu, déjà ici-bas, et pleinement au jour éternel.

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