mercredi 17 décembre 2008

Avent – 3ème Sem. – Mercredi – Notre Généalogie


Notre Généalogie !

Fastidieuse que cette généalogie selon St Matthieu ! C’est sans doute - reconnaissons-le - que nous ne connaissons pas suffisamment notre « Histoire Sainte » !

Il faut savoir que le Prologue de l’Evangile selon St Matthieu commence par ces mots : « Généalogie de Jésus Christ » et se termine par : « Il sera appelé Nazôréen ». Ces deux incises - l’initiale et la finale - sont comme les termes d’une inclusion qui englobe les songes de Joseph et les affreuses interventions du roi Hérode.
Les deux termes de cette inclusion ne sont sans doute pas gratuits de la part de St Matthieu, de sorte que l’on peut légitimement les rapprocher : « Généalogie du Nazôréen ! ».

Mais quel est le sens de « Nazôréen » ? Certes, il peut évoquer la bourgade de Nazareth ! Mais, très souvent, un mot hébreu, par sa racine, est une caisse de résonnance aux multiples vibrations d’interprétation. Et pour St Matthieu, ce « bon scribe qui sait tirer de son trésor du neuf (N.T.) et de l’ancien (A.T.) », ce terme évoque la figure du “Serviteur“ décrite par Isaïe, ce “Serviteur“ que Dieu a « formé » (nadzar), comme un potier son vase, ou « gardé » (naçar) en vue d’une alliance éternelle entre Dieu et l’homme (Cf. Is 42.6 sv - 49.6 sv). (en vue d’une d’une recréation : cf . note 1)

Autrement dit, Matthieu reprend dans sa Généalogie toute l’ « Histoire sainte » depuis Abraham pour montrer que tout converge vers Celui, le Christ, que Dieu a « formé », a « gardé » comme « Serviteur » de son dessein de salut pour tout homme, malgré tous les refus de celui-ci. Aussi l’a-t-il « gardé » comme « Serviteur souffrant ».

Personnellement, j’imagine la Généalogie de Matthieu (avec le Prologue) comme l'étrange festin que l’Apôtre fit après sa conversion (il n’y a que des « pécheurs » !). En cette Généalogie, Matthieu semble ramasser toute l’humanité pécheresse au plus profond de la terre pour la relever par l’amour souffrant de ce « Nazôréen » que Dieu a « formé », « gardé » envers et contre tout, pour que s’accomplisse le salut de l’homme et son Alliance définitive avec Dieu. C’est, avec ce « Nazôréen », comme une re-création. Dieu a créé en sept jours (Cf. Genèse) ; Matthieu dénombre quatorze (2x7) générations à chaque phase de l’Histoire sainte… Dieu ne cesse de créer ; il amplifie même sa création avec le Christ, ce « Serviteur souffrant », « formé », « gardé » pour notre re-création !

A chacun de conclure ces quelques remarques par sa prière ! Mais je me dis :

  • Nous faisons partie désormais de cette Généalogie : « Quiconque croit que Jésus (ce “Nazôréen“) est le Christ, est né de Dieu ! » (I Jn 5.1). Il nous a engendrés par sa Parole (Cf. Jacq 1.18).
  • Et celui qui est né de Dieu, l’Engendré (Unique Fils de Dieu fait homme, ce « Nazôréen ») le « garde » ! - Et celui qui nous « garde », nous “forme“ ; il nous “garde“, il nous “forme“, il nous engendre en nous donnant les arrhes de son Esprit (cf I Co. 5.5).
  • Et il nous demande, en nous « formant », en nous « gardant » de collaborer à son œuvre, « lui qui veut que tous les hommes soient sauvés ! » ( I Tim. 2.4).

Ainsi, qui que vous soyez, surtout si vous traversez souffrances et épreuves - celles du « Serviteur souffrant » en vue de sa glorification en chacun de nous -, dites-vous, répétez-vous : « malgré mes fautes, je suis né de Dieu grâce au Christ, ce Nazôréen qui me « garde », qui me « forme“ pour vivre et faire vivre de Dieu jusqu’à ce que la vie même du Christ soit pleinement manifestée ».

C’est ma prière. Que ce soit aussi la vôtre, aujourd’hui, avec moi.

Note 1 :Tertulien nous offre une belle image de la création par Dieu : « Les mains de Dieu étaient à l’ouvrage : elles touchaient, pétrissaient, étiraient, façonnaient la glaise qui ne cessait de s’ennoblir à chaque impression des mains divines. Imagine-toi Dieu occupé, appliqué tout entier à cette création : mains, esprit, activité, conseil, sagesse, providence, amour surtout orientaient son travail ! C’est qu’à travers ce limon qu’il pétrissait, Dieu entrevoyait déjà le Christ qui un jour serait homme : Verbe fait chair, comme cette terre qu’il avait entre les mains ».

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