dimanche 28 décembre 2008

Noël – 30 Décembre - Une mémoire toujours jeune

Il est certain que Anne qui était prophète, de la tribu d’Aser, le huitième fils de Jacob dont le nom signifie « Bonheur », se trouve dans les mêmes sentiments de bonheur que ceux du vieillard Syméon : sentiments d’action de grâces, de reconnaissance pour les bienfaits de Dieu à propos de cet enfant, Jésus, « Lumière qui éclaire les nations païennes et gloire d’Israël » … (cf. 29 Déc.).

On peut se permettre - non sans humour - une remarque amusante : si l’on regarde les personnes qui entourent Jésus depuis sa conception, on dirait que l’Ancien Testament vient en quelque sorte mourir sur les rives du Nouveau Testament !.
  • Oui, l’Ancien Testament se meurt : il y a Zacharie et son épouse Elisabeth « avancés en âge » (Lc 1.7), sans espoir d’enfant… Il y a Syméon qui « n’en peut plus » ! Il faut que l’Esprit Saint le « pousse » vers le temple à la rencontre de l’enfant Jésus… Et puis Anne : quatre vingt quatre ans ! Rendez-vous compte ! Elle « claudiquait » aux abords du temple dans l’espérance du salut d’Israël… Bref, il n’est question que de vieillesse….
  • Au contraire, le Nouveau Testament ne parle que de jeunesse. Il y a Marie, une toute jeune fille de 14-15 ans, 16 ans tout au plus. Il y a Jean-Baptiste ; il « gambade » déjà dans le sein de sa mère (Lc 1.41) à l’arrivée de son cousin, Jésus. Il y a, bien sûr, la naissance de Jésus lui-même… Et tout le monde parle de cet enfant. Bref, il n’est question que de jeunesse…

Il faut donc se le dire et se le redire : à la suite de Jésus, un chrétien est toujours un enfant (de Dieu) ! Un chrétien n’est jamais vieux. Un chrétien est toujours jeune dans son âme. Un chrétien reste toujours jeune. St Augustin avait raison de lancer ce slogan à la jeunesse de son temps : « Cherchez donc le Christ, jeunes gens, pour rester jeunes » ! (« Quaerite ergo, juvenes, Christum ut maneatis juvenes »).

Après cette première remarque qui se veut une louange aux anciens toujours jeunes, il est bon de remarquer que le passage de Jésus au temple est « encadré » par cette remarque de St Luc : « Marie retenait tous ces événements et les méditait en son cœur ». (Lc 2.19 & 51).

Voilà bien la spiritualité biblique la plus fondamentale. Au lieu d’« échafauder » des systèmes qu’on plaque sur la réalité de la vie, il vaudrait mieux s’exercer à toujours déchiffrer l’existence sous le regard de Dieu au fur et à mesure que les années se déroulent. Marie ne faisait pas autre chose. Elle « méditait en son cœur ». Si Dieu lui avait « tout dit » à l’Annonciation, à la Présentation au Temple, « elle méditait en son cœur » le dessein de Dieu qui se réalisait - certainement pas toujours comme elle l’aurait imaginé - dans le concret de son existence.

A nous aussi, baptisés, tout nous est dit sur notre destinée. Et nous nous mettons en route sans trop savoir les chemins que Dieu nous fera prendre pour arriver au terme que nous connaissons par la foi. Et à la suite du Christ, un jour peut venir où nous ferons, nous aussi, comme Abraham, comme Marie et tant d’autres, l’expérience, peut-être au fond même de l’absurde humainement parlant, que Dieu ne nous a pas quittés du regard. Nous serons au seuil de cette vision de Celui qui nous voit maintenant, que nous verrons « tel qu’il est » et comme il nous voit. Et cette connaissance sera transformante : nous serons divinisés !

Oui, méditons comme Marie ! Non pas en faisant de nos souvenirs un « mémorial » (comme un album de souvenirs), mais en « faisant mémoire » c’est-à-dire en regardant les traces du Seigneur en notre vie pour mieux envisager notre avenir !

Aucun commentaire: