jeudi 18 décembre 2008

Avent – 3ème Sem. – Jeudi – Le Silence de Joseph

Le silence de Joseph

Il est très difficile, me semble-t-il, de parler de St Joseph, lui qui ne parlait pas : nous n’avons pratiquement aucune parole de lui !

On peut se demander si Jésus n’avait pas voulu avoir sur terre une « image », en quelque sorte, de son Père du ciel, de Celui qui n’a pas besoin de “paraître“, de Celui qui “EST“ ? Et cela suffit : « JE SUIS » !

Ainsi, Joseph, ce grand silencieux, nous invite à ajuster sans cesse nos diverses attitudes à ce que nous sommes en réalité afin que les grâces reçues soient de plus en plus manifestes et non cachées sous des apparences trompeuses et trop humaines… : « Mes bien-aimés, dès à présent, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous savons que lorsqu’il paraîtra, nous lui serons semblables, puisque nous le verrons tel qu’il est » (I Jn 3.2). C’est notre vocation de baptisés : être de plus en plus, en tant qu’enfants de Dieu, “à son image et à sa ressemblance“ de sorte que cette réalité soit manifeste même sans paroles et surtout sans artifices !

Et puis, je pense que St Joseph avait bien perçu que les grandes actions de Dieu se réalisent plutôt dans le silence que dans le bruit : l’avènement de l’Emmanuel - Dieu parmi les hommes - ne s’était-il pas accompli alors qu’ « un silence paisible enveloppait tous les êtres et que la nuit était au milieu de sa course… » (Sag 18.14, verset que l’Eglise a toujours attribué à l’accomplissement du mystère de l’Incarnation).

Certes, le silence en soi n’est pas un but ! Certains n’aiment pas « se montrer », « s’avancer », « paraître ». Il ne s’agit pas là, obligatoirement, d’une grande vertu. Ce peut être tout simplement l’effet d’un tempérament. Mais il reste que si le silence n’est pas en soi un but, il peut être un excellent moyen d’acquérir, de façon plus habituelle, une relation avec Dieu et l’entretenir. Le silence établi autour de soi et surtout en soi, ce silence qui évacue tous ces bruits évanescents et sans consistance, est une condition pour acquérir un « cœur qui écoute », comme dit St Luc, un cœur capable d’accueillir la Parole, le Verbe de Dieu, à l’exemple de St Joseph.. C’est alors que la prière - ce dialogue cœur à cœur avec Dieu -, peut s’établir. Et puis une âme de silence - c’est évident - entretient en elle-même, plus facilement, un esprit de charité fraternelle. C’est quand elle surgit d’un silence profond que la parole est plus ajustée pour entretenir des relations humaines en la relation avec CELUI QUI EST et qui ne se révèle que par une seule Parole, son Fils Unique : “Ecoutez-le !“ : c’est la seule parole que Dieu-Père nous dit !

St Joseph, priez pour nous ! Que votre silence admiratif devant l’ « Emmanuel » nous aide à « être » et devant Dieu et devant les hommes, plutôt que de « paraître » !

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