18 Février - Ste Bernadette
Nous connaissons tous la vie de Ste
Bernadette, la confidente de l’Immaculée Conception, à Lourdes en 1858.
Ses parents, très humbles et pourtant besogneux, tombèrent de la
pauvreté dans la misère. Mais ils étaient riches d’une simple et grande foi en
Dieu. Ils donnaient certainement l'exemple d'une "sainte famille" !
Bernadette aimait beaucoup sa mère, son père, ses frères et sœurs !
Religieuse, elle s'évanouit pratiquement à l'annonce du décès de sa mère ; s'étant
reprise, elle accepta vite ce calice, dit-elle, que le Seigneur lui présentait.
Plus tard, son père étant également décédé et étant l'aînée de ses
enfants, elle aura le souci matériel et surtout spirituel de ses frères et
sœurs. A l'un de ses frères, militaire, elle écrira : "Je te recommande surtout d'être bien fidèle à tes devoirs de
chrétien !".
Bernadette, de nature très chétive, était gravement atteinte d’asthme.
Trop faible pour suivre régulièrement l’école, elle était, à l'âge de 14 ans
encore, une enfant inculte ne sachant ni lire ni écrire !
Cependant, malgré ce handicap, elle manifesta très vite un grand attrait pour la prière,
le recueillement.
Jeune enfant, elle avait quand même appris le "Notre Père", le "Je
vous salue Marie" et le "Je
crois en Dieu". Ses prières, c’était finalement d'abord et avant tout le
rosaire !
A Bartrès, gardant son troupeau de brebis, elle fabriquait de petits
autels pour entretenir sa ferveur.
Plus tard, religieuse, même fatiguée, elle ne prenait rien le matin
pour observer le "jeûne eucharistique" alors en vigueur, et ne pas se
priver ainsi de la communion. Elle manifesta toujours, d'ailleurs, une grande
dévotion envers le sacrement de l'Eucharistie.
Les faveurs de Notre Dame ne détruisirent aucunement sa personnalité. Au contraire.
Elle était simple, candide, vive, gaie, avec parfois des réparties promptes,
pleines d’esprit. On connaît celle qu’elle adressa à l’évêque de Tarbes qui
s’étonnait que Notre Dame lui ait demandé de manger de l’herbe : "Nous mangeons bien de la salade
!", répondit-elle !
Elle était même espiègle. Obligée par le médecin à prendre du tabac, elle
fit un jour éternuer toute sa classe en donnant une prise à ses compagnes.
On la disait tenace dans ses idées. "J’ai toujours été entêtée, disait-elle ; aussi, la Sainte Vierge m’en a punie en me
faisant demander trois fois comment elle s’appelait !".
Pour résumer sa vie, de façon schématique, on peut dire que Ste
Bernadette fut, en quelque sorte, une
martyre de corps, de cœur et d'âme :
- une martyre de corps !
Inutile d'insister sur ce point ! On le sait : sa vie fut une vie de
souffrance physique jusqu'à sa mort, à l'âge de 35 ans seulement.
Une fois religieuse, sa grande activité fut la souffrance. Elle avait
de fréquentes crises d'asthme qu'elle supportait, la nuit, assise sur son lit
avec un crucifix à la main.
- une martyre de cœur !
A Nevers, ses supérieures, ayant peur qu'elle ne manifestât trop orgueil
en raison des apparitions de Notre Dame, la traitèrent avec froideur et même rigueur,
l'humiliant souvent et ne lui manifestant guère d'affection et même de simple considération.
Pourtant, elle-même avait le désir d'une vie cachée et humble.
Déjà, lors de la bénédiction de la statue de la Vierge Marie qui sera
placée à la grotte, elle se cacha parmi ses camarades pour ne pas être
reconnue.
Et quand les Religieuses de Lourdes l'accompagnaient pour qu'elle soit
bien reconnue, elle leur reprochait d'être ainsi, par leur faute, regardée "comme une bête curieuse".
Et l'un des motifs de sa vocation religieuse fut son désir,
dira-t-elle, de vivre cachée et dans l’humilité.
Mais pour ses supérieures, à Nevers, ce désir manifesté ne devait pas
paraître suffisant !
Une fois entrée au noviciat, elle dut faire un bref récit des apparitions
de la Vierge Marie. Et, à partir ce moment, elle ne devait plus en parler, on
ne devait plus lui en parler. Un silence qui facilita finalement son ambition :
"se faire oublier" - "être
compter pour rien" - ""Je suis venue ici pour me cacher",
disait-elle.
La Congrégation des Sœurs de la charité de Nevers avait été fondée au
17ème siècle pour soigner les pauvres et instruire les enfants. Bien
des fois, on lui fit remarquer qu'elle ne pouvait accomplir ni l'un ni l'autre
des buts de cette Congrégation. Après l'émission solennelle de ses vœux, on ne
lui attribua aucune fonction ou charge selon la coutume, faisant remarquer à
l'évêque du lieu que l'on ne savait pas quoi lui attribuer, n'étant capable de
rien !
Elle aida cependant la Responsable de l'infirmerie ou l'on remarqua sa
délicatesse et sa bonté envers les malades. Puis, elle fut envoyée à la
sacristie pour remplir de modestes tâches.
Notre Dame le lui avait bien annoncé : elle ne devait pas être
heureuse en ce monde d'ici-bas, mais dans l'autre. Et, de fait, même à Nevers,
elle ne reçut guère de marques d'affection simplement fraternelles.
- une martyre d'âme !
Certes, peu à peu, l'amour de
Dieu envahit grandement son âme ; elle en vivait. L'amour de Dieu
animait ses actes, inspirait, soutenait ses efforts, lui faisant regarder tout
événement comme la volonté de Dieu ! "Jamais
me décourager, écrivait-elle, mais
voir la volonté de Dieu en tout ce qui arrivera, le remercier de tout ! - "O
Marie, priait-elle, ma Bonne Mère,
accorde moi la grâce de tout faire, de tout souffrir par amour !".
Elle était, a-t-on dit "comme
l'apôtre de Marie, inspirant l'esprit de prière et surtout le désir du ciel"
qui ne quittait pas sa pensée. On connait sa réplique lorsqu'on lui demanda si
la statue en marbre de la Vierge Marie qu'on allait placer à la grotte
ressemblait à la Vierge Marie lors des apparitions. "La différence, dit-elle, est comme de la terre au ciel !"
Elle souffrit grandement de cette "différence" qui
se manifestait si souvent dans la société, dans le monde. Quand vint la guerre
de 1870, elle considéra cette guerre désastreuse comme un châtiment pour la
France. Elle écrivait à la Supérieure de l'hôpital de Lourdes : "Nous aurions plus besoin de pleurer
que de nous réjouir, en voyant notre pauvre Franc si endurcie et si aveugle
!".
De plus, cette "différence
de la terre au ciel" fut l'occasion d'un combat en elle-même
! Elle dira à la fin de sa vie : "C'est sans doute bien douloureux de ne
pouvoir respirer ; mais c'est bien plus pénible d'être torturée par des peines
intérieures. C'est terrible !". Quelques jours avant sa mort, en
l'entendit s'exprimer ainsi : "Va-t-en
Satan !". Elle confiera à l'aumônier que le démon avait voulu
l'effrayer, mais qu'elle avait invoqué le Nom de Jésus et que tout avait
disparu.
Ses dernières paroles furent : "Sainte
Marie, Mère de Dieu, priez pour moi, pauvre pècheresse, pauvre pécheresse
!".
Que nous soyons agressés de corps, de cœur ou d'âme, le remède vient
toujours par Marie : "Sainte Marie,
Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs !".
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